Rencontre d’amour fraternel

26-05-2023 12:43 PM

Message du Vatican : Michael Victor


Mercredi dernier s’est tenue l’audience générale hebdomadaire du pape François au cours de laquelle le pape Tawadros est apparu aux côtés du Saint Père sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, où il a pris la parole. C’était la première fois qu’un autre pape adresse un message avec le pape François lors d’une audience générale

Le chef spirituel de l’Église copte orthodoxe avait commencé un pèlerinage de quatre jours à Rome et venait par sa présence témoigner de la proximité entre le Siège apostolique de Marc et le trône de Pierre.
Comme un symbole, c’est le patriarche d’Alexandrie qui a pris la parole en premier, souhaitant adresser ses félicitations, au nom des membres du Saint-Synode et de tous les organes de l’Église copte orthodoxe, à l’occasion du dixième anniversaire de l’élection divine du pontife en tant que Pape et évêque de Rome. SS Tawadros a dit prier pour le pape François, pour que le Christ le préserve en pleine santé et lui accorde la bénédiction d’une longue vie. Dix ans après sa première venue au Vatican, le patriarche copte est revenu sur la solidité de ces relations fraternelles cultivées jour après jour avec Rome. «Cette journée d’amitié entre coptes et catholiques «incarne l’esprit chrétien et l’amour qui nous unit pour servir Dieu et servir nos frères et sœurs en humanité», a-t-il affirmé.

SS Tawadros II a fait mémoire de la première rencontre entre son prédécesseur Chenouda III et Paul VI, il y a tout juste 50 ans, ce qui rendait cette visite encore plus importante et influente pour les relations entre les deux Églises. Il a rappelé le voyage apostolique du Pape François en Égypte en 2017. «Malgré les différences de nos racines et de nos appartenances, nous sommes unis par l’amour du Christ qui nous habite, et l’armée de nos pères apôtres et de nos saints qui nous entourent et nous guident», a encore souligné le patriarche copte, rappelant cet héritage de la terre d’Égypte, «terre à partir de laquelle le monachisme chrétien s’est répandu et établi avec ses saints, Antoine, Macaire et Pachomius, inspirant l’école d’Alexandrie, un phare de la théologie dans l’histoire».

«Je me tiens ici, à l’endroit où Paul et Pierre les Apôtres ont prêché, et je me réjouis de vous rencontrer sur cette magnifique place», a enfin expliqué le pape Tawadros, demandant aux fidèles de s’en tenir à une promesse: «Vaincre le mal du monde, avec toutes ses faiblesses, comme nos pères nous l’ont enseigné, et d’être à la hauteur de la responsabilité qui est la nôtre, de vivre comme le doux parfum du Christ dans ce monde et de se rassembler pour sa paix».

Prenant à son tour la parole, le Pape François a remercié SS Tawadros II pour sa visite et d’avoir accepté son invitation de célébrer le cinquantième anniversaire de la rencontre entre les papes Paul VI et Chenouda. Le Souverain pontife a confié que durant ces dix années, son amitié n’avait cessé de croître. «Nous sommes restés de bons frères, nous ne nous sommes pas disputés! Votre Sainteté!», a expliqué François en souriant. «Je vous remercie sincèrement pour votre engagement en faveur de l’amitié croissante entre l’Église copte orthodoxe et l’Église catholique», a encore dit le Pape à son hôte, revenant avec gravité sur la figure des martyrs coptes, égorgés en 2015 sur une plage de Libye par l’État islamique. Des martyrs de l’Église copte, «qui sont les nôtres», a précisé l’évêque de Rome.
«Je demande à toutes les personnes présentes de prier Dieu de bénir la visite du pape Tawadros à Rome et de protéger l’ensemble de l’Église copte orthodoxe. Puisse cette visite nous rapprocher du jour béni où nous serons un dans le Christ!», a souhaité le pape François avant de donner sa bénédiction apostolique aux fidèles, bénédiction également impartie par le patriarche copte orthodoxe. Le Pape et le patriarche d’Alexandrie se sont retrouvés jeudi pour un entretien en privé et une prière commune dans la chapelle Redemptoris Mater du Palais apostolique

Le 10 mai est la «journée de l’amitié entre coptes et catholiques» en mémoire de la rencontre entre le Pape Paul VI et le patriarche Chenouda III. A l’occasion du cinquantième anniversaire de cette rencontre, la librairie éditrice vaticane (LEV) a publié un ouvrage intitulé «L’Église catholique et l’Église copte orthodoxe, 50ème anniversaire de la rencontre entre Paul VI et Chenouda III (1973-2023)», qui retrace le dialogue entre Rome et le patriarcat d’Alexandrie. Un ouvrage dont la préface a été signée par le Pape François et le patriarche Tawadros.

«Fruit d’une proximité croissante amorcée lors du Concile Vatican II, la rencontre à Rome de nos prédécesseurs, de mémoire bénie, a marqué une étape importante dans les relations entre nos Églises » rappellent dans ce texte l’évêque de Rome et le patriarche copte. Cette rencontre fut historique car elle fut la première rencontre entre un évêque de Rome et un pape de l’Église copte orthodoxe depuis le concile de Chalcédoine en 451 et marqua «la fin de la controverse christologique qui avait surgi à propos de ce même concile, grâce à la signature, le 10 mai 1973, de la Déclaration christologique commune, qui a fait date».

Cette rencontre «a ensuite continué à porter ses fruits sur le chemin œcuménique de nos Églises» poursuivent le Pape et le patriarche copte d’Alexandrie. Elle a en effet conduit à la création de la Commission mixte internationale entre l’Église catholique et l’Église copte orthodoxe, puis à la fondation, en 2003, du dialogue théologique entre l’Église catholique et l’ensemble de la famille des Églises orthodoxes orientales, «un dialogue qui a déjà produit d’importants documents témoignant de la compréhension croissante entre nos Églises».

«Lors de notre première rencontre à Rome, qui a eu lieu le 10 mai 2013 en mémoire de la rencontre de 1973, nous avons établi le 10 mai comme “Journée de l’amitié entre coptes et catholiques”, qui est depuis lors célébrée chaque année par nos Églises» rappellent encore le Souverain Pontife et le patriarche copte orthodoxe.
«Comme on peut le constater, la rencontre de nos illustres prédécesseurs ne cesse de porter ses fruits. Puisse le souvenir de cet événement, souhaitent enfin les deux préfaciers, et de ceux qui l’ont suivi continuer à inspirer notre cheminement œcuménique en réponse à la prière du Christ “que tous soient un” (Jn 17,21) !»

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