Un festival prometteur

15-12-2011 09:06 AM

Névine Lameï


La 64e édition Festival d##Avignon, se déroulera jusqu##au 27 juillet. Un festival de nouvel affrontement entre “anciens” et “modernes”. Tous les genres, tous les goûts et surtout tous les niveaux de qualité sont au rendez-vous : rencontres et débats, art théâtral, danse musique, performance etc.

 


 


Le Festival d’Avignon est un festival qui se tient tous les ans dans la “Cité des Papes”. Durant cette période, c’est la ville entière qui devient une œuvre à part entière car chaque espace est dédié à l’art, souvent au théâtre, soit par des représentations ou des installations visuelles, soit tout simplement par l’ambiance unique de cette grande manifestation artistique annuelle. Pour cette nouvelle édition, les deux artistes associés seront conjointement l’écrivain Olivier Cadiot et le metteur en scène Christophe Marthaler.


La personnalité des deux artistes associés n’est pas pour rien dans ces orientations. Musicien de formation, le metteur en scène suisse Christophe Marthaler poursuit depuis des années une œuvre singulière, qui fait largement appel au théâtre chanté et à la pantomime, et repose sur la personnalité d’acteurs à forte présence. Pour la première fois, Marthaler crée un spectacle en plein air, Papperlapapp, qui ouvre les festivités dans la cour d’honneur, et s’intéresse à l’histoire du lieu. Marthaler reprend aussi Schutz vor der Zukunft (Se protéger de l’avenir), réflexion sur notre époque et sur la tentation de l’eugénisme.


Autre artiste associé, le romancier et poète français Olivier Cadiot poursuit pour sa part, à travers deux spectacles, sa collaboration avec le metteur en scène Ludovic Lagarde et sa troupe, notamment l’acteur Laurent Poitrenaux. Point commun, entre Olivier Cadiot et Christophe Marthaler, outre le goût de la musique, c’est celui de la fascination pour les mots et les gestes du quotidien.


Cette année, la pièce de théâtre “ La Tragédie du roi Richard II ”, de Shakespeare, sera interprétée dans la cour d’honneur du Palais des papes par Denis Podalydès, et Baal, de Bertolt Brecht. On trouve aussi deux adaptations de romans (“ le Procès ”, de Kafka et “ l’Homme sans qualités ”, de Musil). Le reste des spectacles fait la part belle à l’inédit et à l’inattendu.


Pour la première fois en France, la présentation théâtrale  de l’Espagnole Angélica Liddell, auteur, observatrice impitoyable des remous de notre époque, est pareillement programmée avec les deux spectacles : “ El Año de Ricardo ” et “ la Casa de la fuerza ” (la maison de la force). Cette dernière création d’Angélica Liddell est un spectacle en rose et noir, où le rose est aussi la couleur du deuil. Six femmes (trois d’abord, puis trois autres) habitent la scène pour dire la difficulté d’être femme quand la relation à l’autre devient rapport de force, humiliation quotidienne, cruauté. Ces femmes se racontent, elles livrent sans masque leurs propres histoires. Et les confessions intimes alternent avec les hurlements de douleur ou de colère.


D’autre part, le festival d’Avignon dans sa 64e édition, rend hommage à la fameuse chorégraphe défunte Pina Bausch. Cette dernière est explicitement citée dans le spectacle créé cette année par Alain Platel : “ Out of Context for Pina ”. Et les nombreux chorégraphes invités (Anne Teresa De Keersmaeker, Josef Nadj, Boris Charmatz, Cindy Van Acker, Faustin Linyekula…) perpétuent une présence de la danse à Avignon d’autant moins inédite qu’elle remonte au chorégraphe français Maurice Béjart, en 1967.


L’édition 2010 marque aussi le retour en majesté de la danse à Avignon, après quelques années où elle s’était faite plus discrète : Anne Teresa De Keersmaeker, Alain Platel, Josef Nadj, Boris Charmatz, entre autres, seront présents avec des créations.


 


Histoire d’un festival


 


 


 


Le Festival d’Avignon est un festival annuel de théâtre créé en 1947 par Jean Vilar, à la suite d’une rencontre avec le poète René Char, grâce à une exposition de peintures et sculptures contemporaines au Palais des Papes. A cette occasion, Jean Vilar fut en effet invité à présenter son succès du moment afin d’ajouter le théâtre classique aux arts présentés lors de cette manifestation culturelle. Mais il refuse de se produire dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes qui lui paraît bien trop grande. Il propose en revanche de produire non pas une mais trois pièces dans des lieux plus adaptés, des créations originales spécialement conçues pour l’occasion : le Festival d’Avignon est né. Dès la première édition, le ton est donné par le choix de pièces méconnues, de textes contemporains, de nouvelles adaptations…


Le Festival d’Avignon a connu bien des évolutions depuis sa création, et même une annulation pour cause de grève des intermittents du spectacle en 2003. Depuis 2004, ce sont Hortense Archambault et Vincent Baudriller qui dirigent le festival avec la volonté affichée d’intéresser un public de plus en plus large à la création artistique. Le programme est composé autour de la vision des artistes associés au festival afin d’apporter un regard différent sur les arts et de faire de chaque édition un événement unique. Le Festival d’Avignon a lieu chaque été en juillet dans la cour d’honneur du  Palais des papes, dans de multiples théâtres et lieux du centre historique d’Avignon (Vaucluse), ainsi que dans quelques lieux à l’extérieur de la “ cité des papes ”.


Incontestablement la plus importante manifestation de l’art théâtral, le festival d’Avignon, l’une des grandes manifestations artistiques décentralisées les plus anciennes, reste l’un des plus vivants en France. Ceci non seulement grâce au nombre de ses créations, mais aussi de ses spectateurs.


 

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