Iran et Soudan unis face à l’Occident

15-12-2011 09:07 AM


Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a quitté Khartoum après une visite d’une journée au Soudan, soulignant la détermination des deux pays à faire face à l’Occident. Ahmadinejad a déclaré que l’Iran et le Soudan étaient unis pour “défendre l’islam” face aux pressions occidentales, lors d’une brève visite à Karthoum destinée à renforcer les relations politiques et économiques entre les deux pays. “L’Iran et le Soudan s’uniront pour défendre le monde musulman et l’indépendance de la région”, a déclaré le président iranien à l’issue d’une rencontre avec son homologue soudanais Omar El-Béchir. “Nos deux pays font face aux pressions des colonialistes qui veulent imposer des choses qui ont des effets négatifs sur nos populations. Ils essaient de faire pression sur des Etats indépendants, car ils ne veulent pas que ces derniers soient forts”, a-t-il insisté. Les analystes dissent que l’action iranienne vient suite à la crise en Syrie.
Sanctions internationales 
“Nous allons travailler ensemble pour bâtir une relation fondée sur la coopération, le respect et les bénéfices réciproques. Nous espérons une coopération renforcée avec l’Iran”, a déclaré El-Béchir. “Nous confirmons que nous soutenons le droit pour l’Iran de développer une technologie nucléaire à des fins pacifiques”, a-t-il ajouté. L’Iran fait l’objet de pressions internationales sur son programme nucléaire, experts et gouvernements occidentaux étant convaincus qu’il comporte un volet militaire, malgré les démentis de Téhéran. Depuis l’indépendance du Soudan du Sud le 9 juillet, Khartoum cherche activement des soutiens financiers pour faire face à une inflation galopante, à une dette en hausse et à la perte de la majeure partie de ses revenus pétroliers, les réserves de brut se trouvant au Sud. L’Iran et le Soudan font l’objet de sanctions de la part des Etats-Unis, qui les accusent de soutenir le terrorisme. El-Béchir est également recherché par la Cour pénale internationale pour génocide et crimes contre l’humanité au Darfour. 
Conflit dans le Golfe 
Le président iranien a été interrogé sur la possibilité d’un conflit dans le Golfe. Il a alors appelé les forces navales de l’OTAN à se retirer du Golfe persique, jugeant qu’elles représentaient une menace pour la sécurité dans la région. Les forces de l’OTAN n’ont pas besoin de rester dans le Golfe persique. Les pays de la région sont tout à fait à même d’établir et d’assurer leur propre sécurité. Ces dernières années, les navires américains et européens ont renforcé leur présence dans le Golfe. Les États-Unis disposent ainsi d’une base navale à Bahreïn, et la France en a ouvert une à Abu Dhabi en 2009, à quelque 250 km des côtes iraniennes.
Ahmadinejad s’en est aussi pris au Conseil de sécurité des Nations unies qui a soutenu l’indépendance du Soudan du Sud, mais refuse, selon lui, de s’exprimer sur les séparatistes européens. Évoquant les réserves en pétrole du Soudan du Sud, le président iranien a estimé que les gouvernements occidentaux avaient «très aisément et très sérieusement soutenu le référendum visant à diviser le peuple soudanais, arguant qu’il s’agisssait là du droit des peuples».
Conditionner la liberté
Le président soudanais Omar El-Béchir a assuré mercredi dernier que son armée était en mesure de s’emparer rapidement du bastion rebelle de Kurmuk, dans l’Etat du Nil Bleu, et récusé toute idée de négociations sous l’égide de l’ONU. La communauté internationale a multiplié les appels à un cessez-le-feu et à des négociations entre les deux parties pour mettre un terme aux combats. Des affrontements ont éclaté début septembre dans l’Etat du Nil bleu (sud-est) entre l’armée et des rebelles de la branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes) restés fidèles au gouverneur élu Malik Agar, remplacé par le général Yahia Mohammed Kheir.
Par ailleurs, les services de sécurité ont fermé le journal indépendant Al-Jarida, a annoncé Saad al-Din Ibrahim, son rédacteur en chef “Un certain nombre d’officiers de la sécurité sont entrés dans le bâtiment du journal et nous ont informé d’une décision des autorités de saisir tous les biens d’Al-Jarida”, a-t-il déclaré. Dans un rapport publié la semaine dernière, l’organisation Human Rights Watch (HRW)a dénoncé une aggravation de la répression. La presse se voit de plus en muselée depuis la scission officielle du Soudan du Sud. Le gouvernement a annulé la licence de six journaux appartenant en partie à des habitants du Sud.
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