Les adieux à la Reine

27-09-2022 10:03 AM


Le monde a dit adieu lundi 19 septembre à Elizabeth II lors de funérailles grandioses à Londres, où les dignitaires du monde entier ont rendu hommage à une souveraine à l’incroyable destin, qui avait consacré ses 70 ans de règne à faire briller la couronne britannique. Une première cérémonie, en compagnie des dirigeants du monde entier, s’est déroulée à l’abbaye de KiWestminster. Le cortège a ensuite quitté Londres pour rejoindre le château de Windsor. Le cercueil a été descendu dans le caveau royal de Windsor, lors d’une cérémonie funéraire.
L’abbaye de WESTMINSTER est un lieu particulièrement lié à la souveraine décédée car c’est dans cet endroit qu’elle s’est mariée en 1947, qu’elle a été couronnée en 1953. C’est également le lieu de l’une de ses dernières apparitions publiques, en mars 2022.
Ces funérailles sont les premières d’un monarque britannique dans l’abbaye depuis celles du roi George II en 1760, ainsi que les premières funérailles d’État dans le pays depuis celles de Winston Churchill en 1965. Les funérailles de la mère de la reine , l’épouse de George VI, ont eu lieu à l’abbaye en 2002.
Des marins de la Royal Navy ont tiré au moyen de cordages l’affût de canon des funérailles d’État depuis Westminster Hall jusqu’à l’abbaye de Westminster. Cette tradition a été appliquée pour les funérailles de Louis Mountbatten — l’oncle du prince Philip — ainsi que pour toutes les funérailles d’État depuis une mésaventure avec les chevaux de trait lors des funérailles de la reine Victoria, au cours de laquelle des marins sont intervenus. À cette occasion deux minutes de silence ont été observées à travers le pays à midi heure locale.
Le cercueil est arrivé à 12h dans l’abbaye en procession, suivi à pied par le roi Charles III et la reine consort Camilla, Kate Middleton et le prince William, leurs enfants George et Charlotte, puis Meghan Markle et le prince Harry.
Le service funèbre a été dirigé par l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, et le doyen de Westminster. Dans l’abbaye de Westminster, qui peut accueillir jusqu’à 2.200 personnes, l’assistance comprenait quelque deux mille invités, dont cinq cents chefs d’État et dignitaires étrangers.
La cérémonie comprenait des chants religieux, des lectures de la Bible et un sermon de Justin Welby, l’archevêque de Cantorbéry. Le passage de l’Evangile selon Saint-Jean “Je suis la résurrection et la vie” (11:25) a été lu lors de la procession royale.
Une allocution de la Première ministre Liz Truss à été prononcée. Elle a été accompagnée de prises de parole du cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, et de David Hoyl, le doyen de Westminster.
Matthew Jorysz, l’organiste de Westminster, a joué avant le service plusieurs morceaux signés Ralph Vaughan Williams, Jean-Sébastien Bach et Edward Elgar. De nouveaux morceaux avaient été composés pour l’occasion par les musiciens britannique Judith Weir et irlandais Sir James MacMillan.
Patricia Scotland, secrétaire général du Commonwealth, a également fait une lecture entrecoupée de plusieurs hymnes comme «The Day Thou Gavest Lord Is Ended et Love Divine», «All Loves Excelling».
Un autre hymne, «The Lord’s My Shepherd», a été entonné par la foule réunie dans l’abbaye. Un morceau qui avait déjà été chanté lors du mariage d’Elizabeth II avec le prince Philip à l’abbaye de Westminster en 1947.
La cérémonie s’est conclue une fois qu’a retenti le «Last Post», hommage aux soldats tombés au combat dans l’armée britannique. Suivirent deux minutes de silence.
Après les funérailles à Westminster, la dépouille royale a été emmenée en procession au château de Windsor dans le Berkshire. Là, la reine a été inhumée dans la chapelle funéraire «King George VI Memorial Chapel» de la chapelle Saint-Georges, lors d’une cérémonie réservée aux membres proches de la famille.
Avant que le cercueil de la reine ne soit descendu dans la voûte royale de la chapelle Saint-Georges du château de Windsor, la couronne, l’orbe et le sceptre symbolisant le pouvoir et la gouvernance du monarque ont été retirés. Leur retrait a donc séparé la reine de sa couronne pour la dernière fois après ses 70 ans de règne.
La couronne impériale d’Elizabeth II, de couleur violette et à la fourrure d’hermine, figure le pouvoir sur l’empire britannique. Une fabrication réalisée par les joailliers de la famille royale à l’occasion du couronnement du père d’Elizabeth II, le roi George VI, en 1937 et qui s’inspire de la célèbre couronne de la reine Victoria. Elle est ornée de plus de 3000 pierres précieuses dont un saphir de 104 carats, un rubis de 170 et un diamant de 317, le « Cullinan II » parmi les plus gros du monde.
Elle sera désormais réajustée et sera portée par le roi Charles III le jour où il sera officiellement sacré, dans plusieurs mois. Un processus qui pourrait voir la couronne agrémentée de nouvelles pierres précieuses et de davantage d’or.
L’orbe royal symbolise le monde chrétien (puisque la reine ou le roi du Royaume-Uni est aussi à la tête de l’Église anglicane). Il s’agit d’une boule d’or surmontée d’une croix, qui figure l’idée selon laquelle le monarque est le représentant de Dieu sur Terre. Celui-ci a été créé pour le couronnement de Charles II, en 1661, et comporte là encore des centaines de pierres précieuses, dont des centaines de perles et diamants.
Le sceptre représente le pouvoir « politique » du souverain britannique. Long de près d’un mètre et pesant plus d’un kilo, il date également de 1661. À noter qu’il est lui aussi orné d’un diamant énorme, plus gros qu’un abricot et encore plus gros que celui de la couronne, le « Cullinan I », 530 carats.
Tous ces objets étaient disposés sur un drapeau à dominante rouge et jaune, le « Royal Standard », l’étendard personnel de la reine, qui flotte sur ses résidences ou ses bateaux.
Par ailleurs, les différents symboles étaient accompagnés d’un bouquet bien particulier qui inclut du romarin, représentant le souvenir, de la myrte, figurant le mariage heureux et d’ailleurs issue d’un plant tiré du bouquet de mariage de la reine en 1947, et du chêne, qui symbolise la puissance de l’amour. Les fleurs ont été cueillies dans les jardins de Buckingham Palace, Clarence House et Highgrove House. Ils étaient accompagnés d’une note manuscrite du roi Charles qui disait « en mémoire aimante et dévouée » et était signée Charles R – pour Rex, ou roi.

Lord Chamberlain, le plus haut fonctionnaire de la maison royale, a alors cassé sa « baguette d’office » qui a ensuite été placée sur le cercueil, symbolisant la fin du règne de la reine. La baguette est brisée pour créer une symétrie avec les trois instruments d’État qui avaient été retirés du cercueil.
À la fin du service d’engagement, le roi a placé la couleur de la compagnie de la reine des Grenadier Guards sur le cercueil. Le cercueil est ensuite descendu dans le Royal Vault, la crypte royale qui se trouve sous l’autel de la chapelle. Pendant la descente, le doyen de Windsor a lu un psaume, alors que le responsable des Hérauts du Roi a lu les titres complets de la reine Elizabeth, suivi par les mêmes titres du nouveau roi Charles III. Le joueur de cornemuse a entonné un dernier air, en quittant les lieux. L’archevêque de Canterbury a prononcé la bénédiction, suivie de l’hymne God Save the King.
Le cercueil du prince Philip a aussi rejoint celui de la reine. Le duc d’Édimbourg attendait son épouse depuis 2021 dans le Royal Vault. Ensemble, ils ont été inhumés dans la chapelle du Mémorial de George VI, le caveau réservé par le père d’Elizabeth II, situé près de l’entrée de l’édifice. Le moment était donc venu pour qu’il retrouve sa chère Lilibet pour l’éternité.

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