“Forever is Now”, exposition d’art contemporain aux pieds des pyramides

02-11-2021 07:15 AM


Pour la première fois en 4 500 ans d’histoire, le site des pyramides de Guizeh accueille une exposition d’art contemporain. Installée sur un parcours menant aux célèbres merveilles antiques, « Forever is now », «L’éternité est maintenant», organisée par Art d’Égypte, avec le soutien du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités, du ministère des Affaires étrangères et de l’UNESCO, réunit des œuvres, sculptures et installations, d’artistes locaux comme internationaux.

Art of Egypt, entreprise privée située en Égypte, est conçue à partir d’une plate-forme innovante et avant-gardiste qui agit comme un opérateur culturel. Son objectif est la défense du développement durable de l’art, avec pour axes principaux la préservation culturelle et la démocratisation.
Elle part du principe que, si le passé et les trésors antiques de l’Égypte sont célèbres dans le monde entier, peu de gens connaissent les œuvres des artistes égyptiens d’aujourd’hui. Son action est donc principalement orientée vers la promotion des créateurs égyptiens contemporains à l’international.

Au fil des ans, Art D’Egypte, a favorisé les partenariats public-privé en promouvant l’art contemporain et en soutenant les artistes et les artisans. Son exposition annuelle d’art contemporain, organisée dans les institutions culturelles et les sites du patrimoine égyptien, a attiré un grand nombre de visiteurs, redonnant vie aux sites du patrimoine.
L’exposition met en évidence le pouvoir des arts et de la créativité sur le site des pyramides, l’un des sept sites du patrimoine mondial en Égypte, en promouvant le patrimoine culturel matériel et immatériel et la créativité. Dans le cadre de l’exposition, des ateliers et des activités éducatives sont également organisés en coopération avec l’UNESCO.

L’événement représente une fusion sans précédent et parfaite entre le patrimoine ancien et l’art contemporain.
C’est une rencontre entre des générations d’artistes, séparées par 4 millénaires et demi d’Histoire. Les dix œuvres jouent avec les formes et les perspectives, intégrant pleinement les trois grâces égyptiennes et l’horizon désertique qui les entoure. Le passé, le temps qui passe, le futur, l’héritage artistique sont tant de thématiques qui se croisent et s’entrecroisent.
L’exposition réunit les œuvres de dix artistes contemporains locaux, régionaux et internationaux, ainsi que le robot hyperréaliste Ai-DA, capable, grâce à son intelligence artificielle, de produire des peintures, des sculptures et des performances.

Parmi les travaux, se distingue l’œuvre emblématique et reconnaissable de l’artiste français JR : une main géante qui émerge du désert s’élève vers le ciel et tient entre ses doigts une carte postale des pyramides. «Salutations de Guizeh», c’est le nom de l’installation de JR à la Pyramide de Khéfren, est une œuvre unique dans laquelle l’artiste français a enquêté et mis en évidence l’équilibre précaire entre l’expérience individuelle et universelle, mettant en valeur le macroscopique et le microscopique. La carte postale tenue à la main, en fait, a été réalisée avec 4 591 NFT, dont chacun est un détail unique de l’ancienne pyramide.
Son trompe-l’œil géant en noir et blanc donne l’impression qu’une main tient le sommet de la pyramide, brisé en deux, comme on tiendrait une carte postale. l’œuvre a été divisée en 4591 (soit l’âge du monument) fragments numériques assortis de NFT, ou “Non Fongible Tokens”, des certificats d’authenticité inviolables qui assurent la propriété d’un objet numérique à ses acheteurs, une pratique de plus en plus répandue sur le marché de l’art. Ces certificats seront bientôt vendus en ligne, et 743 d’entre eux sont munis de hiéroglyphes cachés dans la collection, ce qui les rendra plus rares et donc augmenteront leur valeur.
JR s’attaque à nouveau à une pyramide, après avoir customisé celle du Louvre de ses collages géants. Mais celle-ci a un peu plus d’ancienneté… En effet, la pyramide de Khéphren date de 2570 ans avant notre ère. Un âge respectable que le street-artiste a décidé de mettre en avant d’une manière originale.

En face de l’une des pyramides, les artistes britanniques Edward Schuster et Claudia Moseley ont présenté leur travail commun «The Path of Light». L’œuvre se compose d’un certain nombre de figurines en verre optique fixées à la main avec des bases en métal, dont l’une ressemble à une pyramide de verre. Les artistes ont expliqué l’existence d’une matrice d’angles, d’échelles et d’orientations symboliques derrière la simplicité abstraite des formes, chacune soigneusement codée avec des connotations « inspirées par la magie visuelle géométrique de la Grande Pyramide ».

Il ne pouvait pas le manquer, les sculptures Lorenzo Quinn qui de ses mains a conquis les espaces les plus prestigieux du monde. Ses sculptures en plein air encadrent cette fois l’un des théâtres antiques les plus extraordinaires au monde : deux mains imposantes et éphémères émergent du sol et se rejoignent là, au-dessus des pyramides. Les deux énormes mains de “Together”, du sculpteur italien Lorenzo Quinn, ont été conçues pour ne pas interférer avec l’environnement mais pour s’y fondre et servir de support à la majesté des lieux.

Dans une autre zone autour des pyramides, l’artiste égyptien Moataz Nasr a exposé des dizaines de pagaies en bois croisées, qui forment toutes une structure ressemblant à un vieux bateau solaire d’une longueur de 14 mètres. L’œuvre s’intitule “Barzakh”, car elle représente la ligne de démarcation entre deux mondes différents, tels que la vie et la mort, le jour et la nuit, ou en noir et blanc, et le bateau solaire pour les anciens Égyptiens représentait la transition de ce monde à l’autre.

“Ouroboros” du Russe Alexander Ponomarev s’inspire de la mythologie et représente un sablier géant qui fait écho à la silhouette des pyramides “Barzakh” de l’Égyptien Moataz Nasr, qui œuvre à la perspective triangulaire et faite de rames géantes, ressemble à la barque divine qui transporte le soleil tous les jours.

L’Américaine Gisela Colón, le Brésilien João Trevisan, l’Égyptienne Sherin Guirguis, ainsi que le prince (et artiste) saoudien Sultan Bin Fahd complètent le panel d’artistes sollicité pour cette exposition événement.

Nadine Abdel Ghaffar, fondatrice d’Art d’Egypte, a expliqué au lancement de l’événement que la tenue d’une telle exposition d’art en plein air est une expérience nouvelle en Egypte, et son équipe a tenu à préserver le site archéologique tout en installant les œuvres des artistes dans leurs lieux d’exposition, ajoutant que la période de préparation de l’exposition a duré plus d’un an. Forever Is Now reflète l’influence mondiale profonde de l’Égypte ancienne et, dans le même temps, s’appuie sur l’inclusion continue des pratiques culturelles contemporaines. La vocation de Forever Is Now est d’être interculturelle et de montrer comment l’Égypte ancienne constitue une source d’inspiration monumentale pour les artistes à travers l’histoire.
«La culture égyptienne est un don fait à l’humanité et le but de cette exposition est de mettre en valeur ces trésors dans un dialogue avec le contemporain à l’échelle internationale. L’Égypte ancienne a influencé les artistes du monde entier. À notre tour, nous apportons le monde en Égypte et nous amenons l’Égypte au monde à travers l’art. C’est un privilège de se tenir au pied de ces monuments qui ont survécu aux troubles, aux guerres et aux pandémies et qui ont perduré. Cette exposition est un gage d’espoir pour l’humanité et un humble hommage à une civilisation qui résiste à l’épreuve du temps», a-t-elle ajouté.

L’installation des œuvres du parcours, seront visibles jusqu’au 7 novembre.

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