La médaille miraculeuse, remède à l’épidémie

25-06-2020 07:15 AM


Alors que le monde entier doit faire face à une pandémie, il pourrait être bon de se souvenir d’une autre épidémie, de choléra cette fois-là, il y a deux siècles. La médaille miraculeuse avait alors joué un rôle important.

Au mois de mars 1832, des cas de choléra sont découverts à Paris. Venue d’Inde via Moscou et la Grande-Bretagne, cette terrible maladie se répand au bout de quelques jours dans toute la capitale. Provoquant des diarrhées torrentielles et une sévère déshydratation, le choléra peut tuer en quelques heures. Personne n’est épargné, pas même l’entourage du roi, ni le gouvernement. Tous ceux qui le peuvent fuient vers la campagne, les autres se claquemurent chez eux. Dans un Paris pétrifié et apeuré, l’épidémie fait des ravages. On fait appel aux fourgons de l’armée pour évacuer les cercueils, mais on ne trouve bientôt plus assez de cercueils pour ensevelir les morts.

Fin mai, la redoutable infection semble reculer, les journaux en annoncent la fin. Cependant, elle reprend avec vigueur dès la seconde quinzaine du mois de juin, jusqu’au mois de septembre.

Depuis le début de l’épidémie, les Filles de la Charité et les pères lazaristes se dévouent sans relâche pour soigner les malades et assister les mourants. Quelques mois auparavant, une jeune novice, sœur Catherine Labouré, a reçu la grâce merveilleuse de voir la Sainte Vierge Marie, qui lui a confié une importante mission : répandre la dévotion à l’Immaculée Conception par l’intermédiaire d’une médaille. Celle-ci est frappée pour la première fois durant le mois de mai 1832 ; elle est distribuée par les Filles de la Charité, dans la région parisienne, dès la reprise du choléra. Les grâces sont immédiates et l’on constate plusieurs cas de guérisons inexpliquées, mais aussi des protections miraculeuses pour des personnes en contact direct avec les malades.

Impossible de comptabiliser le nombre de miracles : les lettres de reconnaissance ne cessent d’affluer rue du Bac, lieu des apparitions. Dès le début de l’année 1833, la médaille est connue comme la « médaille qui guérit » ou « médaille miraculeuse de Marie conçue sans péché », ou tout simplement « médaille miraculeuse ». Les faveurs extraordinaires accordées par la médaille se propagent à une rapidité rarement égalée. Ces faveurs concernent des guérisons corporelles mais aussi de très nombreuses guérisons spirituelles. La diffusion si rapide de cette médaille est elle aussi proprement miraculeuse puisqu’à l’automne 1834, pas moins de 500.000 médailles ont déjà été frappées. En dix ans, entre 1832 et 1842, 320 millions de médailles miraculeuses sont distribuées dans le monde.

La croix n’est jamais donnée sans le Christ, la difficulté n’est jamais donnée sans la grâce. Il a plu à Dieu d’utiliser l’épidémie de choléra pour diffuser, par l’intermédiaire de la médaille miraculeuse, un grand nombre de grâces, et pour faire grandir la foi en l’Immaculée Conception. La prière inscrite sur le revers de la médaille en témoigne : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Les grâces envoyées aux hommes sont symbolisées par les rayons qui sortent des mains de la Vierge représentée sur l’avers de la médaille. De toute épreuve librement acceptée et offerte, un grand bien spirituel peut sortir. Invoquée avec amour et confiance, la Sainte Vierge Marie est heureuse de répondre à l’appel de ses enfants.

Il est à noter que la médaille miraculeuse est l’une des représentations les plus connues de la Vierge Marie dans le monde. Plus de deux millions de visiteurs franchissent, chaque année, la porte de la chapelle qui lui est dédiée, rue du Bac, à Paris.

Tout a commencé le soir du 18 juillet 1830, vers 23h30. À la Maison des Filles de la Charité, rue du Bac, à Paris, une jeune novice de 24 ans, Catherine Labouré dort. Un enfant auréolé la réveille et l’invite à rejoindre la chapelle du couvent car la Sainte Vierge l’y attend. Catherine s’y rend en toute hâte. Quelques minutes plus tard, Marie apparaît : « Mon enfant, le bon Dieu veut vous charger d’une mission. » Elle lui précise que sa tâche sera délicate et difficile.

Les jours passent. Catherine n’a plus de nouvelle de la Vierge. Cinq mois plus tard, le 27 novembre, en fin d’après-midi, alors que la jeune religieuse prie dans la chapelle, elle voit se dessiner deux tableaux au-dessus de l’autel.

Sur le premier, Marie se tient débout, face à elle. Sous ses pieds, elle écrase le serpent, symbole du mal. De ses mains jaillissent des rayons de lumière intense. « Ces rayons sont les symboles de grâces que je répands, si on me le demande », lui explique la Vierge. Un ovale se forme autour de la scène et des lettres d’or apparaissent : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». L’image disparaît progressivement pour laisser place à une nouvelle représentation de la Vierge portant un globe surmonté d’une croix. Elle lui explique : « Cette boule représente le monde entier, la France et chaque personne en particulier ».

Sur le second tableau, Catherine voit apparaître le « M » de Marie, entrelacé avec la croix de Jésus, comme pour rappeler le lien indéfectible qui les unit. Autour, sont dessinées les douze étoiles de la « Reine du ciel ». Deux cœurs se tiennent côte à côte. À gauche, celui de Jésus reconnaissable à la couronne d’épines qui l’entoure. Sur sa droite, un cœur transpercé par un glaive, comme pour représenter la douleur d’une mère voyant son enfant souffrir. C’est le cœur de Marie.

Tout en regardant les tableaux qui défilent sous ses yeux, Catherine entend la voix de la Vierge : « Faites frapper une médaille sur ce modèle ». Puis la Vierge lui assure que « les grâces seront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance ». Une promesse, qu’elle renouvellera, un mois après, lors d’une dernière apparition.

Catherine ne parlera à personne de ses apparitions, si ce n’est à son père spirituel. Deux ans plus tard, Paris est touché de plein fouet par une violente épidémie de choléra. La situation est catastrophique dans la capitale. Le nombre de morts s’accroît chaque jour, dépassant les 20 000. Le confident de Catherine relatera ses apparitions à l’évêque de Paris, Mgr de Quélen, sans pour autant révéler l’identité de la jeune femme. L’évêque accorde aux sœurs de la Charité le droit d’organiser une distribution de médailles. Apparaissent alors les premiers miracles.

En quelques années, d’innombrables guérisons et protections dites « extraordinaires » établissent la renommée de la médaille. Dès lors, les Parisiens la déclarent « miraculeuse ».

En 1834, déjà plus de 500 000 médailles ont été distribuées. Sa réputation ne cesse de croître. En 1854, le pape Pie IX proclame le dogme de l’Immaculé Conception. La prière « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous » est récitée dans le monde entier. Porter la médaille, devient alors, pour les fidèles, une manière de se mettre sous la protection de la Vierge Marie. En 1876, le cap du milliard de médailles frappées est dépassé. Catherine Labouré meurt le 31 décembre 1876. Son corps, qui a été exhumé en 1933, est retrouvé en parfait état. Il repose au 140 de la rue du Bac, à Paris, dans la Chapelle Miraculeuse.

Le 27 juillet 1947, le pape Pie XII canonise Catherine Labouré, 70 ans après sa mort. La chapelle de la rue du Bac, à Paris, dans le 7e arrondissement, appartenant toujours à la congrégation des Filles de la Charité, est devenue un lieu de pèlerinage et de dévotion mariale incontournable. Il fait partie des dix premiers sites culturels les plus visités de Paris. Aujourd’hui encore, de nombreuses histoires relatent des grâces obtenues par la médaille miraculeuse.

Plus que jamais, aujourd’hui, il est bon de se souvenir de l’efficacité de la médaille miraculeuse, quand elle est portée ou donnée avec une foi profonde, dans un esprit d’abandon et de confiance en l’amour et la bienveillance absolus de notre Mère du Ciel.

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