XVIIe Sommet de la Francophonie à Erevan

11-10-2018 02:35 PM


Emmanuel Macron a effectué en Arménie une visite d’Etat qui coïncidait avec le sommet de la francophonie.

Cette visite a permis de renforcer la relation particulière entre l’Arménie et la France, où vit une large diaspora arménienne. En marge du 17e sommet de la francophonie, s’est tenu un grand forum économique francophone.

A Erevan, Emmanuel Macron a effectué une visite au musée Charles Aznavour, actuellement en construction, saluant le défunt chanteur comme le trait d’union entre la France et l’Arménie.

La thématique du XVIIe Sommet de la Francophonie était « Vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect de la diversité : source de paix et de prospérité pour l’espace francophone ». Cette thématique, fil rouge du Sommet, répond au contexte d’actualité de l’espace francophone et international. Les acteurs de la Francophonie sont convaincus que le vivre ensemble autour de valeurs humanistes peut contribuer au renforcement de la cohésion des sociétés et apporter la paix et la prospérité dans l’espace francophone. Il implique une approche solidaire des problèmes rencontrés au sein de l’espace francophone. La notion de « vivre ensemble » repose sur les valeurs universelles de paix, de démocratie, de respect des droits humains et de la diversité culturelle que porte depuis toujours la Francophonie. Ainsi, à l’occasion du Sommet d’Erevan, les États et gouvernements membres ont adopté l’Appel francophone pour vivre ensemble dans l’espace francophone, qui deviendra un document de référence de la Francophonie. Ce document a été présenté lors de la Conférence internationale des jeunes francophones qui s’est tenue à Genève les 17, 18 et 19 septembre derniers. Il tient compte des résultats de la grande consultation lancée lors de la Journée internationale de la Francophonie du 20 mars 2018, à laquelle plus de 2 000 jeunes, de 18 à 35 ans, ont participé. Cette consultation avait donné à ces jeunes l’opportunité de partager leurs opinions sur ce que devrait contenir un tel Appel et de pouvoir exprimer leurs points de vue sur des sujets qui les préoccupent.

Le choix de l’Arménie a constitué une marque de solidarité et de reconnaissance de son engagement au service de la Francophonie, de ses valeurs et de son action pour faire rayonner la Francophonie dans la région. Cette décision vient après le succès de la 31e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie qui s’est tenue à Erevan en octobre 2015.

La 105e session du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) s’est tenue à Erevan le 07 octobre 2018. Le CPF fait partie, avec le Sommet et la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF), des trois organes décisionnels consacrés par la Charte de la Francophonie.

La Secrétaire générale de la Francophonie, Mme Michaëlle Jean a ouvert la 105e session du Conseil permanent de la Francophonie et elle a prononcé un discours dans lequel elle a tenu à s’adresser à la population, et aux autorités de la République d’Arménie pour leur exprimer toute la gratitude, leur dire combien est apprécié leur accueil si chaleureux, fidèle aux traditions d’hospitalité et de générosité qui caractérisent le peuple arménien.

Mme Michaëlle Jean a fait part de son estime de la mobilisation que l’organisation de ces Assises a nécessité de la part des autorités de ce pays. Elle est d’autant plus exceptionnelle que la préparation des événements auxquels ce Conseil permanent de la Francophonie donne le coup d’envoi, s’est déroulée dans un contexte de transition politique. Elle en a profité pour saluer le caractère pacifique de la « révolution de velours » du printemps dernier qualifiée d’exemplaire dans le monde entier.

Elle a affirmé que la Francophonie est heureuse d’être de retour en terre d’Arménie, retrouvant avec grand plaisir cette salle qui, en octobre 2015, avait si parfaitement abrité ce même Conseil et la Conférence ministérielle de la Francophonie.

Elle a rappelé que c’est avec une immense tristesse que l’on avait appris que Charles Aznavour s’en est allé, alors que toute la Francophonie s’apprêtait à chanter La Bohème en chœur avec lui sur la terre de ses origines. Cet Arménien du monde a été l’un des meilleurs ambassadeurs qui soient de la langue française, des valeurs, et en particulier, de la liberté.

Elle a dit que ses pensées allaient aussi au regretté Kofi Annan, Secrétaire général des Nations unies de 1997 à 2006, Prix Nobel de la Paix en 2001, qui nous a quittés le 18 août dernier. dont on retiendra aussi, et avant tout, le rôle qu’il a joué, dans le sillage de Boutros Boutros-Ghali pour faire vivre un multilatéralisme plus efficace, plus juste et plus ouvert aux pays en développement.

Mme Michaëlle Jean a enfin demandé de prendre le temps de se recueillir une minute, en pensant également à tous les deuils qui nous ont heurtés et assombris ces derniers mois, à ces victimes militaires, ces casques bleus, à toutes ces victimes civiles, aussi, fauchées par ces attentats terroristes ignobles et traumatisants.

A noter que la question de l’utilité de la francophonie institutionnelle, en clair de l’OIF, s’inscrit aujourd’hui en filigrane de tous les débats sur son évolution.

L’autre question, incontestablement plus délicate, réside dans la capacité de la nouvelle OIF à œuvrer pour une démocratisation suffisamment raisonnable de ses pays membres pour faire avancer effectivement la cause des droits humains, la sécurité des affaires et la prévention des conflits sans mettre en péril les stabilités et équilibres politiques dont le Sud, comme le Nord d’ailleurs, ont également besoin pour avancer.

Les Sommets de la francophonie sont des rencontres des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie qui se tiennent tous les deux ans depuis 1986.

Lors de ces sommets, les chefs d’État ou de gouvernement discutent de politique internationale, d’économie mondiale, de coopération francophone, de droits humains, d’éducation, de culture et de démocratie. Le sommet sert également à définir les orientations à donner à la francophonie ; adopter des résolutions qu’il juge nécessaire au bon fonctionnement de la francophonie et à la réalisation de ses objectifs ;élire le Secrétaire général de la Francophonie ; statuer sur l’admission de nouveaux membres de plein droit, de membres associés ou de membres observateurs à l’Organisation internationale de la francophonie.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est une institution dont les membres (des États ou gouvernements participants) partagent ou ont en commun la langue française et certaines valeurs (comme, notamment, la diversité culturelle, la paix, la gouvernance démocratique, la consolidation de l’état de droit, la protection de l’environnement). Selon son site web, en février 2018, elle regroupe 84 États ou gouvernements (54 membres de plein droit, 4 membres associés et 26 observateurs), soit plus de 900 millions d’habitants répartis sur les cinq continents représentant 14 % de la population mondiale, 14 % du revenu national brut mondial et 20 % des échanges mondiaux de marchandises. En 2050, leur population devrait atteindre 1,5 à 2 milliards de personnes, dont 700 millions de locuteurs de français. À cette échéance, 85 % des francophones et 90 % des jeunes locuteurs âgés de 15 à 29 ans vivront en Afrique3.

Le 20 mars de chaque année est célébrée dans le monde la Journée internationale de la francophonie.

Depuis le 1er janvier 2015, la canadienne Michaëlle Jean, ancienne gouverneure générale du Canada, d’origine haïtienne, était Secrétaire générale de la Francophonie.

Elle s’appuie sur quatre opérateurs directs (l’Agence universitaire de la francophonie, TV5, l’Université Senghor d’Alexandrie, l’Association internationale des maires francophones) et une assemblée consultative. Elle coopère avec de nombreuses associations comme l’Association francophone d’amitié et de liaison (AFAL), la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF), l’Union internationale de la presse francophone (UPF), l’Association pour la diffusion internationale francophone de livres, ouvrages et revues (ADIFLOR), etc.

L’OIF contribue à la prévention des conflits au sein de l’espace francophone, favoriser la consolidation de l’état de droit et de la démocratie, et agir pour la promotion et l’effectivité des droits de l’homme dans l’espace francophone. Elle a la volonté de promouvoir la diversité culturelle. Elle est au service de l’éducation et intervient à toutes les étapes de la formation. Elle est aussi au service de l’économie et du développement.

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