La tour Eiffel symboliquement éteinte en signe de soutien aux Coptes

02-06-2017 11:49 AM


La tour Eiffel a été symboliquement éteinte le soir du vendredi 26 mai pour rendre hommage aux victimes de l’attentat contre des chrétiens en Egypte.
“La communauté chrétienne d’Egypte a encore été la cible d’un attentat barbare et lâche. Mes pensées vont aux victimes et à leurs familles”, avait écrit la maire de Paris Anne Hidalgo sur Twitter, en signe de soutien aux Coptes.
Le 26 mai, des inconnus armés ont attaqué un bus transportant des chrétiens coptes dans la province de Minya, dans le sud de l’Égypte. L’incident a eu lieu non loin du monastère de Saint-Samuel le confesseur.
Dans la matinée du vendredi, une dizaine d’hommes masqués portant «des uniformes ressemblant à ceux des militaires», selon les témoins sur place, ont ouvert le feu sur les occupants de deux autocars et une camionnette dans la province de Minya. À bord, une soixantaine de coptes dont une quarantaine d’enfants.
L’attaque s’est produite sur une route non goudronnée qui mène à Maghagha.
L’un des bus arrivait de Béni Soueif, l’autre de Minya. Un troisième véhicule transportant des ouvriers a aussi été pris dans les tirs.

Une centaine de personnes sont tombées dans ce guet-apens. Elles se rendaient au monastère de Saint-Samuel pour s’y recueillir tout le week-end dans le cadre d’un voyage organisé, comme cela se fait très couramment en Égypte.

Selon le dernier bilan du ministère égyptien de la Santé, cette attaque a fait 29 morts et 25 blessés, dont de nombreux enfants. L’un des bus transportait uniquement des enfants, seulement trois ont survécu.
En réaction, les forces égyptiennes ont frappé des camps d’entraînement djihadistes, a annoncé le président égyptien dans la soirée. La télévision d’Etat a précisé que six attaques, menées par l’aviation égyptienne, avaient visé des «camps d’entraînement terroristes» dans la ville de Derna, à l’est de la Libye.
«L’Egypte n’hésitera pas à frapper les camps d’entraînement terroristes partout, sur son sol comme à l’étranger», a-t-il assuré. Il s’est en outre adressé au président américain Donald Trump: «Vous avez dit que votre priorité est de lutter contre le terrorisme et j’ai confiance dans le fait que vous êtes capable de le faire». Depuis le G7, son homologue américain lui a répondu, indiquant que «le sang des chrétiens doit cesser de couler».
Trois jours après la tuerie perpétrée par l’État islamique contre des pèlerins chrétiens égyptiens, différents récits attestent leur fin admirable. Les victimes ont toutes refusé d’apostasier, ce que leur proposaient leurs bourreaux en échange de la vie sauve.
Il s’agit là du dernier attentat antichrétien d’une désormais longue série. Début avril, 45 fidèles coptes étaient morts dans des attaques suicides commises contre deux églises à Tanta et Alexandrie.
Dans le cas de l’attaque de Minya, selon plusieurs témoignages concordants, tout semble indiquer que les coptes égyptiens assassinés vendredi, dont de nombreux enfants, sont morts en martyrs objectifs de la foi. Après avoir dépouillé les pèlerins de leur argent, de leurs bijoux et autres effets précieux, les assassins les auraient, en effet, incités à apostasier et à prononcer la profession de foi islamique : la chéhada. Les captifs, agenouillés, auraient catégoriquement refusé. Ils auraient été alors immédiatement abattus d’une balle dans la nuque, la tête, la gorge ou la poitrine.
Le quotidien Libération, dans son édition de lundi, publie ainsi le reportage poignant de son envoyé spécial dans le village qui déplore sept victimes :
« Une dizaine d’hommes masqués et armés nous ont coupé la route. Ils nous ont demandé de renoncer à Dieu. On leur a dit non, il n’en est pas question. Alors le massacre a commencé », raconte ainsi une femme endeuillée.
Le père Pernaba Fawzi Hanine, qui dessert la paroisse du village, emploie sans hésiter le terme de « martyr » :
« Nous devons être fiers de nos morts. Aucun d’entre eux n’a renié Dieu. Ils sont morts en croyants. Ce sont nos martyrs ».
Le correspondant de l’Agence France Presse, fait état de témoignages similaires dans une dépêche publiée dimanche 28 mai :
« Ils ont fait descendre les hommes du bus, ont pris leur carte d’identité et l’or qu’ils avaient sur eux, leur alliance ou leurs bagues ». Puis « ils leur ont demandé de prononcer la profession de foi musulmane », indique Maher Tawfik, un homme venu de Caire à Baní Mazar, dans la province de Minya, soutenir sa paroisse endeuillée.
Le père Rashed, comme son confrère du village, souligne aussi l’héroïsme et la fidélité des victimes :
« Ils leur ont demandé de renier leur foi chrétienne, un à un, mais tous ont refusé », a raconté la prêtre.
Dimanche 28 mai, c’est le Pape François lui-même, à l’issue de la prière du Regina Cœli, qui a utilisé le qualificatif de « martyr » pour désigner les victimes du massacre :
« Les victimes, dont des enfants, sont des fidèles qui se rendaient à un sanctuaire pour prier, et ils ont été tués après avoir refusé de renier leur foi. Que le Seigneur accueille dans sa paix ces courageux témoins, ces martyrs, et qu’il convertisse les cœurs des terroristes », a souligné le souverain pontife.

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