Les martyrs du chaos des dernières années

01-03-2014 11:32 AM

Michael Victor


Une fois de plus, les coptes, partie indissociable du tissu national égyptien, ont fait les frais de l##anarchie et du fanatisme qui ont sévi au cours de ces dernières années au Moyen-Orient. Les officiels égyptiens ont tenu à montrer leur solidarité avec les familles des victimes.

Les habitants de Sohag ont enterré les victimes du meurtre injustifié, implorant le Seigneur de rendre justice à leurs familles et proches.
Les corps des martyrs étaient arrivés à l’aéroport du Caire à bord du vol d’EgyptAir en provenance de la Libye. Ils ont été transportés par un avion militaire sur autorisation du maréchal Abdel Fattah el-Sissi. Des ambulances les ont ramenés au diocèse de Sohag pour l’office funèbre à l’église Saint George sous la conduite de l’Anba Bakhoum, évêque de Sohag et Maghagha. Ce dernier a prononcé une allocution dans laquelle il a présenté ses condoléances en disant: “Nous avons confiance en la justice divine, nous sommes consolés parce qu’ils sont morts en raison de leur adhésion à la foi et sommes fiers d’avoir eu des martyrs dans notre diocèse.
Le général Mahmoud Atiq, gouverneur de Sohag, le Général Ibrahim Saber, chef de la police, le cheikh Zine el-Abidine, conseiller religieux et une délégation d’el-Azhar ainsi qu’un certain nombre d’officiels ont assisté à l’office funèbre. Les vénérables évêques l’Anba Bissada, évêque d’Akhmim, l’Anba Morcos, évêque de Guirga, le Père Wissa el- Chenoudi, secrétaire général du monastère de l’Anba Chénouté à Sohag et un certain nombre de prêtres et de moines de Sohag et ses comtés ont participé aux prières.
Condoléances du pape
 
Le pape Tawadros II, pape d’Alexandrie et patriarche de la Prédication de Saint Marc, a fait part de ses condoléances pour les sept martyrs qui ont été tués au village de Grotha près de Benghazi. Dans son message de circonstance, le pape s’est exprimé en ces termes:
“Nous présentons nos condoléances aux familles de nos bien-aimés qui ont été victimes de la trahison en Libye. Nous adressons aussi notre compassion à nos proches sur la terre d’Egypte, qui subissent et ont fait les frais du terrorisme odieux qui n’a jamais été avantageux; et nous consolons leurs familles. Nous sommes confiants que nos frères aimés qui nous ont précédés au ciel vont y élever nos cœurs et nous aspirons au jour où nous nous rencontrerons tous au ciel.
 
 
Selon des officiels libyens, les auteurs du massacre seraient des trafiquants de drogue et d’armes liés à des réseaux terroristes, des ex-partisans du régime déchu ou des rebelles nomades de la région.
La Police libyenne avait trouvé lundi sept chrétiens égyptiens abattu sur une plage à l’est de la Libye. Il s’agit du second meurtre de ce genre depuis le début de l’année.
L’Église copte orthodoxe  avait condamné le meurtre des sept chrétiens égyptiens en Libye. « Nous exigeons l’arrestation des terroristes auteurs de cette attaque atroce. Nous prions pour que Dieu protège le peuple égyptien du terrorisme brutal », a déclaré l’Eglise dans un communiqué.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères avait tenu des contacts intensifs avec les représentants de la Libye et des chefs tribaux sur le meurtre de sept coptes égyptiens à l’est de la Libye.
Le communiqué a ajouté que l’ambassadeur égyptien, qui est actuellement en Egypte, a reçu des informations sur sept corps qui ont été découverts ligotés et abattus dans la zone de Geroutha, à 30 km à l’ouest d’Ajdabiya. Les corps ont été transportés à l’hôpital en ambulance.
Le chauffeur et l’infirmier qui ont transporté les corps ont également été attaqués et blessés par des hommes armés. Des églises coptes ont été agressées en Libye au cours des deux dernières années et un certain nombre d’Egyptiens ont été arrêtés pour des accusations de prêcher le christianisme.
Dans ce contexte, le Conseil des ministres a fait part mercredi de ses condoléances pour l’assassinat des sept coptes égyptiens en Libye.
Le cabinet a également présenté ses condoléances au pape Tawadros II, pape d’Alexandrie et patriarche de la Prédication de saint Marc, en disant que toutes les autorités en question sont en contact avec les autorités libyennes pour élucider les circonstances de l’incident et arrêter les auteurs immédiatement.
Selon un habitant de la région et un travailleur égyptien, les sept victimes ont été enlevées par un groupe d’hommes armés qui s’est introduit dans leur domicile collectif de Benghazi dans la nuit de dimanche à lundi. Ils vérifiaient si les habitants étaient chrétiens ou musulmans. Cet acte odieux rappelle un meurtre similaire qui a eu lieu en Irak sur l’autoroute internationale quand un groupe islamiste avait intercepté trois chauffeurs égyptiens leur demandant quel était le nombre de génuflexions devaient-ils faire à la prière de l’aube. Après avoir compris qu’ils étaient chrétiens, ils les ont exécutés. L’attaque n’a pas été revendiquée. Deux ans et demi après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye est en proie à une forte insécurité alimentée par la faiblesse du pouvoir central, les rivalités entre milices et la forte quantité d’armes en circulation dans le pays.
Les chrétiens dans le collimateur des jihadistes
 
Le 17 mai dernier, un attentat avait pris pour cible l’église catholique de l’Immaculée de Benghazi, une région où il est devenu très dangereux d’être repérés comme chrétiens. Ces derniers se font très discrets, car les actes de violence et d’intimidation à leur encontre se multiplient.
L’Eglise copte en Libye a été particulièrement visée l’an dernier. Le 14 mars dernier, l’église copte orthodoxe de Benghazi a été incendiée par des hommes armés qui avaient auparavant fait sortir les fidèles qui s’y trouvaient.
A la même période, un certain nombre d’attaques contre des églises et des prêtres ont été perpétrées ailleurs en Libye. Des dizaines de coptes ont été arrêtés et torturés sur accusation de ‘prosélytisme’. Des congrégations catholiques ont dû fuir le pays devant les menaces. En Cyrénaïque, l’an dernier, divers instituts religieux catholiques féminins ont été contraints à fermer leurs portes à Tobrouk, Derna, Beida, Barce, ainsi qu’à Benghazi. Le Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou rappelait l’an dernier que près de 100.000 chrétiens vivaient en Libye avant le début de l’insurrection contre le régime de Kadhafi en 2011. Aujourd’hui, ils ne seraient plus que quelques milliers.
Au début de janvier, les corps d’un Britannique et d’une Néo-Zélandaise, visiblement exécutés eux aussi, avaient été trouvés sur une plage de la région de Melittah, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Tripoli.
 
 
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