Sommet mondial à Moscou sur les chrétiens persécutés

07-04-2016 01:24 PM

Michael Victor


Un sommet mondial, organisé conjointement par l’Église orthodoxe russe et l’association évangélique américaine Billy Graham, se tiendra à Moscou en octobre pour défendre les chrétiens persécutés.
Un rapprochement de taille s’opère entre l’Église orthodoxe russe (EOR) et la galaxie évangélique américaine. Le Patriarcat de Moscou et l’association évangélique Billy Graham – pasteur le plus célèbre des États-Unis, aujourd’hui âgé de 97 ans – organisent à Moscou, du 28 au 30 octobre 2016, un « sommet mondial des leaders chrétiens » pour la défense des chrétiens persécutés.
Cet événement devrait réunir un millier de délégués de plus de cent cinquante pays. Les organisateurs veulent ainsi dénoncer les persécutions sans précédent dans l’histoire contemporaine contre les chrétiens du Proche-Orient, d’Afrique et d’autres pays du monde, rappelant les persécutions contre les chrétiens des premiers siècles et les répressions massives orchestrées par les régimes athées du XXe siècle.
Améliorer la situation des communautés
L’Église orthodoxe russe et l’association évangélique souhaitent faire de ce sommet un espace de discussion sur les persécutions et tenter d’améliorer la situation des communautés concernées.
Selon les principales sources, 150 à 200 millions de chrétiens ne vivent pas leur foi librement dans près de 140 pays (chiffres du Pew Research Forum). Cela va de la simple brimade à la persécution pure et simple comme en Irak ou en Corée du Nord.
Avec à sa tête le patriarche Cyrille, qui a rencontré le pape François à Cuba en janvier, l’Église orthodoxe russe représente à elle seule la moitié de l’orthodoxie mondiale. Comme les Églises évangéliques et l’Église catholique, elle cherche à s’imposer sur l’échiquier mondial comme le principal défenseur des valeurs traditionnelles et des chrétiens persécutés, en particulier au Proche-Orient.
Cet événement rassemblera les délégués de plus de 150 pays entre autres d’Asie, du Proche-Orient et d’Afrique. Il est prévu des temps de prière, d’intercession, et des temps d’échange et de réflexion en vue de mettre en place des projets pour améliorer la condition des 150 à 200 millions de chrétiens qui souffrent à cause de leur foi dans différentes régions du monde.
Franklin Graham, fils de Billy Graham, aujourd’hui âgé de 97 ans, rappelle l’histoire très récente des chrétiens russes orthodoxes, pourchassés, maltraités et emprisonnés par le régime communiste. Il avait rencontré le patriarche Cyrille à Moscou en décembre 2015, pour échanger sur la situation des chrétiens d’Orient.
A Lahore au Pakistan, des familles éplorées ont passé le lundi de Pâques à enterrer leurs proches.
L’attaque a été revendiquée par une faction dissidente du mouvement taliban pakistanais, le Jamaat-ul-Ahrar, affirmant avoir agi car les chrétiens sont sa cible.
Les talibans ont par la suite mis en ligne une photo d’un homme présenté comme le kamikaze.
Le pape François a demandé lundi aux autorités du Pakistan de tout faire pour assurer la sécurité de la population et en particulier celle de la minorité chrétienne.
La déflagration s’est produite dans le parc Gulshan-e-Iqbal, proche du centre de Lahore, particulièrement bondé en ce jour de printemps ensoleillé où la minorité chrétienne célébrait Pâques.
La police a bouclé le site où gisaient toujours dans la matinée des lambeaux de chair sur les balançoires. Morceaux de vêtements et tourniquets tachés de sang témoignaient de l’interruption violente d’un après-midi festif. Les attentats visant les enfants ont une résonance toute particulière au Pakistan, toujours traumatisé par l’attaque perpétrée par un commando taliban dans une école de Peshawar, qui avait fait au moins 154 morts en décembre 2014.
Une veillée d’hommage a rassemblé lundi soir une centaine de personnes, dont des religieuses, qui ont allumé des bougies et déposé des fleurs sur les lieux du drame.
La communauté chrétienne, qui représente environ 2% de la population de ce pays majoritairement musulman sunnite de 200 millions d’habitants, a été la cible de nombreuses attaques au cours des dernières années. Un double attentat-suicide perpétré par les talibans contre des églises à Lahore avait fait 17 morts en mars 2015. Et un attentat à la sortie de la messe du dimanche avait fauché plus de 80 vies en septembre 2013 à Peshawar.
Rappelons que la défense des chrétiens d’Orient persécutés était au cœur de la déclaration commune de 30 paragraphes – 4 pages serrées – signée par le patriarche orthodoxe russe Cyrille et le pape François : ils appellent ensemble la communauté internationale à agir pour éviter le départ des chrétiens du Moyen-Orient.
Le pape et le patriarche ont signé une Déclaration commune historique, le vendredi 12 février, à l’aéroport de La Havane, sous les applaudissements du président cubain Raul Castro.
 
A cet égard, les chrétiens représentent une composante originelle de l’Irak, comme témoignent les monastères très anciens présents sur tout le territoire national. Et les groupes djihadistes, comme Daesh, se sont acharnés non seulement contre eux, mais aussi contre les populations musulmanes, comme en témoignent les victimes islamiques — également sunnites — et les mosquées détruites par le califat islamique à Mossoul. C’est ainsi que le président irakien Fouad Massoum, d’ethnie kurde, a défini la condition des chrétiens et de toutes les minorités religieuses dans l’Irak de l’époque actuelle, menacé par des dérives sectaires et engagé dans le conflit contre le soi-disant Etat islamique (EI) qui s’est installé à Mossoul en juin 2014.
Les déclarations du président irakien ont été prononcées ces jours derniers en Egypte, pendant la rencontre entre Massoum et le patriarche copte orthodoxe Tawadros II.

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