Semaine de la BD égyptienne, française et allemande

02-10-2014 02:21 AM


Pour la première fois en Egypte a été inaugurée le 22 septembre la semaine de la bande dessinée – BECA (Between Cadre) First Egypt Comix Week- dédiée entièrement à ce genre littéraire qui voit émerger depuis peu en Egypte une nouvelle génération d’auteurs et d’illustrateurs, pionniers d’une nouvelle scène artistique locale et régionale.

Véritable forum professionnel de la bande dessinée organisé au Caire et à Alexandrie du 22 au 27 septembre par le Goethe Institut, l’Institut français d’Egypte et la maison d’édition Sefsafa pour la Culture et l’Edition, cette initiative multiculturelle a pour vocation de développer les échanges d’expertise et un partage d’expériences entre artistes français, allemands et égyptiens ainsi qu’avec les éditeurs, au travers d’une semaine d’expositions, de foire de la bande dessinée, d’ateliers artistiques, de colloque et tables-rondes et de rencontres.
L’inauguration a eu lieu le 22 septembre à l’Institut français d’Egypte – Mounira (Rue Madrasset Al Houqouq El Frinseya) avec un panorama de la scène du comics en Egypte, en France et en Allemagne. Le même panorama a été tenu à Alexandrie à « La Cabine » le lendemain soir, 23 septembre.
Une foire de la bande dessinée a été tenue en présence des artistes, et autour de stands français et allemands. Cette foire de la bande dessinée a été suivie d’une table-ronde au Goethe Institut avec les artistes européens, discussion sur laquelle s’est clôturée cette première semaine de la BD en Egypte.
La semaine du Comics en Egypte a bénéficié également du soutien de plusieurs organismes locaux et européens, avec la participation des pionniers égyptiens de l’art du roman, localement et régionalement Fawwaz et Maalouf, et les frères Haytham et Mohamed Raafat, de l’Allemagne Isabel Kriz et Barbara Yellin, et de France Marc-Antoine Mathieu et Jean-Marc Troubet, et ce à travers des expositions des artistes Fawwaz et Maalouf et des Objets d’Art sélectionnés mangas et comics allemands.

L’art en Egypte

A l’ouverture de la semaine de la bande dessinée, une présentation a été faite sur les arts historiques de la scène dans les trois pays: l’Egypte, l’Allemagne et la France. La présentation a commencé en Egypte, où les artistes Haytham et Mohamed Raafat Ramadan ont exposé une scène intéressante de l’art des Comics en Egypte, commençant par un court métrage demandant aux gens dans la rue égyptienne: “Que signifie l’art des Comics?” Ensuite, en référence aux débuts de l’émergence de la bande dessinée en Egypte en 1870, quand Refa’ah el-Tahtawi a supervisé le magazine “des écoles maternelles égyptiennes”, puis l’émergence du “Petit Samir” en 1877 En 1912, la maison d’édition “Dar el-Maaref” a publié la première série illustrée pour enfants, et en 1923 a été la première tentative sérieuse par le magazine illustré, mais le véritable point de départ a eu lieu en 1946, quand Doria Chafik a publié le magazine hebdomadaire “katkout” (poussin). “Dar el-Maaref a ensuite publié une série d’histoires illustrées intitulée “Sinbad” qui a été peinte par l’artiste pionnier Hussein Picard. Dar el-Hélal a ensuite publié dans les années cinquante le Magazine “Samir”.
Des événements de grande envergure ont été représentés dans la bande dessinée, comme le roman graphique «Métro» de Magdy El-Chafei, qui a suscité une controverse considérable quand il a été publié en 2009, tant dans sa forme que dans son contenu. Plus tard est venu le magazine trimestriel “tuk-tuk” en 2011 pour fournir un ajout pour les magazines, sur le plan de la rédaction et de la conception égyptienne, et ce après qu’ils se fondaient sur la traduction dans le passé.
Ce qui distingue l’expérience “tuk-tuk” est qu’elle est professionnellement orientée vers les adultes, et a exposé les questions de la société égyptienne, et ouvert la porte, en particulier après la révolution du “25 Janvier”, pour figurer dans de nombreux magazines tels que “les révolutionnaires”, “les postiers” et “les bruyants”.
Il est à noter que Haytham Mohamed et Raafat Ramadan ont fondé le projet “planète des peintres” et ils donnent des conférences dans de nombreux endroits qui se spécialisent dans les ateliers des Comics techniques, et on les a appelés “les jumeaux de la bande dessinée”. Ils ont obtenu leur diplôme à la Faculté des Beaux-arts et ont travaillé dans de nombreuses maisons d’édition égyptiennes et étrangères.

L’art en Allemagne

L’artiste allemand Wolfgang a présenté un voyage dans le monde de la bande dessinée en commençant par l’hommage rendu par Goethe à ce nouvel art et s’en félicitant quand il a vu les contes illustrés de l’enseignant genevois Rodolphe Tœpffer en 1830, puis il a encouragé Tœpffer à la publication de ses dessins. Tœpffer est un des premiers dessinateurs de bandes dessinées car il a pavé la voie à l’émergence de l’art des Comics européen en général et en particulier l’allemand, et ce à travers plusieurs étapes, comme les magazines illustrés, la bande dessinée de Wilhelm Bush, les bandes dessinées dans les journaux et les magazines ainsi que des hebdomadaires satiriques.
Wolfgang s’est arrêté à plusieurs étapes avec des artistes et des ouvrages comme Maxi et Zigard, personnage de la mythologie scandinave, Astérix et Fritz le chat et la souris, Dragon Ball, les marins de la Lune et Les Simpsons. Il a dit que le spectre de ce qu’on appelle neuvième art s’est élargi au début du 21e siècle pour inclure dans la bande dessinée un grand nombre de divers sujets de l’humour et de l’aventure, d’action, des contes de fées et des histoires de détectives de l’Occident, de l’histoire et des romans graphiques, et cet art a réussi à frayer son chemin pour nous parvenir sous sa forme actuelles, de sorte que ces brochures remplies d’illustrations sont une partie intégrante du Journal des enfants et des jeunes ainsi que des adultes, que ce soit au Japon ou en Amérique, en France en Italie et en Allemagne “.
Wolfgang a ajouté: «En dépit de cette longue tradition, la majeure partie de la scène de la bande dessinée a été influencée en premier lieu et même pendant les années 90 du siècle dernier par des formes stylistiques et narratives de la culture des comics français et américains.”
Dans un article publié dans le catalogue de l’exposition “Comics, manga et autres, la nouvelle culture des comics allemands” sous le titre “L’art de la bande dessinée allemande est de retour», Andreas rappelle que le retour de l’art de la bande dessinée allemande a coïncidé avec la réunification de l’Allemagne, et ceci est principalement attribué au fait que les dessinateurs et les artistes de la bande dessinée en provenance de l’ex-Allemagne de l’Est ont fourni à la scène des impulsions d’une nouvelle esthétique, que ce soit par référence aux méthodes traditionnelles de dessin et des techniques d’impression, ou par l’utilisation de formes contemporaines de l’art des rues ou des graphiques informatiques, ce qui a abouti à faire de l’Allemagne une avant-garde dans le domaine de la bande dessinée, qui forme actuellement des professeurs dans le dessin et la conception libre en encourageant et en soutenant la génération de peintres et des ordinations de ceux qui connaissent diverses formes de récit dans le contexte des images”.

L’art en France

L’artiste français Jean-Pierre Murcia, a déclaré que la reconnaissance de cet art a commencé à être célébrée en Europe avec la création d’un prix pour le meilleur Comix dans le monde, dans la ville d’Angoulême en France, où se tient le «Festival de bandes internationales. En Europe est apparu ce qui est connu comme l’art de la bande dessinée franco-belge qui a fait son expansion grâce aux artistes français et belges et est devenu la marque du magazine “Spirou”. Sans oublier l’artiste Hergé, auteur de “les Aventures de Tintin”, comme par exemple, “l’histoire de Tintin au pays de l’or noir” et “aux illustrateurs de “Spirou”.

Les invités d’honneur

Quant aux artistes Fawwaz et Maalouf, le premier est un célèbre artiste égyptien d’animation à travers ses dessins et bandes dessinées. Parmi ses personnages les plus éminents, citons Aladin et le capitaine Magued. Fawwaz est né le 17 mars 1958, est populaire et jouit d’estime aux niveaux régional et international. Il a publié ses ouvrages dans plusieurs publications de renommée dans la région arabe, comme le magazine “Sabah el-Kheir», la revue émiratie “Magued”, le magazine de l’Arabie saoudite “Bassem”. Ses personnages conçus par les magazines “Aladin” et “Bannouta” (fillette) et le magazine koweïtien “petit Arabe” ont réalisé une vaste renommée qui peut-être dépasse celle de son nom. Il a également travaillé dans la série animée “Tutu et pyjama” à la télévision égyptienne, cofondé le journal «garçons et filles », destiné principalement aux enfants, et a également introduit la série “contes étranges de Bille”, qui était un de ses dessins et dont il a écrit le scénario.
D’autre part, Maalouf est un artiste égyptien alexandrin d’origine libanaise, nommé Michel Maalouf. Il a étudié l’art à l’École des Beaux-arts, où il fut diplômé en 1985. Il dessine des peintures, mais sa passion pour l’art de l’animation et la bande dessinée est plus grande. Il a publié ses travaux dans la revue «Jeunesse» en 1980, et le magazine “Bassem” qui lui a délivré plusieurs numéros de caractères spéciaux créés à partir de 1987 à 1997. Maalouf a également inventé le personnage de Bolbol dans le magazine “Bolbol”.

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