Un accord historique pour les États-Unis et l’Iran

16-07-2015 02:24 PM

karim Felli


 
Le président américain estime que l’accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran ne met pas fin à une série de différends entre les États-Unis et l’Iran. “Même avec cet accord, nous continuerons à avoir de profondes divergences avec l’Iran“, a déclaré Barack Obama lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche consacrée à l’accord. “L’Iran continue de représenter un défi pour nos intérêts et nos valeurs”, a ajouté le président américain.
Obama a expliqué que l’objectif principal de l’accord nucléaire, conclu mardi dernier entre les grandes puissances et l’Iran à Vienne, n’était pas de résoudre les multiples différends existants avec la République islamique, dont son “soutien au terrorisme” et ses efforts de déstabilisation au Moyen-Orient. L’accord, en soi, “résout un problème particulier, qui est de les empêcher de fabriquer une bombe”, a noté Barack Obama, en martelant que cela servait les intérêts des États-Unis et de leurs alliés.
L’accord qui a été conclu marque le début de nouvelles relations entre l’Iran et les États-Unis. Les analystes font le point. “On peut clairement parler d’accord historique qui marquera l’ère Obama”, expliquent les analystes. Ils rappellent en effet le gel des relations entre les deux pays depuis la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran en 1979. “Depuis il n’y a toujours pas de relations diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis, et l’Iran est toujours sur la liste des pays terroristes”.  Les analystes soulignent aussi le rôle du président américain dans cet accord : “Barack Obama y a mis tout son poids. C’est lui qui a suscité le dialogue, qui a donné le ton de ce coup de fil inédit passé à son homologue Rohani”, avant de préciser que ce rapprochement était une “chose impensable pour son prédécesseur Georges Bush qui mettait l’Iran dans les pays de l’axe du mal”.
Au lendemain de la signature de l’accord sur le nucléaire iranien, le Président Américain a voulu rassurer ses alliés israéliens: il comprend leurs inquiétudes, mais réaffirme les bienfaits de cet accord. Les Etats Unis viennent de soumettre au conseil de sécurité de l’ONU une résolution qui entérine l’accord nucléaire conclu à Vienne. Face aux critiques, notamment d’Israël, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié l’accord conclu mardi à Vienne “d’erreur historique”, Barack Obama a pris soin de répondre aux inquiétudes lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche.
“Israël a des inquiétudes légitimes concernant sa sécurité vis-à-vis de l’Iran. Mais toutes ces menaces sont aggravées si l’Iran obtient l’arme nucléaire”. Ni le Premier ministre Israélien, ni les adversaires républicains de Barack Obama, qui ont déjà dit qu’ils s’opposeraient à l’accord au Congrès, n’ont “proposé de meilleure alternative” a poursuivi Barack Obama.
“Nous ne résoudrons pas les problèmes en Syrie sans l’implication des Russes, des Iraniens, des Turcs, de nos partenaires du Golfe. C’est très chaotique, il y a trop de factions, il y a trop d’argent et d’armes qui inondent la zone”. Interrogé sur d’éventuelles nouvelles coopérations régionales entre l’Iran et les Etats Unis du fait de cet accord, le Président Américain a précisé que les relations diplomatiques entre l’Iran et les Etats Unis ne redeviendraient pas “normales” à court terme. “Je ne prévois pas de séries d’accords formels avec l’Iran sur la manière dont nous conduisons notre campagne contre l’Etat Islamique, mais il est évident que l’Iran a de l’influence en Irak”.
Sans reparler de l’axe du mal, qu’avait évoqué Georges Bush en 2002 et dans lequel l’Iran figurait aux côtés de la Corée du Nord et de l’Irak, de Saddam Hussein, Barack Obama estime que “L’Iran continue de représenter un défi pour nos intérêts et nos valeurs”. “Même avec cet accord, les Etats Unis et l’Iran continueront à avoir de profondes divergences, en raison notamment du soutien de l’Iran au Hezbollah”. Pour Barack Obama il est crucial de convaincre son opinion publique. La résolution sera adoptée à l’ONU en début de semaine prochaine, mais le Congrès américain a le pouvoir de bloquer la levée des sanctions économiques prévues dans l’accord.

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