Palmyre, quel enjeu pour l’organisation Etat islamique ?

21-05-2015 02:22 PM


Les jihadistes du groupe extrémiste sunnite État islamique contrôlaient la totalité de la cité antique de Palmyre, après un “retrait massif” des forces gouvernementales des différents secteurs de cette ville du centre de la Syrie. Quels sont les enjeux de cette ville pour l’EI ? Eléments de réponse.
Les islamistes de l’organisation Etat Islamique ont pris le contrôle de la ville irakienne de Ramadi. Dans le même temps, ils se sont emparés de la ville antique de Palmyre, à environ 200 km au nord de Damas, en Syrie. Le site est l’un des plus importants foyers culturels du monde antique, inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco. Pourquoi les djihadistes s’emparent-ils de cette cité historique ? En quoi est-elle stratégique ? 
Le monde entier se souvient encore des images de destruction de statues au musée de Ninive, à Mossoul (au sud de l’Irak), par les islamistes de l’EI, en février dernier. La directrice de l’Unesco avait alors demandé une “réunion de crise” du Conseil de sécurité de l’ONU. 

Moins de trois mois après, les djihadistes veulent désormais détruire les vestiges de la cité de Palmyre, vieille de 2 000 ans.
Situées dans le désert syrien, les ruines comportent des colonnades torsadées romaines, des temples, des tours funéraires, des sarcophages sculptés… La valeur historique de cette cité est inestimable. Son architecture unit les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse, selon l’Unesco. 
La ville de Palmyre est donc très importante en termes de propagande pour l’Etat islamique. Son importance culturelle attire l’attention du monde entier. Les vestiges de cette cité antique représentent également d’importants revenus à leurs voleurs. Le trafic qui en découle sert à financer le terrorisme. 

 
Contrôle du désert syrien 
La prise de Palmyre permet aux islamistes de l’Etat islamique de faire sauter deux verrous : un qui mène vers Homs, un vers Damas, la troisième ville à l’Ouest qui commande l’accès au littoral méditerranéen. 

La prise de Palmyre achève également de rattacher au domaine irakien de l’Etat islamique, un pan stratégique important du territoire syrien. 
Palmyre est aussi un symbole du régime d’Hafez el-Assad, père de l’actuel président syrien. Dans les années 80, des islamistes ont été massacrés par le régime à la prison de Palmyre. Libérer la prison est un moyen d’infliger un revers aux occidentaux, mais aussi de s’attirer la sympathie dans les milieux rebelles syriens. 

Le groupe Etat islamique s’est emparé, lundi 18 mai, de deux champs gaziers, Al-Hél et Arak, respectivement à 40 et 25 km au nord de Palmyre. Ces champs étaient très importants pour le régime de Bachar al-Assad qui, privé de champs dans l’est de la Syrie sous contrôle de l’EI, utilisait ce gaz pour alimenter les régions en électricité. 

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