Crise diplomatique entre l’Egypte et la Turquie

28-11-2013 03:05 PM


Lors d’une entrevue avec la chaîne spatiale “El Hayat 2”, le ministre des Affaires étrangères, l’Ambassadeur Nabil Fahmi, a déclaré que l’Egypte avait pris la décision de réduire la représentation diplomatique avec la Turquie sans rompre les relations.

 
Il a expliqué que les déclarations hostiles du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, contre l’Egypte étaient la cause principale de l’expulsion de l’ambassadeur turc. Il a ajouté que l’Egypte avait mis en garde le côté turc contre de telles déclarations hostiles
Notons que les ambassadeurs dans les pays respectifs ont été expulsés et le Caire accuse Ankara de soutenir les “terroristes” tandis que le gouvernement turc appuie les pro-Morsi.
Le soutien de la Turquie au régime déchu égyptien et son refus de reconnaître la légitimité du gouvernement mis en place a débouché sur une vraie crise diplomatique entre les deux pays. L’Égypte a d’abord sommé l’ambassadeur turc au Caire de quitter le pays. La Turquie a immédiatement  ensuite répliqué et déclaré l’ambassadeur d’Égypte “persona non grata”.
Les Frères Musulmans  entretiennent des liens étroits avec l’AKP, le parti islamiste au pouvoir en Turquie. Ankara s’est montrée très critique après la destitution du président Mohamed Morsi.
Ces déclarations “constituent une ingérence inacceptable dans les affaires internes de l’Égypte et sont une provocation”, a déclaré un porte-parole du ministère égyptien des affaires étrangères. Il a ajouté que la Turquie “cherche à influencer l’opinion publique contre les intérêts égyptiens, et a soutenu des réunions d’organisations, qui cherchent à semer le trouble dans le pays”.
“L’ambassadeur d’Égypte est déclaré “persona non grata”, conformément au principe de réciprocité, qui est le fondement des relations internationales” a répondu le ministère des Affaires étrangères turc. L’ambassadeur égyptien, déjà rappelé le 15 août au Caire, ne retournera donc pas à Ankara, réduisant le niveau de la représentation diplomatique égyptienne en Turquie à un chargé d’affaires. Le président turc, Abdullah Gül, a fait part de son sentiment sur la situation lors d’une allocution télévisée et tenté de faire baisser la tension. “J’espère que nos relations reviendront à la normale”, a-t-il déclaré.
Fadi Hakura expert du “think-tank Chatham House” a expliqué à CNN que ces évènements “sont une illustration de l’isolement grandissant de la Turquie au Moyen-Orient. Il y a une perception de plus en plus forte que le gouvernement turc est l’allié des Frères Musulmans et que sa politique étrangère est définie par des priorités sectaires. La Turquie a des relations tendues avec Israël, avec ses voisins (Iran, Syrie et Irak) et avec la majorité des Etats arabes de Golfe ainsi qu’avec le Maroc, l’Algérie, l’Egypte et la Jordanie”. La Turquie a aussi des problèmes avec les Etats-Unis et il n’y a plus eu de contact entre Barack Obama et Erdogan depuis des mois.
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