Au cœur de la pyramide de Khéops à l’IMA à Paris

07-09-2022 01:09 PM


Du 14 juin au 2 octobre 2022, l’Institut du monde arabe à Paris offre une expédition immersive en réalité virtuelle au cœur de la pyramide de Khéops et de l’Egypte ancienne. Une plongée aux images bluffantes qui offre un aperçu unique sur ce chef-d’œuvre du patrimoine antique.

L’Institut du monde arabe est réputé pour ses grandes expositions patrimoniales. Le voici faisant entrer de plain-pied dans un espace virtuel époustouflant –dans et sur la pyramide de Khéops !
Cette pyramide fut érigée aux alentours de 2 650 av. J-C sur le plateau de Guizeh. Construite par le vizir Hémiounou, elle est le tombeau présumé de Khéops, pharaon de la IVe dynastie et fils de Snéfrou. C’est sans aucun doute l’une des plus belles pyramides du monde.
L’une des sept à avoir résisté au temps. Preuve du génie architectural égyptien, la grande pyramide de Khéops domine le plateau de Guizeh et la ville du Caire depuis des millénaires. Edifié entre 2590 et 2565 avant J.-C., ce bâtiment en pierres haut de 146 mètres est à l’origine le plus volumineux jamais réalisé par l’homme. Construite pour abriter le roi Khéops en sa dernière demeure, la pyramide continue de fasciner les visiteurs venus du monde entier pour l’admirer.
« L’horizon de Khéops » est le fruit d’années de recherches et de recueils de données sur le site archéologique de Guizeh.
Créées par la société Emissive, les Expéditions immersives sont des expériences en réalité virtuelle proposant une exploration du patrimoine culturel. Elles propulsent le visiteur au cœur d’un site patrimonial, d’une époque, d’une œuvre ou d’un monument.
Pour ce faire le chef-d’oeuvre a été réalisé par des informaticiens et autres innovateurs high-tech – chaperonnés par la société Emissive.
L’exposition – ou plus exactement l’expédition – Khéops est une première : accès à des déambulations fabuleuses, entrée dans la chambre de la reine inaccessible en réalité, escalade (virtuelle et vertigineuse) du sommet de la pyramide, découverte des horizons de la ville du Caire, d’aujourd’hui comme à l’époque antique.
Une technologie de pointe sur des bases scientifiques confirmées par de grands égyptologues. Une incitation à la connaissance sensorielle et ludique qui devrait donner envie aux spectateurs « aventuriers » d’une heure à peine de sauter dans un avion et de se rendre sur place en Égypte pour entrer en contact avec une réalité tangible.
En attendant il suffit de venir à l’IMA car le visiteur-spectateur a beau savoir qu’il n’arpente, pendant 45 minutes, qu’une très rassurante salle de L’IMA (espace de 500 m2), au sol plan, à quelques mètres au dessus du niveau de la Seine… le voilà parachuté sur le sommet d’une des Merveilles du Monde, souvent en équilibre sur de vieilles pierres millénaires à la poursuite d’une déesse chat qui jongle avec le vide.
Le voyage commence aux portes du Caire, lorsque le soleil diffuse ses derniers rayons sur la majestueuse pyramide de Khéops, la plus haute d’Égypte et la seule des sept merveilles du monde antique parvenue jusqu’à nous. L’excursion débute en longeant la façade Nord, puis pénètre alors comme par magie dans le tombeau et découvre la grande galerie, véritable prodige de l’architecture égyptienne antique. Puis le corridor conduit à une antichambre jouxtant la « chambre du roi » et son sarcophage. Aux côtés d’un chat tigré virtuel qui vient virtuellement se frotter aux mollets virtuels des touristes virtuels, on s’enfonce progressivement dans les entrailles du monument pour finalement accéder à la chambre du roi.
Ici pas de peintures multicolores comme à Louxor, ni même de hiéroglyphes : l’austérité des murs et du plafond impressionne et révèle surtout les dimensions colossales des blocs de pierre qui composent la pyramide. On se sent miraculeusement transportés en Egypte et plus du tout à Paris.
Au centre, trône le sarcophage du pharaon et c’est alors que surgit Bastet, une chatte majestueuse parée de somptueux bijoux. Tout droit sortie du panthéon égyptien, la déesse raconte l’histoire de son temps, celui des pharaons.
Le grand spectacle, plein de suspense et de rebondissements se poursuit à l’intérieur puis au sommet de la pyramide pour finalement voguer sur le Nil à bord d’une barque solaire semblable à celle découverte en 1950 dans la nécropole. Le navire remonte le fleuve et le temps. Les visiteurs naviguent jusqu’au « temple de la vallée », également nommé le « temple bas » et équipé d’un débarcadère, 4 500 ans plus tôt. On assiste alors aux rites funéraires pratiqués sur la dépouille du roi Khéops – embaumement et momification – avant d’assister à la cérémonie funéraire du pharaon : c’est probablement la partie la plus émouvante du voyage : celle qui fait entendre les chants, les voix supposées des vivants accompagnant le mort dans son dernier voyage.
Les voyageurs sont ainsi témoins – voire des participants occultes – des pratiques et des croyances des anciens égyptiens.

Equipés d’un casque de réalité virtuelle et d’un sac à dos contenant un ordinateur, les visiteurs se déplacent librement et vivent des sensations réalistes, avec l’illusion de voyager dans l’espace et dans le temps, immergés dans des reconstitutions historiques minutieuses et fidèles chacun des autres participants est visualisé sous forme d’une silhouette-avatar, l’originalité du format résidant dans l’utilisation de la réalité virtuelle dans de grands espaces, et dans l’aspect collectif de la visite.
Égyptologue émérite, archéologue et épigraphe spécialisé dans l’étude de l’architecture mortuaire, notamment la nécropole de Guizeh, Peter Der Manuelian a collaboré à la conception de cette visite virtuelle et à la reconstitution historique des édifices et des rituels. Il est le garant du propos scientifique de « L’Horizon de Khéops » et revendique l’introduction de nouvelles technologies dans ses recherches et dans son programme d’enseignement. Il considère notamment les technologies immersives 3D comme un outil pour les recherches archéologiques. De son côté, Christiane Ziegler, qui a longtemps été directrice du département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre, a apporté son concours à la présentation du projet au public.
En rendant son harnachement à la sortie de l’expo le visiteur est rassuré : non seulement il s’est bien amusé, mais il a appris des tas de choses. Il peut retrouver la terre ferme, la grisaille parisienne et comme il manque un sympathique petit bistro cairote où rêver à toutes ces merveilles, il n’a plus qu’à foncer réserver un charter Paris – Le Caire : rien ne vaut le voyage, le vrai voyage en Egypte.

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