LA FÊTE DU MARTYR DES APÔTRES PIERRE ET PAUL

12-07-2022 07:25 AM


L’Eglise copte célébrera mardi prochain 12 juillet 2022 la fête des apôtres ayant lieu chaque année le 5 du mois copte d’Abib. C’est la commémoration du martyr des apôtres Saint Pierre et Saint Paul. Elle est précédée d’une période de jeûne qui commence le lendemain de la Pentecôte. Durant cette fête, la liturgie de bénédiction de l’eau a lieu, au cours de laquelle le prêtre lave les pieds de son peuple pour se souvenir de ce que le Christ a fait avec ses apôtres. Ainsi, le prêtre se souvient qu’il est un serviteur qui lave les pieds du peuple de Dieu et non un homme d’autorité présent pour se faire servir.

L’icône de Pierre et Paul représentée ci-dessus fut dessinée vers 1675 par le prêtre Youssef Al-Musawwer, peintre melkite alépin du XVIIe siècle qui aurait été initié à la peinture post-byzantine à l’étranger dans une région grecque. Il est le chef d’une descendance de peintres qui s’est poursuivie sans discontinuité jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Son œuvre s’inscrit dans le cadre de la renaissance littéraire du patriarcat melkite d’Antioche. Il était à la fois traducteur, copiste, miniaturiste et peintre d’icônes. Il y a dix-sept icônes et cinq manuscrits enluminés de Youssef Al-Musawwer. Ce dernier était attaché aux œuvres crétoises conservatrices qui remontent aux XVe-XVIe siècles et qui s’éloignent des influences de la Renaissance italienne. Il s’est également inspiré des modèles iconographiques du Nord de la Grèce, de la peinture arménienne et ottomane ainsi que des ouvrages imprimés occidentaux. Youssef Al-Musawwer eut recours à l’hagiographie et à la liturgie pour créer de nouvelles compositions iconographiques. Il n’était pas par conséquent un peintre imitateur et passif. Ses compositions iconographiques, ses connaissances linguistiques ainsi que ses vastes compétences théologiques et liturgiques font de lui un éminent humaniste du XVIIe siècle qui a marqué l’Église melkite.

Les dimensions de cette icône alépine sont de 46 cm de hauteur et de 34 cm de largeur. Elle est conservée à l’archevêché grec melkite catholique d’Alep en Syrie. Pierre et Paul figurent de trois-quarts, tournés légèrement l’un vers l’autre. Cette attitude nous fait penser qu’ils entretiennent une conversation.
L’icône porte les inscriptions “O hagios petros” (saint Pierre) et “O hagios paulos” (saint Paul). À gauche, saint Pierre figuré est vêtu d’une tunique bleue surmontée d’un himation marron. Il est représenté comme un vieillard, sa barbe est courte et arrondie. Il serre de sa main gauche un volume semi-ouvert pour faire allusion aux épîtres qu’il a rédigées. Il tient aussi dans la même main deux clefs en mémoire de ce que Jésus lui a dit : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux » (Mt 16, 19). Les clefs sont désormais devenues l’attribut de saint Pierre. On représente Pierre avec la clef dans le baptistère des Ariens à Ravenne du VIe siècle. On lui donna ensuite deux clefs, une pour lier et une autre pour délier. Le Christ, après sa Résurrection, lui confia la mission d’être pasteur de l’Église (Jn 21,15-17). Après la Pentecôte, il accomplit de nombreux miracles (Ac 3, 1-10 ; 9, 32-43) et fut emprisonné puis délivré par l’intervention d’un ange (Ac 5, 19). Deux épîtres lui sont attribuées. Pierre lève la main droite en signe d’intercession ou bien pour désigner Paul.

Saint Paul est vêtu d’une tunique verte et d’un himation jaune. Il est chauve avec un front bombé et une barbe pointue. Il serre contre sa poitrine l’Évangile qu’il porte de ses deux mains. Après sa conversion, il accomplit des tournées de prédication dans le monde païen à travers la Grèce, l’Asie Mineure et à Rome. On lui attribue quatorze épîtres adressées aux différentes communautés qu’il a visitées, et souvent fondées.

Ces deux apôtres souffrirent le martyre vers les années 64-70, lors des persécutions de Néron à Rome. On note, à partir du IVe siècle, une tendance à unir Pierre et Paul dans un même culte, que ce soit dans ses dimensions liturgiques et littéraires ou archéologiques et iconographiques. Les témoignages iconographiques paléochrétiens qui associent Pierre et Paul sur une même image sont abondants. La scène dite concordia apostolorum (l’entente des apôtres) est l’une des représentations les plus répandues dans l’art paléochrétien. Pierre et Paul s’y donnent l’accolade dans un mouvement circulaire signifiant la plénitude de l’unité de l’Église.

Pierre est né à Beit Sidon. Il était un pécheur et fut élu par Notre Seigneur le lendemain de son baptême après avoir élu son frère André. Il avait une foi fervente et une forte ardeur. Quand le Seigneur demanda aux disciples: que disent les gens de moi, ils lui répondirent: « Elie, Jérémie ou un des prophètes ». Pierre dit alors: « Vous êtes le Christ, le Fils de Dieu ». Et Jésus lui confie la mission d’être la pierre sur laquelle sera bâtie l’Église. « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église. »
Après avoir reçu la grâce de l’Esprit-Saint, il effectua une tournée dans le monde pour répandre la Bonne Nouvelle du Salut obtenu par la crucifixion du Christ. Il racheta ainsi de nombreuses personnes et Dieu mit en lui de nombreuses paroles. Il écrivit deux lettres à tous les croyants. En entrant à Rome, il y trouva Saint Paul et par leur prédication, de nombreux Romains crurent. Le roi Néron donna l’ordre de le crucifier. Il demanda alors d’être crucifié à l’envers et rendit l’âme aux mains de Dieu vers l’an 67. La basilique Saint-Pierre est bâtie sur sa tombe.
Paul n’était pas parmi les douze disciples. Le Seigneur l’a choisi en dernier, après la Résurrection, et plusieurs années après le choix de Matthias. L’Apôtre Paul est né à Tarsus deux ans avant la naissance du Sauveur. Il était juif de la descendance de Benjamin et pharisien fils d’un Pharisien. Il était un savant expert en lois de la Torah, y était très attaché et persécutait les Chrétiens. Il gardait les vêtements de ceux qui lapidaient Saint Stéphane. Il prit des messages de Caïphe aux juifs habitant à Damas pour arrêter les Chrétiens.

En route pour Damas, une lumière resplendit sur lui du ciel. Il tomba par terre et entendit une voix qui lui disait: « Shaoul, Shaoul, pourquoi me persécutes-tu? » (Act. 4:9). Il répondit: « Qui êtes-vous Seigneur? ». Le Seigneur lui répondit: « Je suis Jésus que tu persécutes ». Il lui ordonna ensuite d’aller chez Hanania à Damas qui le baptisa et à l’instant il recouvra la vue et fut rempli de la grâce de l’Esprit-Saint. Il annonça sa foi et tourna dans le monde pour répandre la Bonne Nouvelle du Crucifié, ce qui lui valu de nombreux coups, l’emprisonnement, les chaînes. Certaines de ces tortures furent citées dans les Actes des Apôtres et ses Lettres. Il entra ensuite à Rome et prêcha la foi. Nombreux crurent. Il écrivit ses lettres aux Romains qui étaient ses premières 14 lettres.

Il fut enfin arrêté par Néron, fut beaucoup torturé et on ordonna de lui trancher la tête. En allant avec le gladiateur, une parente du roi Néron qui avait cru grâce à lui l’accompagna en pleurant jusqu’à la place où il devait être exécuté. Il la consola et lui demanda un masque avec lequel il enveloppa son visage et lui demanda d’aller en arrière. Sa tête fut tranchée en l’année 67.

Dieu mit dans les mains de Pierre et Paul de grandes paroles. Pierre guérissait les malades (Act. 15:5), alors que les prières de Paul soulageaient de nombreuses personnes, guérissant leurs maladies et faisant sortir d’elles les mauvais esprits (Act. 12:19).

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