Découverte illustrant l’aspect de la vie spirituelle dans l’Egypte ancienne

06-10-2021 07:13 AM


Dans le cadre des fouilles archéologiques menées par le Conseil suprême des antiquités et après des efforts de recherche continus qui ont duré quatre ans, la mission archéologique égyptienne opérant au temple de Tel Al-Faraïn (Bouto), Desouq, à Kafr El Cheikh, a découvert une collection d’outils utilisés dans les rituels religieux à l’intérieur des ruines d’un ancien temple appartenant à la 26e dynastie, comprenant un certain nombre de scènes et de peintures murales distinctives illustrant un aspect de la vie spirituelle dans l’Egypte ancienne.

La découverte importante comprend les outils qui ont effectivement été utilisés pour effectuer les rituels du service religieux quotidien de la déesse Hathor, considérée comme la déesse de l’amour et de la beauté, mais aussi déesse de la maternité, de la musique et de la joie..

Il est probable qu’ils ont été rapidement placés sous des blocs de pierre disposés régulièrement au sommet d’une colline de sable au sud du temple de la déesse Ouadjit à Tel Al-Faraïn, la première capitale du premier État organisé de Basse-Égypte, anciennement connue sous le nom de “Bouto”.

La découverte comprend également une partie d’un pilier en calcaire sous la forme de la déesse Hathor, un groupe de brûle-parfums en faïence, l’un d’eux avec la tête du dieu Horus, et un groupe d’objets en argile utilisés dans les rituels religieux et cérémoniels de la déesse Hathor.

Une collection de statuettes représentant les divinités Tawart et Djehuty, une petite chaise de maternité, un grand porte-offrande, un œil en or pur d’Ouadjit et les restes d’écailles dorées utilisées pour la dorure d’autres pièces ont également été découverts.

La mission a également mis au jour un magnifique groupe d’ivoire représentant des scènes de femmes portant des offrandes, des scènes de la vie quotidienne des juments du delta, comprenant des plantes, des oiseaux et des animaux, un grand linteau en calcaire avec des textes hiéroglyphiques en relief, et une partie d’une peinture d’un roi effectuant des rituels religieux dans le temple de Bouto.

La mission a également découvert des inscriptions hiéroglyphiques portant les cinq titres du roi Psamétique Ier et les noms des deux rois « Waha Ip-Ra » et « Ahmosis II » des rois de la 26e dynastie.

La mission a également découvert un immense bâtiment en calcaire poli de l’intérieur, représentant un puits pour l’eau sacrée utilisée dans les rituels quotidiens, puits d’eau qui était dédié aux rituels religieux des prêtres, des princes et des rois.
Les couches supérieures de la colline ont également été dévoilées à partir d’une salle de bain ptolémaïque en briques rouges avec une couche de carreaux, et elle se compose d’une baignoire, d’un bassin d’eau et d’un endroit pour le chauffage de l’eau, et toute la salle de bain est soumise à un cycle d’eau au niveau le plus élevé en termes d’approvisionnement en eau ou de drainage à l’extérieur.

C’est l’une des plus importantes découvertes car elle clarifie les détails de la vie rituelle religieuse dans l’Égypte ancienne et le grand intérêt de l’Égyptien pour la vie spirituelle, à laquelle il consacra tous ses biens pour la glorifier dans les tombeaux et les temples.

Ces découvertes feront l’objet d’études approfondies et détaillées avant d’être exposées dans les musées. Les peintures murales égyptiennes connaîtront également une restauration soignée pour être exposées dans les meilleures conditions.

A noter à cet égard que Bouto est une ancienne ville égyptienne du delta du Nil, dont le site archéologique se situe à environ 90 km à l’est d’Alexandrie. il s’agit de l’une des cités les plus anciennes et prestigieuses.

C’est principalement son ancienneté, comparable à celle de Bubastis, qui fait de cette cité antique l’un des sites majeurs de Basse-Egypte. La ville est en effet peuplée dès la préhistoire, et devient la capitale de la Basse-Egypte au IVe millénaire avant notre ère, durant les ères prédynastiques et protodynastiques. Dès cette époque, elle est un centre religieux de premier plan et, si elle ne conserve pas durablement la primauté politique, elle reste un lieu saint et une ville importante durant toute la période pharaonique.
Florissante avant l’unification de l’Egypte, Bouto reste importante sous les Ière et IIe dynasties. Elle décline en revanche à partir de la IIIe dynastie, qui marque le début de l’Ancien Empire. Les pharaons décident alors de centraliser le pouvoir à Memphis, y réunissant l’ensemble des fonctions étatiques et établissant les nécropoles royales à proximité.
Si elle perd son influence politique, Bouto conserve cependant son prestige symbolique et religieux, ce qui est confirmé dans les textes des pyramides qui mentionnent la cité. Les pharaons du Moyen et du Nouvel Empire continuent à se préoccuper de ses sanctuaires, mais la cité n’est plus politiquement et économiquement importante.

A partir du règne de Ramsès II, qui établit sa capitale dans le delta et lance à Bouto des travaux d’envergure, la cité semble reprendre une position plus significative. Ce nouvel essor ne se dément pas pendant des siècles : Hérodote témoigne de la réputation de l’oracle de la ville et des grandes fêtes qui y avaient lieu, tandis que la ville est décrite à l’époque ptolémaïque comme l’une des plus importantes dans cette région du delta.
Ce n’est qu’à la fin de l’époque romaine et au passage à l’ère chrétienne que la ville décline, et est progressivement abandonnée. Commence alors le démantèlement des monuments antiques, pour fournir de la pierre de construction aux nouvelles cités ou produire de la chaux.

Le site est anciennement associé à plusieurs déesses. La première est Ouadjit, déesse tutélaire de la ville et de sa région. C’est la déesse Cobra, protectrice de la couronne rouge de Basse-Egypte, symbole très important de la royauté égyptienne, et souvent intégré à la coiffure des pharaons.
Dans la mythologie égyptienne, après le meurtre d’Osiris, sa veuve Isis se réfugia à Bouto pour y cacher son fils Horus de la colère de Seth, frère et meurtrier d’Osiris. Ouadjit cache alors l’enfant dans les marais de Chemnis. C’est l’origine de Ouadjit, l’uræus divin, qui protège le dieu destiné à la royauté, et qui trouve son équivalent dans la déesse vautour Nekhbet, qui joue un rôle similaire pour la Haute-Egypte. Ces deux déesses sont ainsi intégrées et constituent un élément important des parures et coiffures royales.
Cependant Ouadjit peut aussi prendre la forme d’une lionne : elle se confond alors avec la déesse Sekhmet, protectrice du dieu soleil Râ.

Tout comme les expériences architecturales menées à Nekhen, une autre capitale prédynastique, celles de Bouto ont eu une influence et une postérité importante. C’est ainsi que le sanctuaire primitif de Bouto va s’imposer comme le temple type de toute la Basse-Egypte. Ainsi, le sanctuaire de Saïs (une autre ville du delta qui connaît une prospérité importante à la Basse-Epoque) reproduit son plan.
Par ailleurs le temple de Bouto est fréquemment représenté sur les reliefs des tombes de l’époque, et ces témoignages permettent ainsi de connaître sa disposition.

La cité était en fait constituée de deux villes, Pé et Dep, séparées par un bras du delta du Nil. Cet ensemble urbain semble avoir constitué la ville la plus importante de Basse-Egypte avant l’unification du royaume et la Ière dynastie.
Elle était en tout cas la capitale religieuse de la région, abritant déjà le culte des ancêtres divinisés des rois (sanctuaire des âmes de Pé). Ce sanctuaire, tout comme celui dédié à la déesse Ouadjit, se situait à Dep.

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