Haqqi personnalité de la 52e Foire du Livre du Caire

10-07-2021 11:38 AM


Environ 700 éditeurs participent à la 52e édition de la Foire internationale du livre du Caire. La foire de 2021 se déroule sous la devise “LIRE c’est VIVRE”, et a lieu du 30 juin au 15 juillet au Centre international d’exposition d’Égypte au Nouveau Caire.

Environ 25 pays de quatre continents prennent part à la foire avec la participation de 1218 éditeurs égyptiens et étrangers. Le premier ministre Moustafa Madbouli et la ministre de la Culture, Inas Abdel Dayem, ont lancé l’inauguration officielle de la foire sous la houlette du président Abdel Fattah Al-Sissi.

Mme Abdel Dayem a affirmé que le Salon se tient dans des circonstances exceptionnelles en raison de la propagation du coronavirus, et ce dans le cadre de l’attachement de l’État à l’importance de la lecture pour confronter les idées extrémistes et construire l’avenir.

“Il s’agit de l’un des événements culturels les plus importants au monde”, a-t-elle dit, faisant état de l’organisation, cette année, de tous les événements via la plateforme électronique.

Elle a confirmé que l’Égypte a tenu à augmenter le nombre de jours d’exposition, afin de soutenir l’industrie du livre et de l’édition.

Elle a également émis des directives pour lancer l’initiative “Votre Culture est votre livre” pendant la foire, qui comprend des centaines de livres provenant de différentes maisons d’édition, tous les livres dans le cadre de cette initiative étant à 20 L. E. ou moins.

Les tickets d’entrée sont gratuits cette année et réservables sur le site www.cairobookfair.gebo.gov.eg, et la jauge quotidienne de la foire est limitée à 100.000 visiteurs seulement.

A noter que que la Grèce est le pays d’honneur, la personnalité de l’an­née est l’écrivain égyptien Yéhia Haqqi (1905-1992) et la foire a pour thème principal « Identité de l’Egypte. Culture et avenir » .

Cette année, la foire rend hommage à l’écrivain égyptien Yéhia Haqqi, considéré comme le père du roman en Égypte et l’un des pionniers de la nouvelle contemporaine dans le monde arabe.

Haqqi est né le 7 janvier 1905 dans le quartier cairote de Sayeda Zeinab, dans une famille de classe moyenne. Ses parents aimaient la littérature. Haqqi fut diplômé de la faculté de droit et travailla pendant une courte période comme avocat à Alexandrie.

Sa première oeuvre est parue en 1925. Son roman “Qandil Om Hachem” (La Lanterne d’Om Hachem, 1943), a eu son impact positif sur le cours du roman arabe car il s’agissait d’un travail précieux à la fois linguistique et technique. Il y passe en revue les coutumes qui prévalent dans la campagne égyptienne et les moyens de les rectifier par l’éducation pour progresser.
Parmi ses oeuvres citons “Om Al-awagez” (La mère des sans défense), “Dimaa Wa Tine” (Sang et Boue), “Antar et Juliette”, “Sah El Nome : (Réveillez-vous), “Ihtigag” (Protestation), “Aqrab Afandi” (M. Scorpion), أ “Tanawaat Al Asbab” (Les raisons varient), “Qessa Fi Ardhal” (Une histoire dans une pétition), « Iflass Khatbah » (La faillite d’un entremetteur), “Al Firash Al Shaghir” (Le petit lit,)ا “Al Bostagui” (Le facteur).
Son livre “Khalliha Ala Allah” (Compte sur Dieu) est l’autobiographie la plus véridique et la plus expressive du développement des différentes étapes de la vie de l’auteur.

En 1929, il rejoint le corps diplomatique et sert à Djeddah, Rome, Paris et Ankara.

En 1952, il est nommé ambassadeur d’Égypte en Libye. En 1958, il est nommé directeur des départements artistiques, puis conseiller littéraire de l’Organisation générale du livre égyptien la même année.

Au cours de sa carrière littéraire, il a publié des recueils de romans, “Bonjour”, traduit de l’arabe par Miriam Cooke, «La Lampe d’Om Hachem», traduit deux fois de l’arabe, par M.M.Badawi et Denys Johnson-Davies, et de nombreux articles dont certains portaient sur la critique littéraire d’œuvres d’écrivains, ainsi que d’autres romans.

Il a été rédacteur en chef du magazine littéraire Al-Majalla de 1961 à 1971. Pendant cette période, et même avant, Haqqi s’est fait le champion des auteurs égyptiens en herbe dont il admirait les œuvres et auxquels il croyait. Dans les années 1960, Haqqi a pris la décision très courageuse de se retirer de la rédaction de romans mais il a continué à écrire des articles que les critiques décrivaient comme des esquisses artistiques.

Son travail à l’Organisation du livre lui a donné l’occasion de lire beaucoup.

Ses romans expriment des tentatives d’exprimer une certaine philosophie de la vie, une certaine position ou un certain point de vue et défendent la volonté humaine, qu’il considère comme la source de toutes les vertus. Il croyait que la langue n’est pas seulement un outil d’expression ou de transmission d’idées, mais plutôt une partie intégrante du processus d’écriture dans toutes les normes littéraires. Son étude du droit a eu un impact sur ses écrits qui sont caractérisés par l’objectivité.

Haqqi a également traduit des œuvres littéraires de renommée mondiale telles que “Le joueur d’échecs” alias Le jeu royal de Stefan Zweig, Baltagul (La hachette) de Mihail Sadoveanu, et “Le père prodigue” d’Edith Saunders, il a également participé à la traduction du célèbre Docteur russe Jivago de Boris Pasternak.

Il a contribué de manière efficace aux grandes bases du renouveau culturel et artistique égyptien contemporain, notamment la création de l’Institut des arts, du Théâtre de marionnettes, de l’Orchestre symphonique du Caire, de la chorale d’opéra et d’autres troupes d’arts folkloriques.

En 1969, il a remporté le Prix du mérite de l’État égyptien pour son roman “Le facteur”, dans lequel il décrit les moyens d’inculquer les valeurs et les principes égyptiens.

. Il a reçu en 1983, le titre de “Légion d’honneur”, première classe, par le gouvernement de la France. En outre, la même année, il a reçu un doctorat honorifique de l’Université Al Minya, en Égypte.

En 1990, il a remporté le “Prix international du Roi Fayçal”, en langue et littérature arabes, catégorie romans courts. Le prix est l’un des événements les plus importants de la Fondation du Roi Fayçal, une organisation philanthropique créée en 1976 par les fils et les filles de feu le Roi Fayçal ben Abdelaziz, du Royaume d’Arabie saoudite, en commémoration de leur père.

En 2005, l’UNESCO s’est associée à la célébration du centenaire de la naissance de Yéhia Haqqi, comme l’une des icônes de la culture internationale.

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