Le patriarche latin de Jérusalem a annoncé l’institution d’une Journée annuelle « de la paix pour l’Orient ». Cette année, le même jour, le 27 juin, l’Orient a été consacré à la Sainte-Famille.

08-07-2021 07:27 AM


Une « Journée de la paix pour l’Orient ». C’est l’initiative sans précédent lancée par la Commission épiscopale « Justice et Paix », une émanation du Conseil des Patriarches catholiques du Moyen-Orient. Une décision qui est intervenue à l’occasion de la célébration du 130e jubilé de « Rerum Novarum », l’encyclique du Pape Léon XIII du 15 mai 1891 qui est à l’origine de la doctrine sociale de l’Eglise catholique.
Une messe doit être célébrée dans chacun des pays membres du Conseil des patriarches catholiques du Moyen-Orient et ce, désormais, tous les ans. Cette année, cette première Journée de la paix pour l’Orient a été fixée au 27 juin 2021.

Tous les patriarches et évêques étaient donc invités à participer à cette intense prière et à être ensemble dans une profonde communion de prière en ce jour béni. Etaient ainsi concernées en plus de l’Eglise catholique latine, l’Eglise copte catholique, l’Eglise maronite, l’Eglise grecque-catholique melkite, l’Eglise syriaque catholique, l’Eglise chaldéenne catholique, l’Eglise arménienne catholique.
Dans le message du patriarche latin qui se veut pastoral, les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses, les personnes consacrées et des fidèles de Terre Sainte étaient encouragés à participer par leur présence, ou en union de prière, chacun depuis sa paroisse ou son couvent, pour implorer la Miséricorde de Dieu et Sa Paix sur ce bien-aimé Moyen-Orient, où la foi chrétienne est née et est toujours vivante, malgré les souffrances.

Le même jour, dans le cadre de l’année dédiée à Saint-Joseph, Mgr Pizzaballa qui est également président de l’Assemblée des Évêques Catholiques Ordinaires de Terre Sainte, a aussi fait part de la consécration de la région à la Sainte Famille (Jésus, Marie et Joseph) lors de la messe qui a été concélébrée dans la Basilique de l’Annonciation à Nazareth, avec la participation de tous les Ordinaires de Terre Sainte, c’est-à-dire les évêques et vicaires épiscopaux catholiques de rites latins et orientaux.
Une prière préparée pour la consécration a été publiée sur le site du patriarcat latin. Elle implore la protection de la Sainte Famille « au milieu des crises politiques et économiques qui se sont accumulées autour de nous en Orient » et « devant les répercussions de la pandémie de Covid-19, qui a créé tant d’instabilité, de peur et d’anxiété ».
La prière demande aussi l’intercession de la Sainte Famille afin que, par sa bénédiction, « l’Orient puisse sortir de ces conditions étouffantes et espérer le retour de la paix et de la stabilité, afin que ses citoyens puissent vivre égaux en droits et en devoirs, et jouir de la liberté et de la dignité, indépendamment de leur appartenance religieuse ou nationale. »

Elle implore la protection de la Famille de Nazareth, qui a enduré les épreuves dans la foi, l’espérance et l’amour, afin de lui consacrer entièrement les pays d’Orient, de lui confier nos vies et nos patries, nos peurs et nos espoirs, nos enfants, nos jeunes et nos familles, afin que chaque famille devienne une église domestique et une école de sainteté.
Elle implore la Sainte Famille, que son tendre regard soit sur nous, sur nos familles et sur nos pays, afin que nous nous ouvrions aux signes de la présence de Dieu comme ele s’est ouverte avec une fidélité absolue, afin que nos cœurs s’ouvrent les uns aux autres à la dimension du monde entier, pour que nous devenions ensemble une seule et même famille, vivant dans la paix, l’amour et l’harmonie.
Avec saint Ephrem, la prière demande au Seigneur que la réconciliation entre les peuples soit complète en notre temps, afin qu’ils soient vraiment un seul peuple. Elle demande à la Sainte Famille de rassembler ses enfants en son sein, afin qu’ils rendent grâce pour sa bonté. Si tous les fils de lumière étaient unis, leurs rayons unifiés élimineraient les ténèbres, par la force de leur unité.
Elle se clôture en disant: «Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, c’est avec confiance que nous remettons entre vos mains cette prière et la consécration de notre région».
Une icône de la Sainte Famille, spécialement peinte et incrustée de reliques provenant de la Basilique de Nazareth a été bénie, avant de partir en pèlerinage vers le Liban. où, selon la tradition, se trouvait la maison du charpentier. Elle pérégrinera ensuite dans différents pays de la région pour terminer son périple à Rome le 8 décembre 2021, date de clôture de l’Année Saint Joseph. Elle quittera la ville éternelle pour retourner en Terre Sainte, où elle restera définitivement.

A Rome également, le pape François s’est joint à cette journée en donnant sa bénédiction apostolique spéciale.

Dans son message papal, l’Évêque de Rome a souligné que la Sainte Famille composée de Jésus, Joseph et Marie – à laquelle les Églises catholiques du Moyen-Orient consacrent la région – a un lien mystérieux avec l’identité et la mission des chrétiens du Moyen-Orient. Joseph et Marie ont protégé et gardé le mystère du Verbe de Dieu qui s’est fait chair. De la même manière, dans la matérialité souvent douloureuse de leur vie, rendus humbles et impuissants devant les pouvoirs politiques et religieux qui dominent ces terres, de nombreux chrétiens du Moyen-Orient vivent le don de reconnaître avec émerveillement l’accomplissement des promesses de Dieu. Marie et Joseph – a noté le Pape dans son message – ont dû fuir en Égypte pour protéger Jésus, le Fils de Dieu, de la violence d’Hérode; d’une manière mystérieuse, de nombreuses familles chrétiennes du Moyen-Orient partagent aujourd’hui aussi le sort de la Sainte Famille, devant fuir pour sauver leurs enfants de la guerre, de la faim et de la violence. Ainsi, ils participent de manière unique à la Passion du Christ et, dans le cadre de ce mystère, ils sont également appelés à anticiper de manière tout aussi unique le don du salut révélé à Jérusalem au matin de la Résurrection.
La Consécration du Moyen-Orient à la Sainte Famille – a suggéré le Pape dans son message – peut accompagner chaque baptisé des pays de cette région à redécouvrir la nature intime de la vocation à laquelle sont appelés ceux qui portent le nom du Christ au Moyen-Orient. Il ne s’agit pas seulement de revendiquer le respect de leurs droits en tant que citoyens autochtones, originaires de ces terres. L’aventure possible que le Pape François a proposée aux yeux et à l’esprit des chrétiens du Moyen-Orient est avant tout celle de savourer leur propre vocation de témoins et de gardiens qui puisent aux sources apostoliques de la foi. Une prédilection qui ne sépare pas et encore moins oppose les chrétiens du Moyen-Orient aux nombreux compagnons de destin, appartenant à des communautés de foi différentes, avec lesquels ils partagent le voyage dans les vicissitudes historiques tributaires du Moyen-Orient.
Dans son message, comme figure de la coexistence au Moyen-Orient, le Pape a utilisé une fois de plus l’image-métaphore du tapis, tissé par les mains habiles des hommes et des femmes de cette région du monde : La trame qui compose le tapis, dessinant des formes artistiques délicates et prodigieuses – a écrit l’Évêque de Rome – est faite de l’enchevêtrement de nombreux fils différents, qui deviennent une œuvre artistique précisément parce qu’ils sont tissés ensemble, les uns avec les autres : et si la violence, le conflit et la rancune déchirent un seul des fils, tous les autres souffrent, et tout le dessin est défiguré. Face à l’explosion de la férocité sanglante, les plans et les accords humains ne peuvent rien faire si la puissance de Dieu n’agit pas.
En conclusion de son message, le Pontife a transmis la bénédiction apostolique à tous ceux qui ont participé, également à travers les réseaux sociaux, aux célébrations liturgiques le dimanche 27 juin, au cours desquelles tout le Moyen-Orient a été consacré à Jésus, Marie et Joseph de Nazareth.

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