Une découverte fantastique près de Louxor

21-04-2021 12:37 PM


Les vestiges d’une cité vieille de 3.000 ans, située sur la rive ouest du Nil, près de Louxor, viennent d’être exhumés. Selon les archéologues, c’est probablement la découverte la plus importante après celle de la tombe de Toutankhamon car elle donne un rare aperçu de l’organisation d’une ville et des activités quotidiennes des Égyptiens.

· À Louxor, une ville d’artisans de plus de 3.000 ans, ateliers, fours, murs de brique, poteries et bijoux : la ville d’artisans liée au roi Amenhotep III datant de plus de 3.000 ans, a été présentée à la presse par les autorités égyptiennes désireuses de promouvoir le tourisme culturel. « Nous avons trouvé une portion seulement de la ville », a dit Zahi Hawass, archéologue et ancien ministre des Antiquités, au milieu des ruines de la ville antique située sur la rive ouest du Nil. Selon lui, « la ville s’étend vers l’ouest et le nord ».
Les fouilles, dans la ville enfouie sous le sable depuis des millénaires, vont continuer encore quelques années, dit celui qui a conduit les excavations depuis septembre 2020. Une série de murs de brique d’argile, ainsi que des rues passant entre les constructions sont aujourd’hui visibles sur le site. « Nous avons trouvé trois quartiers principaux : un pour l’administration, un dortoir pour les ouvriers, et un pour l’industrie », a-t-il dit avant d’ajouter qu’un autre endroit était réservé à la production de viande séchée. Parmi les autres découvertes, M. Hawass a cité « un endroit pour la couture, pour la fabrication de sandales ainsi que des moules pour les amulettes » et de petites statues. Les archéologues ont aussi trouvé un grand poisson recouvert d’or qui était peut-être vénéré, selon M. Hawass.

De son côté, José Galan, le chef de la mission espagnole de Dra Abou el-Naga, à proximité du site de la ville antique, reconnait qu’il s’agit d’une « découverte fantastique ». « Nous sommes plus habitués à des découvertes liées à des temples et des tombes et pas tant liées à des installations humaines », dit l’archéologue espagnol. Toutefois, selon lui, les découvertes doivent être analysées. « Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions ».
Selon les archéologues, la ville découverte date du roi Amenhotep III, arrivé sur le trône en 1.391 avant notre ère, et dont le palais se trouve à proximité. La datation a été établie grâce à des sceaux apposés sur des poteries. La ville est également liée au Dieu Aton. « Ce n’est pas seulement une ville, nous pouvons aussi voir de l’activité économique, des ateliers, des fours », a dit de son côté Moustafa Waziri, le secrétaire général du Conseil général des antiquités égyptien.

À quoi ressemblait le quotidien sous le règne du grand Amenhotep III ? La nouvelle cité récemment découverte pourrait bien apporter des indices. Le site de fouilles mélange des styles antiques et contemporains au sein d’une région réputée pour sa richesse archéologique. Au nord de la cité, on retrouve le temple mortuaire d’Amenhotep III, daté du 14e siècle avant J.-C. Au sud se situe Médinet Habou, région où l’on retrouve le temple des millions d’années de Ramsès III, érigé près de deux siècles plus tard.

Les archéologues espéraient que l’espace vide entre ces deux temples puisse héberger la structure mortuaire où les sujets de Toutânkhamon déposaient nourriture et objets funéraires en offrandes. Ils ont finalement découvert quelque chose de très différent : des murs en argile qui s’entrelacent et qui s’élèvent à plus de deux mètres du sol. Au milieu de ces parois se trouvent également des piles d’artefacts antiques datés de l’époque d’Amenhotep III.

Les structures regorgent d’objets de la vie quotidienne dont la plupart relèvent de la production artistique et industrielle de la capitale que soutenait le pharaon. On y trouve des maisons au sein desquelles des travailleurs auraient pu vivre, une boulangerie et une cuisine, des outils de production de métal et de verre, des bâtiments qui semblent avoir eu un lien avec l’administration et même un cimetière jonché de tombes taillées dans la roche.

Bien que la taille de la ville reste encore à déterminer, sa datation, elle, est connue grâce aux hiéroglyphes retrouvés sur divers objets. Un récipient qui contenait plus de 7 litres de viande bouillie portait l’inscription de l’année « 37 », année pendant laquelle Amenhotep III et Akhenaton auraient régné ensemble. Des scarabées, des briques, des récipients et bien d’autres artefacts portent le sceau royal d’Amenhotep III.

La cité semble avoir été réexploitée par Toutânkhamon. Il a abandonné Akhetaton au cours de son règne pour établir une nouvelle capitale à Memphis. Aÿ, qui a récupéré le trône après avoir épousé la veuve de Toutânkhamon, semble y être passé également. Il semblerait que quatre peuplements différents aient été établis sur le site, datés de la période copte de l’Égypte byzantine, du 3e au 7e siècles de notre ère. Après cela, elle a été laissée à l’abandon jusqu’à sa récente découverte.

« Ça ne fait aucun doute, c’est une trouvaille phénoménale », a déclaré Salima Ikram, archéologue et directrice du département d’égyptologie de l’université américaine du Caire. « C’est très clairement un arrêt sur image, comme une version égyptienne de Pompeii. »

Hommages au prince Philip

Depuis l’annonce du décès du prince Philip, vendredi 9 avril, les hommages ont afflué pour saluer la carrière du prince consort.

Pour la seconde fois, Emmanuel Macron a rendu hommage à sa mémoire, rappelant que l’époux de la reine Elizabeth II, avait été « familier de son pays ». Le prince Philip était « familier de notre pays pour y avoir vécu dans sa jeunesse et pour y être venu souvent en déplacement, jusqu’en 2014, à l’occasion du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie », a fait savoir le chef de l’État dans un communiqué.

Et d’ajouter : « Pour nombre de nos compatriotes, il incarnait l’élégance britannique et le panache. Croix de guerre française pour sa participation à la Seconde Guerre mondiale, grand-croix de l’Ordre national de la Légion d’honneur, il savait le prix payé par nos deux pays, alliés et frères dans le combat pour la liberté. » « Nos forces armées lui étaient profondément reconnaissantes de son amitié et de son soutien », a poursuivi le locataire de l’Élysée. 

Le duc d’Édimbourg, mort à quelques semaines de son centième anniversaire, avait également passé plusieurs années pensionnaire près de Paris, pendant une enfance agitée et loin de ses parents entre la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Dans une précédente prise de parole, Emmanuel Macron avait salué la carrière du prince Philip, qui a vécu « une vie exemplaire définie par la bravoure, le sens du devoir et l’engagement envers les jeunes ».

Au cours de cette journée d’hommages, le pape François s’est également exprimé sur la disparition du prince consort. Dans un message de condoléances à la reine Elizabeth II et à la famille royale, le souverain pontife a salué le dévouement d’un homme « à son mariage et à sa famille, sa remarquable contribution au service public et son engagement pour l’éducation et le progrès des générations futures ». Il a enfin invoqué « la bénédiction du Seigneur pour la paix et la consolation » à l’intention de la reine et de « tous ceux qui pleurent la perte » du prince Philip.

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