Des momies avec des langues en or découvertes près d’Alexandrie

23-02-2021 01:15 PM


Une mission archéologique égypto-dominicaine a découvert près d’Alexandrie des momies dotées d’une langue en or et datant d’environ 2.000 ans. “La mission a fait la découverte de seize tombeaux taillés dans la roche dans le temple de Taposiris Magna, à l’ouest d’Alexandrie”, dans le nord de l’Egypte, a expliqué le ministère des Antiquités, précisant que la technique employée était répandue à l’époque grecque et romaine. Ces tombeaux renfermaient plusieurs momies “en mauvais état de conservation” mais comportant des “amulettes enveloppées de feuilles d’or en forme de langue”. Celles-ci étaient déposées dans la bouche des défunts, selon une pratique observée ailleurs, “afin de s’assurer qu’ils puissent parler dans l’au-delà”, a précisé le ministère.

L’égyptologue dominicaine Kathleen Martinez et son équipe ont aussi déterré huit masques en marbre, des ornements funéraires comme un diadème en or, une couronne, un collier avec un pendentif, des pièces à l’effigie de Cléopâtre VII, des restes de bandelettes encollées présentant des dorures ainsi que des morceaux de papyrus.

S’il était très commun dans l’Égypte antique d’enterrer les morts avec des objets, bijoux et de la nourriture pour leur voyage dans le royaume des morts, l’ajout d’une langue de substitution témoigne du mélange des cultures locales et gréco-romaines. Cette amulette funéraire était censée permettre au mort de parler pour se défendre dans l’au-delà, notamment lors du tribunal du dieu des morts, Osiris.

Si les momies à la langue dorée ont été retrouvées en très mauvais état de conservation, permettant la découverte immédiate de l’amulette, deux autres momies ont également attiré l’attention des scientifiques. Une première a « conservé des bandelettes et des parties du cartonnage – couches de toile de lin encollées, stuquées et peintes qui enveloppent la momie – ornées de dorures à l’effigie d’Osiris » et une seconde porte une « couronne ornée de cornes et d’un cobra à l’endroit du front et un collier avec un pendentif en forme de tête de faucon », symbole de Horus, dieu protecteur associé aux pharaons.

Cela fait près de 10 ans que les fouilles sont menées par Martinez et son équipe dominicano-égyptienne sur le site de Taposiris Magna. L’archéologue est en effet persuadée que le tombeau de Cléopâtre VII, source de tous les fantasmes, se trouve sur ce site. Bien que les chercheurs y aient découvert de nombreuses choses, comme ces momies, ou encore les restes d’un temple construit par Ptolémée IV, il est pour l’instant impossible de dire si son tombeau s’y trouve ou non. La communauté scientifique est, par ailleurs, très divisée sur la question. La plupart pensent en effet que le tombeau devrait se situer beaucoup plus proche du centre d’Alexandrie, à 50 kilomètres du site de fouilles dirigé par la chercheuse.

Il convient de noter qu’au cours des dix dernières années, la mission de recherche menée par Kathleen Martinez a réalisé de nombreuses découvertes archéologiques qui ont changé la perception du temple de Taposiris Magna. Un certain nombre de pièces portant le nom et l’image de la reine Cléopâtre VII ont été trouvées à l’intérieur des murs du temple, en plus de nombreux fragments de statues et d’éléments du temple qui prouvent qu’il a été construit par le roi Ptolémée IV.

La dynastie ptolémaïque (330 à 30 av. JC environ), d’origine grecque, fut la dernière dynastie pharaonique avant que l’Egypte ne passe sous domination romaine. Cléopâtre en fut la dernière souveraine. Reine de 51 à 30 avant J.-C. «Cléopâtre VII était à la fois une mère, une épouse, une reine et une déesse ». C’est ainsi que l’archéologue dominicaine Kathleen Martinez l’a décrite dans sa vidéo de la série « Egypt documentry », diffusée sur Internet.

Née à Alexandrie en 69 av. J.-C. et décédée en 30 avant notre ère, Cléopâtre VII, mariée à son frère Ptolémée XIII, devient reine d’Egypte à 17 ans, en -51. Elle partage alors le pouvoir avec son frère qui intrigue afin de l’évincer du trône. Il y parvient en -48. Cependant, grâce à l’aide de César, la reine retrouve sa place dès -46. Ptolémée XIII est assassiné et Cléopâtre est contrainte d’épouser son autre frère, Ptolémée XIV.

Elle devient malgré tout la maîtresse de César et lui donne un fils. A la mort du dictateur romain, Cléopâtre s’éprend de Marc Antoine, avec qui elle aura trois enfants. Les liens entre leurs royaumes se resserrent, ce qui attise la colère d’Octave (le futur empereur romain Auguste). Ce dernier déclare alors la guerre à la reine d’Egypte en -32. Cléopâtre est vaincue à la suite de la bataille d’Actium. Son royaume tombé aux mains des Romains et Marc Antoine mort, la reine décide de se suicider, en se faisant mordre par un aspic, comme le veut la tradition.

Cléopâtre a mené une vie énigmatique. Les secrets de sa vie n’ont toujours pas été dévoilés 2000 ans après sa mort. Le lieu inconnu de sa tombe a accentué le mystère qui entoure cette reine. Récemment, Kathleen Martinez, qui dirige la mission archéologique opérant à Taposiris Magna, s’est mise à étudier minutieusement sa vie essayant de répondre à la question qui a tant préoccupé les archéologues : où se trouve la tombe de Cléopâtre et de Marc Antoine ? Sont-ils vraiment enterrés dans la même tombe ?

A noter que le nom Taposiris Magna désigne une ville ainsi qu’un temple de l’Égypte antique du même nom au même endroit établi par le pharaon Ptolémée II, entre 280 et 270 av. J.-C. Selon Plutarque, le temple désigne la tombe d’Osiris

Osiris — Wikipédia

(dont Taposiris Magna est la traduction).

Cette ville, connue actuellement sous le nom d’Aboussir se situe à 45 kilomètres à l’ouest d’Alexandrie, sur la Côte-Nord de la Méditerranée . « Il y a plusieurs villes en Egypte qui portent le nom d’Aboussir, dérivé de Taposiris. Il s’en trouve à Guiza et à Béni-Soueif. Dans ces cités, selon le mythe, se trouvent des parties du corps d’Osiris. La ville côtière d’Aboussir date de l’époque ptolémaïque et comprend plusieurs monuments égyptiens antiques dont le plus important est le temple de Taposiris.

 

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