Dire oui à l’amour, sans si et sans mais

11-04-2020 09:47 PM


Tous les ans, les catholiques du monde entier viennent nombreux à Rome afin de participer aux cérémonies de la Semaine sainte conduisant à Pâques. Cette année, en raison de la pandémie de coronavirus, cette tradition ne pourra pas être maintenue. Une situation sans précédent : Tous les offices célébrés par le Pape François se sont déroulés à huis-clos, sans la présence des fidèles en raison de confinement en vigueur en Italie comme dans d’autres pays touchés.

Pour commencer le Triduum pascal, le Souverain pontife a célébré la messele Jeudi saint. La messe chrismale n’a pas eu lieu. Cependant, cette célébration qui nécessite la participation physique de tous les prêtres mais qui n’est pas strictement liée aux rites de la Semaine sainte, pourra être organisée après la fin du confinement, à Rome comme dans tous les autres diocèses.

Vendredi saint, le Pape François a célébré l’office de la Passion du Christ à 18h en la basilique Saint-Pierre. Comme pendant toute la Semaine Sainte, seuls deux prélats – le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, et Mgr Vittorio Lanzani, délégué de la fabrique de Saint-Pierre, étaient présents aux côtés du Pape François pendant cette célébration.

Le chemin de Croix du Vendredi saint a eu lieu sur le parvis de la basilique. Exceptionnellement, ce n’est donc pas au Colisée que s’est tenu ce chemin de Croix.

La vigile pascale s’est tenue hier à 21h toujours en la basilique Saint-Pierre.

Ce dimanche de Pâques, le Saint-Père célèbre la messe du jour en la basilique suivie comme chaque année la bénédiction Urbi et Orbi, cette année devant la place Saint-Pierre vide.

Exceptionnellement en raison des mesures de lutte contre la pandémie du Coronavirus Covid-19, le PapeFrançois a célébréla messe des Rameaux et de la Passion du Seigneur, le 5 avril 2020 non pas place Saint-Pierre mais dans la basilique vaticane. La célébration sobre – avec une chorale, mais sans fidèles hormis une poignée de personnes assises à distance et sans procession des offrandes -, qui s’est ouverte par une courte procession des rameaux, était retransmise en direct streaming.

« Le Seigneur nous a servis jusqu’à éprouver les situations les plus douloureuses pour qui aime : la trahison et l’abandon », a souligné le Pape dans son homélie. Et d’assurer : « Nous sommes au monde pour l’aimer, lui et les autres. Le reste passe, cela demeure. »

« Le drame que nous sommes en train de traverser nous pousse à prendre au sérieux ce qui est sérieux, et à ne pas nous perdre dans des choses de peu de valeur », a poursuivi le Pape, qui a invité à se tenir « devant le Crucifié » : « Devant Dieu qui nous sert jusqu’à donner sa vie, demandons la grâce de vivre pour servir. Cherchons à contacter celui qui souffre, celui qui est seul et dans le besoin. Ne pensons pas seulement à ce qui nous manque, mais au bien que nous pouvons faire. »

« Aimer, prier, pardonner, prendre soin des autres, en famille comme dans la société, peut coûter, a-t-il encore fait observer. Cela peut sembler un chemin de croix. Mais le chemin du service est le chemin vainqueur, qui nous a sauvés et qui nous sauve la vie. »

« La joie la plus grande est de dire oui à l’amour, sans si et sans mais », a conclu le Pape François.

À circonstances exceptionnelles, prise de parole exceptionnelle : le Pape François s’était adressé aux catholiques dans un vidéo message « en ces temps de difficultés et de souffrances » à l’occasion de la Semaine Sainte. « Il veut dire à tous sa proximité et son affection » en nous incitant à utiliser au mieux ce temps : « soyons généreux ; aidons ceux qui sont dans le besoin dans notre voisinage ». « Même si nous sommes isolés, la pensée et l’esprit peuvent aller loin avec la créativité de l’amour ».

« Célébrons la Semaine Sainte d’une manière vraiment inhabituelle, qui manifeste et résume le message de l’Evangile, celui de l’amour sans limite de Dieu. Et dans le silence de nos villes, l’Evangile de Pâques résonnera » affirme le Saint-Père. « Cette foi de Pâques nourrit notre espérance », poursuit-il, voulant la partager avec tous. « C’est l’espoir d’un temps meilleur, dans lequel nous pouvons être meilleurs, enfin libérés du mal et de cette pandémie. C’est un espoir : l’espoir ne déçoit pas ; ce n’est pas une illusion, c’est un espoir ».

Le Pape invite enfin à faire « un geste de tendresse envers ceux qui souffrent, envers les enfants, envers les personnes âgées» en leur disant que le Pape est proche et en priant le Seigneur pour qu’il nous délivre tous du mal.

Le Pape François, dans ce message, parle aux familles, pensant « à la vivacité des enfants et des jeunes », aux familles éprouvées par le coronavirus ou qui ont vécu un deuil. Il pense aux personnes seules, et surtout aux personnes âgées, aux malades. Il exprime sa reconnaissance envers «la générosité de ceux qui s’exposent pour traiter cette pandémie ou pour garantir les services essentiels à la société. Combien de héros, de tous les jours, de toutes les heures !» Il se souvient aussi de ceux qui connaissent une situation financière difficile, ainsi qu’aux détenus et aux sans-abris.

A noter que l’Evangile de la Passion du Dimanche des Rameaux est tiré de Saint Matthieu, chapitres 26 à 27 : d’emblée, Jésus nous dit, « C’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples. » Jésus veut venir chez toi ! Si l’on ne peut pas aller à l’église, même si les églises sont fermées, il suffit d’accueillir le Maître qui veut venir chez toi. Et il vient pour célébrer la Pâque, la fête juive qui est transformée en Cène, car c’est désormais l’offrande que Jésus fait de sa propre vie, par amour pour toi et pour moi, pour notre salut et celui du monde entier.

Nous savons que Jésus est passé partout en faisant le bien durant sa vie terrestre. Les évangiles racontent fidèlement ses paroles, ses miracles, tous les signes de son amour qu’il nous a laissés, puis « il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites » (Jean 21, 25) qui n’ont pas été mises par écrit. Or, au moment de la croix, Jésus ne peut plus rien faire, humainement parlant : cloué à un morceau de bois, il ne peut plus bouger, ne peut plus bénir, il peut à peine parler, lui la Parole même de Dieu. Cependant, c’est précisément à ce moment-là, où apparemment il ne peut plus rien, que Jésus réalise la Rédemption de tout être humain !

Donc, si l’on est confiné à la maison, peut-être se sentant inutile ou angoissé, il suffit de regarder Jésus, dans son grand amour pour nous. Pour lui, rien n’est inutile ou perdu, une fois qu’on cherche à offrir notre « rien » avec lui et en lui. Les limites de notre situation actuelles peuvent devenir l’occasion de nous sentir encore plus proche du Crucifié, si nous l’accueillons chez nous de tout notre cœur. S. Pierre Chrysologue écrit au 5e siècle : « Pourquoi es-tu si vil à tes yeux, toi qui es si précieux aux yeux de Dieu ? » Celui qui sait ce dont tu as besoin ne te lâchera pas, « parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je t’aime » (Isaïe 43, 4).

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