Le berceau de l’art gothique

01-07-2018 01:09 PM


 

La basilique Saint-Denis, à dix kilomètres environ au nord de Paris, n’est pas seulement la nécropole des rois de France. Elle est aussi à juste titre considérée comme le berceau de l’« art français », plus tard appelé art gothique.

Son chœur a été consacré par l’abbé Suger le 11 juin 1144 en présence du roi Louis VII, de sa femme Aliénor d’Aquitaine et de toutes les sommités du royaume, y compris vingt-quatre évêques et archevêques. De retour dans leur diocèse, ceux-ci n’ont eu d’autre ambition que de reconstruire leur cathédrale dans le même style.

Après la tourmente révolutionnaire, l’église abbatiale a été redécouverte par les romantiques. Aujourd’hui cathédrale du diocèse de Seine-Saint-Denis, elle fait la fierté de la ville de Saint-Denis malgré une façade mutilée par le démontage de sa tour nord, au XIXe siècle. Depuis plusieurs décennies, les municipalités successives bataillent pour restituer à la façade son harmonie d’antan.

Un défi à la mesure de Suger

Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques, nous fait visiter la basilique, y compris ses parties les plus anciennes et les plus secrètes. Il évoque le projet de restituer la tour nord et sa flèche, démontées au milieu du XIXe siècle.

Cette restitution, qui sera exclusivement financée par les visiteurs, est soutenue par la mairie de Saint-Denis et une convention en bonne et due forme a été conclue avec la ministre de la Culture Françoise Nyssen le 17 mars 2018…

Saint-Denis, cœur battant du royaume

Saint-Denis tire son prestige de ce qu’est mort à cet endroit, selon la chronique, saint Denis, premier évêque de Paris. Le roi Dagobert, lointain descendant de Clovis, fonde l’abbaye vers 625. Elle va devenir un lieu de pèlerinage prospère et aussi le centre administratif du royaume des Francs (Regnum Francorum).

Aves les rois capétiens, l’abbaye de Saint-Denis acquiert un rôle prépondérant. Ses abbés comptent parmi les principaux seigneurs du royaume. Plusieurs d’entre eux, à commencer par Suger, vont exercer du fait de leur instruction et de leur charisme la fonction de conseiller auprès des souverains.

Au début du XVIIIe siècle, les bâtiments monastiques d’origine médiévale sont reconstruits dans une facture classique par les architectes Robert de Cotte et Jacques Gabriel.

Après la Révolution, les bâtiments monastiques sont transformés par Napoléon 1er en maison d’éducation des jeune filles de la Légion d’Honneur.

L’empereur ordonne la restauration de la basilique dont il souhaite faire le lieu d’inhumation de sa famille.

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