Mama Maggie honorée par Al-Sissi à la fête de la mère idéale

29-03-2018 11:27 AM

lucy awad


Lors de la célébration du 21 mars pour marquer la fête des mères en Egypte, le président Abdel-Fattah al-Sissi a honoré une pléiade de femmes en tant que «mères idéales de l’année» lors d’une cérémonie tenue au Caire. Parmi les mères honorées, il y avait Maggie Goubran, ou la Mère Teresa l’égyptienne connue affectueusement sous le nom de Mama Maggie, qui travaille de façon monumentale avec la communauté égyptienne des éboueurs à travers son ONG « Stephen’s Children ». Mama Maggie a remercié le président al-Sissi et lui a fait part de ses vœux en lui disant : « Que Dieu vous garde ». Elle a déclaré: “Je continuerai ma mission avec les enfants qui vivent dans les zones les plus pauvres”.

Mama Maggie a dit qu’elle appréciait que l’honneur vienne dans le cadre de l’empressement de l’État à soutenir le développement et le travail de charité.

Ont assisté à la cérémonie la première dame d’Egypte Intissar al-Sissi, le Premier ministre Chérif Ismaïl, le grand imam Al-Azhar, le cheikh Ahmed Al-Tayyeb, le Pape Tawadros II, des hauts responsables, ainsi que des membres du Conseil national de la femme.

Le président a honoré «Mama Maggie» lors de la fête des mères cette année et lui a décerné l’Ordre général de l’intégrité en reconnaissance de son rôle dans le service humanitaire.

A noter que Maggie Gobran avait reçu le prix Charles W. Colson du Courage et de la Conviction de l’Université Biola, La Mirada, en Californie.

L’année dernière, Mama Maggie avait remporté le prix «Faiseurs d’Espoir» décerné par le gouverneur de Dubaï, le cheikh Mohamed ben Rached Al Maktoum, à la pionnière du travail caritatif en Egypte, ce qui est la plus grande initiative du genre dans le monde arabe pour honorer les faiseurs de don de soi du monde arabe.

L’honneur attribué à Mama Maggie a été salué par tous les spectres humanitaires en Egypte et dans le monde. Elle a apporté à l’auditoire à travers sa présence avec sa tenue blanche la caractérisant les sentiments de plaisir. Ceci a été accentué par le présent qu’elle a offert au chef de l’Etat consistant en un « bracelet bleu » qu’al-Sissi a tenu à porter sur place et qui symbolise, comme l’a dit une des proches de Mama Maggie, l’énergie positive. En fait le bleu est la couleur du bien et de la fidélité, et les pharaons ont utilisé la couleur bleue et turquoise souvent en référence au bien, l’abondance et la haute considération.

En ce qui concerne le secret des uniformes blancs portés toujours par Mama Maggie, elle a dit dans une de ses interviews à « Watani » : « J’étais avec le premier groupe d’enfants avec lequel j’ai travaillé, dont une fille de 13 ans, au début de l’âge de l’adolescence, qui a attiré mon attention car elle ne jouait pas avec le reste des enfants. Je lui ai demandé : Pourquoi tu ne joues pas avec les autres ? Elle m’a surpris en répondant que personne ne voulait la fréquenter car elles croyaient toutes qu’elle n’avait que le T-shirt qu’elle portait toujours. Je lui ai répondu que l’important était ce qu’il y a en elle et non pas l’apparence extérieure. J’ai convenu avec elle de ne plus changer mon T-shirt toute la semaine, et la fille s’est réjouie et n’a pas changé également le sien tout au long de cette période. Le T-shirt était blanc d’où est venue l’idée de la tenue blanche ».

Mama Maggie a grandi dans une famille aimant le bien et le don de soi. Son père était un médecin très dévoué à son travail, et il était le premier médecin dans la ville où il a vécu, et là son travail occupait tout son temps. Sa tante était très proche de lui, et elle avait consacré sa vie au service des pauvres. Maggie a ainsi appris à aimer le service des démunis. Elle se rappelle quand elle rentrait de l’école et voyait les patients en attente de leur tour dans la clinique de son père, qui était au premier étage de l’immeuble d’habitation de la famille. Elle voyait sa tante servir les pauvres qui venaient à la clinique et leur fournissait la nourriture. Son père et sa tante jouissaient du respect et de l’amour de tout le monde, ce qui a eu un grand impact dans son amour et son orientation vers le travail de charité. Sa première visite aux régions les plus pauvres a eu lieu en 1985 et ses visites se sont répétées aux enfants et leurs familles jusqu’à la création de la fondation “Stephen” en 1989.

Concernant son choix du nom « Stephen » pour son association, Mama Maggie a dit que les enfants lassés, souffrants et opprimés sont son but, et avec eux, on se souvient de saint Stéphane qui a affronté la persécution en étant rempli de l’esprit de notre Seigneur. Les enfants sont comme saint Etienne, les martyrs et les saints sur lesquels ont été lancés beaucoup de pierres.

Depuis 1989, Goubran a consacré sa vie à servir les enfants pauvres et oubliés dans les bidonvilles égyptiens à travers son organisation. Elle est issue d’une famille de la classe moyenne supérieure et est finalement devenue une femme d’affaires prospère et professeur à l’Université américaine du Caire.

Elle a en outre travaillé comme conférencière dans des universités, des instituts et des forums internationaux, en plus de consultante pour des œuvres de bienfaisance et le parrainage de diverses organisations caritatives.

Cependant, elle a abandonné sa carrière après avoir vu des enfants vivre dans une pauvreté et une persécution abjecte et a décidé de les servir.

L’organisation de Goubran est dédiée à l’établissement de relations avec les familles les plus pauvres et les plus vulnérables du Caire. Elle a construit des centres médicaux communautaires et des écoles dans les bidonvilles et sert des milliers d’enfants et leurs familles. Tous les jours, les Zabaline (éboueurs) sont moralement, pédagogiquement et spirituellement équipés pour servir le monde pour Dieu à travers le ministère des Enfants de Stéphane.

A noter que Maggie Goubran est la cinquième personne à recevoir le prix annuel, que Biola a créé en 2014 pour honorer les personnes qui ont fait preuve d’une grande bravoure et de foi. Le président Barry Corey lui a remis ce prix lors de la deuxième session.

“Cet honneur est pour tout le monde. Pour chaque enfant qui a faim. Pour tous les vieux qui sont négligés. Pour chaque jeune homme et femme… qui est opprimé “, a déclaré Goubran à l’auditoire venu assister à la cérémonie tenue à l’occasion de la remise du prix le 14 mars 2018 par le président de Biola, Barry H. Corey lors de la 89e conférence annuelle des missions de Biola, une conférence de trois jours sur campus à laquelle assistait l’ensemble des étudiants de premier cycle.

“Pour chaque mère et chaque père qui manque à leurs enfants. Pour chaque esprit de vie qui est gaspillé. Nous les honorons et leur disons aujourd’hui, à partir d’ici, quelqu’un prie pour eux. Quelqu’un s’en soucie. ”

Goubran a également animé sa propre séance d’ateliers dans l’après-midi, racontant aux participants la foi des 21 martyrs en Égypte et encourageant les étudiants à s’accrocher aux rêves que Dieu leur donne.

“Il a le pouvoir. Il contrôle le monde entier. Parfois, nous pensons que nous sommes ceux qui résolvent le problème. C’est son monde et nous comptons sur lui totalement et il est capable dans toute la sagesse et toute la puissance, alors pourquoi nous inquiéter? Concentrez-vous sur lui, “a noté Goubran. “Vous apprécierez davantage la vie et vous deviendrez un gagnant, car c’est lui qui porte chacun de nous”, a-t-elle conclu.

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