Une rare tombe antique découverte en Égypte

08-02-2018 11:07 AM


Des archéologues égyptiens ont découvert le tombeau richement décoré d’une prêtresse de l’Égypte ancienne, un rare aperçu de la vie d’une femme de haut-rang il y a plus de 4 000 ans. Le tombeau est celui de Hetpet, qui était une prêtresse au service d’Hathor, déesse de l’amour, la beauté, la musique, la maternité et la joie dans la mythologie égyptienne.

Cette découverte marque la première découverte archéologique de l’année en Égypte. Une découverte qui prouve une fois encore que même après avoir été fouillé de nombreuses fois depuis près de deux siècles, le sol égyptien cache toujours de nombreux trésors.
Elle a été découverte dans un cimetière proche des pyramides de Guizeh. Les fouilles étaient dirigées par Mostafa Waziri, secrétaire général du conseil suprême des Antiquités. Ce cimetière renferme les tombes de hauts responsables de la Ve dynastie des pharaons (2494-2345 avant J-C), dont certaines ont été excavées lors de précédentes missions archéologiques.
Le style architectural de la tombe, ses décorations ainsi que son entrée menant à une pièce en forme de L avec un bassin sont propres à cette époque. Ses peintures murales colorées, en bon état de conservation, sont aussi remarquables : « Hetpet y est représentée en train de pêcher et de chasser ».

La tombe est en excellent état. Elle est ornée de représentations en couleur de scènes traditionnelles : des animaux en train de paître, des scènes de pêche, de chasse aux oiseaux, d’offrandes, de sacrifice, de cueillette, et des soldats. Les peintures représentent également des artisans travaillant le métal, fabriquant des objets en cuir et des personnes en train de danser. On peut voir parmi ces personnages plusieurs singes, gardés à l’époque comme animaux domestiques. Certains sont peints dansant devant un orchestre, un autre ramasse des fruits en portant un panier. Un seul autre dessin de singe dansant avait été trouvé jusqu’à présent en Égypte, dans une tombe du 12ème siècle située à Saqqarah. Sur le bassin de purification de la chambre est gravé le nom d’Hetpet, une prêtresse connue depuis longtemps des historiens. Elle voue un culte à la déesse Hathor, symbole de la fertilité, de la musique et de la joie, et classiquement représentée sous la forme d’une vache ou d’une femme dont la tête est ornée de cornes encadrant un disque solaire. Bien que l’Égypte ancienne ait compté peu de prêtresses, il n’était pas rare que le culte d’Hathor mobilise beaucoup de femmes dans des fonctions religieuses.
Ayant vécu sous la Vème dynastie, durant la période de l’Ancien Empire égyptien, il est très probable que Hetpet ait été proche de la famille royale égyptienne. Cette période marque l’âge d’or de la construction des pyramides, érigées aux côtés de nombreux temples et palais sous l’œil tout-puissant des pharaons. Les travaux d’excavation avaient commencé en octobre de l’année dernière, au sein d’un terrain déjà maintes fois retourné depuis le 19ème siècle et qui continue pourtant de livrer de nombreuses surprises. C’est une zone très prometteuse. Les archéologues pensent y trouver beaucoup d’autres choses.
On pense que Hetpet a été une prêtresse de Hathor, la déesse de la fertilité que les anciens Egyptiens croyaient protéger les femmes pendant l’accouchement. Et, bien que sa momie n’ait pas encore été trouvée, des fragments d’objets appartenant à Heptet ont déjà été découverts dans la même région il y a plus d’un siècle, en 1909.
Elle était une femme considérée comme proche de l’ancienne royauté égyptienne, avait une autre tombe dans la nécropole occidentale de Guizeh, qui abrite les tombes des hauts responsables de l’Ancien Empire égyptien.
Il est bon de noter que dans la mythologie égyptienne, Hathor est à l’origine une déesse céleste confondue avec Nout. Rê remplacera Shou en tant que père de Geb et Nout. Ainsi, Nout assuma en partie la fonction de Hathor comme maîtresse du sycomore, l’arbre qui assure aux défunts boisson et nourriture, et Hathor fut représentée partiellement comme une déesse céleste. Son attribut est le ménat (collier à contrepoids). Considérée comme l’œil de Rê, c’est elle qui, dans la version de l’Ogdoade d’Hermopolis, châtie les humains.
Mais elle est plus connue en tant que déesse des festivités et de l’amour. Dans ce rôle, elle est vénérée à Dendérah et associée au dieu Horus, dans la ville d’Edfou. Hathor a pour parèdre Horus (son nom signifie « Demeure du dieu Horus », ce qui fait d’elle l’épouse du dieu-faucon) et pour fils Harsomtous (surnommé Horus le jeune) et Ihy.
Elle est une des déesses les plus populaires et importantes durant tout le long de l’histoire de l’Égypte antique, et est vénérée aussi bien par la famille royale (elle est la nourrice du pharaon) que par les gens du commun, dans les tombes desquels elle est décrite comme « maîtresse de l’Ouest », accueillant le mort dans sa nouvelle vie. Elle aide aussi les femmes à donner naissance, et est la déesse patronne des mineurs.
Elle est également vénérée hors d’Égypte : elle porte les titres de « dame de Nubie », « reine de Libye », « épouse de Syrie » et « grande de Palestine ». Elle est intégrée très tôt au panthéon phénicien en grande « dame de Byblos », mais aussi reine du pays de Pount.

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