Réouverture de la bibliothèque Sainte-Catherine

22-12-2017 09:19 PM


Le ministre des Antiquités Dr. Khaled Al-Anani, et le ministre du Développement Local, Dr. Hicham Al-Chérif, accompagnés du Major Général Khaled Fouda, Gouverneur du Sud Sinaï, le président de l’Office de Promotion du Tourisme, Hicham Al-Démeiri, Dr. Oussama Al-Abd, président du Comité religieux de la Chambre des représentants et des députés ont inauguré la Bibliothèque du monastère Sainte-Catherine, la deuxième bibliothèque de manuscrits anciens au monde après celle du Vatican. Après plusieurs années de travaux de restauration du côté est, la bibliothèque a rouvert ses portes le samedi 16 décembre.

La cérémonie d’ouverture a été suivie par les ambassadeurs de Grèce, Chypre, Croatie, Irlande, Allemagne, Bulgarie, Portugal, Serbie et un certain nombre d’écrivains et de professionnels des médias.
Le monastère possède une très importante collection de mosaïques, 2000 icônes grecques et russes, calices (dont celui donné par Charles VI, en gratitude pour le doigt de sainte Catherine, relique transférée à Rouen) et reliquaires.
Les travaux comprenaient la restauration de la mosaïque du monastère Sainte-Catherine, l’une des plus belles œuvres de l’art byzantin datant du VIe siècle. Elle couvre l’arche du Sanctuaire et représente la Transfiguration du Christ.
En ce qui concerne la restauration de la Mosaïque de la Transfiguration située dans l’abside orientale de la grande basilique du monastère, cette pièce de 46 mètres carrés a été construite à la demande de l’empereur byzantin Justinien, qui a également ordonné la construction du monastère.
La mosaïque de la Transfiguration est une des plus remarquables mosaïques byzantines. C’est la plus ancienne des mosaïques des églises d’Orient: plus d’un demi-million de tesselles (de dimension moyenne de 5-7 mm de côté, elles sont principalement en verre, à l’exception des carnations en pierre naturelle) ont été utilisées pour recouvrir les 46 m2 de l’abside. Le Christ transfiguré, bénissant de la main droite et encadré par un halo cruciforme, émerge d’une mandorle bleue. Huit rayons argentés irradient deux prophètes Moïse qui fait le geste typologique de l’enseignement, Elie témoins de l’ancienne Alliance, et plus bas les apôtres Pierre, Jean et Jacques témoins de la nouvelle Alliance. Cette scène centrale est entourée d’une bande contenant 31 médaillons avec les bustes des prophètes, évangélistes et apôtres et d’un disque semblable à un clipeus figurant une croix. La bande inférieure est surmontée de l’inscription avec les noms des donateurs. Sur l’arc triomphal surplombant l’abside, sont représentés deux anges en vol qui convergent vers l’Agnus Dei. Au-dessus des anges, figurent, à gauche, la scène de Moïse retirant ses sandales face au Buisson ardent et, à droite, la scène de la remise des Tables de la Loi. Deux médaillons sous les anges représentant Jean-Baptiste et la Vierge Marie.
La mosaïque se détériorant sous l’effet principalement des infiltrations et des séismes, trois campagnes de restaurations ont été menées en 1847, en 1959 et de 2005 à 2010 par l’équipe de conservateurs-restaurateurs de mosaïques du Centre de Conservation Archéologique (Centro di Conservazione Archeologica di Roma).
La bibliothèque abrite environ 3300 manuscrits, principalement des textes chrétiens en grec, arabe, syriaque, géorgien, slavon, entre autres langues. Elle contient également des milliers de livres et de rouleaux datant du 4ème siècle.
Au moins 160 des manuscrits comportent de légères éraflures et des traces d’encre issues d’écritures plus récentes. Les palimpsestes ont probablement été abîmés par les moines du monastère et réutilisés entre les 8 ème et 12 ème siècles.
Au cours de la rénovation de la bibliothèque, les archéologues ont trouvé ce qui pourrait être des indications pour des remèdes médicaux d’Hippocrate, médecin grec de l’antiquité, considéré comme le “père de la médecine occidentale”.
Pendant plusieurs siècles, le monastère a abrité le Codex Sinaiticus, la plus vieille transcription connue à ce jour du Nouveau Testament dans son intégralité, réalisé au IVe siècle. Il a été trouvé par le célèbre scientifique C. Tischendrof, quand il a visité le monastère en 1896. Il est écrit à la main sur des copeaux de papyrus. Le manuscrit a cependant été transporté en Russie puis vendu au Royaume-Uni au XXe siècle, ne laissant en Égypte que quelques pages et fragments.
La bibliothèque a également conservé des peintures anciennes qui sont actuellement exposées dans le musée du monastère.
Un grand groupe de manuscrits aborde l’émergence du monachisme en Egypte par les deux saints Antoine et Paul et les règles de saint Pacôme. Les enseignements de ces moines projettent la lumière sur l’éducation initiale du monachisme et ses lois. Ces manuscrits mettent en lumière la façon de déplacement de l’Ordre monastique de l’Egypte à l’Europe par le biais de Saint-Athanase, 20ème Patriarche apostolique de l’Eglise copte pendant son second exil à la ville de Rome, où il a rédigé la biographie de saint Antoine le Grand, et saint Jérôme, qui a visité l’Egypte et a connu les monastères égyptiens, ainsi que Saint-Baladios, auteur d’un livre bien connu sous le nom de «Jardin des Moines». Ces manuscrits racontent aussi le déplacement de l’Ordre monastique d’Egypte à l’Empire byzantin par le biais de saint Basile le Grand. Les manuscrits arabes conservés au monastère Sainte-Catherine révèlent les conflits sectaires et les divisions religieuses qui ont existé entre les chrétiens en 451 au Ve siècle, lors de la tenue du Conseil de Chalcédoine.
Sainte-Catherine, situé au pied du Mont Sinaï, également connu sous le nom de Djebel Moussa ou Mont Horeb, où Moïse aurait reçu les Dix Commandements, selon la Bible, est un endroit vénéré par les fidèles des trois religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l’islam. Comme la Vieille ville de Jérusalem, le monastère est une destination prisée de pèlerins et des touristes du monde entier.

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