La bande dessinée, tout un art !

12-10-2017 04:23 PM


Mille millions de mille sabords ! Avouez-le : vous vous êtes empressé d’apprendre à lire pour enfin comprendre les jurons du capitaine Haddock ! Fidèle compagne de notre enfance, la bande dessinée a su elle aussi grandir et s’adapter, au point de jouir d’une popularité toujours grandissante.
Feuilletez avec nous l’histoire de ces planches pleines de bulles : vous allez découvrir comment quelques dessins sans prétention ont donné naissance à un nouvel art. Et nous invitons les plus férus de BD à parfaire leur érudition en devinant à quels célèbres albums font référence les intertitres qui parsèment l’article !
Des ancêtres à gogo

Pas la peine de se mettre en quête du premier auteur de bande dessinée, celui qui a eu l’idée de raconter une histoire par une succession de dessins : il est introuvable. Mais on peut avoir une pensée reconnaissante pour cet anonyme paléolithique qui, sur les parois de la grotte Chauvet (vers 30 000 av. J.-C.), est parvenu à créer le mouvement dans le Panneau des lions, comme pour nous relater une scène de chasse.
Certes, il est encore loin de Tintin mais ses descendants vont s’en rapprocher à grands pas, notamment les scribes égyptiens qui comprirent l’intérêt de représenter, sur un seul et même papyrus, les différentes étapes d’une même histoire. On peut ainsi suivre l’arrivée du mort dans l’autre monde avec l’accueil par Anubis, la pesée de l’âme, la présentation à Osiris… Il suffit d’observer la réapparition du personnage, de gauche à droite, déjà !
On peut d’ailleurs remarquer que nos artistes ont eu la bonne idée d’ajouter quelques commentaires sous forme de hiéroglyphes à leurs images, pour plus de clarté.
Ce n’est plus le cas sur la colonne Trajane (113 ap. J.-C.) qui adopte la forme d’un rouleau ou d’une bande s’enroulant autour du monument de pierre pour rendre compte, à travers plus de 150 scènes, des guerres victorieuses de l’empereur Trajan. L’ensemble apparaît un peu figé et les personnages manquent singulièrement de vie, ce que l’on ne peut reprocher à ceux qui ont fait la gloire de la célèbre tapisserie de Bayeux (XIe s.).
Waouh, ici, du mouvement, il y en a ! Sur 70 mètres, les scènes s’enchaînent pour nous faire revivre de façon parfois naïve mais toujours colorée l’épopée de Guillaume le Conquérant.
Pour les plus ignorants, quelques repères en latin résument l’essentiel de l’histoire puisque cette œuvre était avant tout destinée à l’édification des foules. En cela elle est à classer à côté de nombre de créations religieuses qui reprennent le principe de la narration par étapes dans les triptyques ou sur les murs des églises. De là à voir dans Fra Angelico ou Michel-Ange les précurseurs d’Hergé…
On a crayonné sur des feuilles !

Laissons Rome et les murs de la Chapelle Sixtine pour aller voir du côté de Mayence. C’est en effet grâce à l’imprimerie et à l’invention de la planche reproductible à grande échelle que la bande dessinée a vraiment pu voir le jour.
Dessinateurs et caricaturistes vont s’en donner à cœur joie et inonder les chaumières de représentations, parfois légendées. C’est un triomphe que vont ainsi connaître, dès la fin du XVIIIe siècle, les images d’Épinal grâce à leur naïveté, leur optimisme et leurs couleurs vives.
Mais c’est en Angleterre, sous l’influence de William Hogarth, père de la littérature d’estampes, que Thomas Rowlandson commence à croquer à partir de 1790 les aventures de John Bull, allégorie du Royaume-Uni qu’il fait parler en utilisant pour la première fois ce qui ressemble fort à des bulles.
Il ne reste plus au Suisse Rodolphe Töpffer qu’à associer des images pour élaborer de véritables histoires, et voici la date officielle de naissance de la bande dessinée : 1827. Tout cela parce que notre maître de pensionnat avait peur que ses élèves s’ennuient..

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