Le paysan et ses outils

22-06-2017 01:18 PM


Le paysan et ses outils

Au commencement, les hommes vivaient dans des abris sous roche et tiraient leur subsistance de la chasse, de la pêche et de la cueillette… Peu nombreux, ils se déplaçaient en petits groupes et jouissaient sans trop de mal des fruits de la Terre.
Tout change vers 12 500 ans av. J.-C. Avec la fin des grandes glaciations, le Moyen-Orient se couvre de graminées (céréales). Les hommes de cette région n’ont plus besoin de se déplacer pour quérir leur nourriture. Ils se regroupent dans des villages pour des raisons sociales, culturelles, rituelles… et aussi parce qu’ils y trouvent plus de confort.
C’est ainsi que naît l’agriculture, fille de la sédentarisation. Nous sommes les ultimes héritiers de cette « révolution néolithique » qui, grâce à l’ingéniosité humaine, a permis de multiplier par mille la population de la planète…
Avec la naissance de l’agriculture, notre ancêtre va doucement bouleverser son rapport avec la nature, ne se contentant plus de collecter les richesses du monde environnant, par la chasse, la pêche et la cueillette, mais choisissant de le domestiquer. Il se met ainsi à sélectionner plantes et animaux autrefois sauvages pour mieux maîtriser son approvisionnement. Après le chien, animal de compagnie et compagnon de chasse, le premier animal domestique est la chèvre.
Le paysan met son adresse au service de l’élaboration d’outils lui permettant de travailler la terre et ses productions : bâtons à fouir ou à battre les épis mais aussi haches, dont la lame polie est moins cassante, et faucilles en silex dentelé fixées avec du bitume sur des manches en bois démontables. Il broie les grains dans des mortiers ou dans des meules qui lui font découvrir les vertus du polissage de la pierre. Il développe la vannerie, la céramique et la poterie en vue de trier et stocker les céréales.
Les hommes tirent-t-ils profit de cette révolution ? Certes, ils se multiplient grâce à une alimentation plus régulière et de meilleures conditions de vie induites par la sédentarité. Mais leur état physique se dégrade (taille, ossature, dentition…) du fait de travaux agricoles pénibles et répétitifs.
C’est en Anatolie (Turquie actuelle) que le cuivre est d’abord utilisé pour la fabrication de petits objets ou bijoux. Mais rapidement, au Ve millénaire en Mésopotamie (Irak actuel), le travail du métal permet à l’humanité de faire un bond en avant : en perfectionnant les fours, les artisans parviennent à élaborer des instruments plus grands et solides. L’innovation conforte en particulier la menuiserie qui voit ses outils gagner en précision.
Vers cette époque (4000 av. J.-C.) naît l’araire, qui permet de creuser des sillons dans la terre pour y jeter les semences. On ne tarde pas à la compléter par un semoir : les semences sont versées non plus à la volée mais à travers un tube en roseau fixé au manche de l’araire. Cet outil-verseur va augmenter de moitié les rendements céréaliers par rapport au semis à la volée.
En Égypte, sur les sols rendus meubles par les inondations du Nil, les paysans utilisent bientôt un araire amélioré, avec un versoir qui rejette la terre sur le côté. C’est une ébauche de la charrue.
La découverte de la technique de l’alliage, il y a 5 000 ans, permet aux habitants de Mésopotamie de produire des outils en bronze, mélange de cuivre et d’étain, plus résistants et faciles à travailler. Avec l’arrivée du fer, mis au point par les Hittites vers 1500 av. J.-C., les moyens de traction et de défrichement gagnent encore en solidité. Relativement répandu, le fer devient un composant essentiel du monde agricole auquel il fournit des outils robustes et finalement assez bon marché : houe, bêche, pioche… Le Croissant fertile, de la Mésopotamie à l’Égypte, en profitent largement.
Quand, vers 3400 av. J.-C., un scribe mésopotamien a reproduit sur sa tablette un simple rond, il ne savait pas que cette première représentation de la roue, sous forme de pictographe, allait marquer une étape majeure dans le progrès technique. Cette création, issue probablement de l’utilisation de rondins de bois, va susciter l’apparition du tour du potier, de la charrette et du char de combat.
D’abord composée d’un seul bloc puis de trois éléments, la roue est progressivement allégée jusqu’à se constituer de rayons, avec un essieu indépendant, au XVIIIe siècle av. J.-C. en Mésopotamie.
Les Gaulois auront l’idée de renforcer la roue avec un cerclage en fer pour en éviter l’usure. Beaucoup plus tard, au XIXe siècle, nos aïeux ajouteront un revêtement de caoutchouc afin de minimiser les chocs et améliorer ainsi le confort des voyageurs.

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