Journée d’archéologie française en Egypte

25-05-2017 10:05 AM


Journée d'archéologie française en Egypte

La France est la deuxième plus grande partenaire de l’Egypte en matière d’archéologie après les Etats-Unis. 35 missions travaillent sur les différents chantiers de fouille et de restauration dans toute l’Egypte. L’Institut français d’archéologie orientale IFAO avec la coopération de l’Institut d’Egypte IFE ont organisé le 21 mai, en présence du ministre égyptien des Antiquités, Khaled el Enany, une journée dédiée à l’archéologie égyptienne en présence de l’ambassadeur de France en Egypte, M. André Parant. L’ambition de cette célébration -qui est une nouveauté- est de mettre en valeur la richesse et la diversité de la recherche archéologique française en Egypte. Cette journée intervient en fin de saison alors que la plupart des chantiers ont achevé leurs travaux. Le principe est de présenter au grand public et aux spécialistes les principaux résultats des fouilles et des recherches effectuées aux cours de l’année et de tracer quelques projets pour l’avenir.
D’ailleurs, une table ronde sur le thème « Regards sur l’archéologie française en Egypte en 2016 » a été tenue avec des représentants de cinq importantes missions archéologiques française: M. Christophe Thiers, directeur du centre franco-égyptien d’étude des temples de Karnak ; Mme Marie-Dominique Nenna, directrice du centre d’études alexandrines ; M. Christian Leblanc, directeur de la mission de Thèbes-Ouest ; Mme Pascale Ballet, directrice de la mission Bouto et enfin Mme Claire Somaglino, co-directrice de la mission Ain Soukhna.
Elle a été suivie d’un rapport présenté par le directeur de l’IFAO, M. Laurent Bavay à propos des travaux accomplis par l’IFAO en 2016. Ensuite une exposition sur le Centre d’études alexandrines CEALEX a été inaugurée.
Les représentants des ces missions ont présenté au cours de cette table ronde leurs travaux des années passées aux assistants, leurs enjeux et leurs obstacles.
L’IFAO avec l’ambassade de France souhaitent mettre en valeur et mieux faire connaître au grand public l’activité archéologique française en Egypte. C’est la fin de la saison de fouille, c’est la première fois qu’est organisée une telle journée parce que cette activité est très importante. La France occupe une place vraiment majeure dans l’archéologie égyptienne. C’est un des acteurs les plus importants pour des raisons historiques puisque la tradition des relations entre la France et l’Egypte dans le domaine de l’archéologie sont très anciennes. Elle remonte évidement à l’expédition française. Avec la description de l’Egypte, qui possède des figures comme Champollion et Mariette le fondateur du musée de Boulaq avant le musée du Caire. C’est dans cette tradition que l’IFAO a été fondé en 1880. Le gouvernement français souhaitait avoir une mission permanente ou une institution permanente dédiée à l’étude de l’Histoire de l’Egypte depuis les origines, la préhistoire, et pas seulement l’égyptologie et l’époque romaine ou contemporaine. Il y a bien sûr des chantiers archéologiques et aussi des programmes de recherches qui se font au Caire sous forme de colloques et de rencontres. L’IFAO est la plus importante institution scientifique et archéologique en Egypte, mais il y en a d’autres comme par exemple en 1967, la France et l’Egypte ont créé le Centre franco-égyptien d’études du Karnak qui travaille sur le site de Karnak, puis en 1990 la fondation à Alexandrie du Centre d’études alexandrines. L’IFAO est le seul institut qui présente des services à Toutes les activités menées sur le terrain par les 35 missions se font en coopération avec le ministère des Antiquités, avec les inspecteurs locaux sur les sites. Après ces collaborations, il y a aussi des réflexions communes pour développer un projet en commun. Mais cette collaboration va au-delà de ça, parce qu’elle va aussi au domaine de la formation; le ministre a fait de la formation des cadres des employés du ministère une de ses priorités.
L’IFAO est un institut de recherche dont la vocation est de faire de la recherche fondamentale en histoire. Jusqu’à présent il a fait de l’archéologie de programme, c’est-à-dire de l’archéologie des sites qui ne sont pas nécessairement menacés, il fait connaître l’histoire d’un site, et à travers ce site il le lie à l’histoire de l’Egypte. A côté, il y a l’archéologie préventive, cela signifie qu’il faut intervenir à un endroit parce qu’il y a une menace pour le patrimoine. C’est ce qu’il a fait sur certains sites comme le site d’Ain Soukhna où l’IFAO travaille depuis une dizaine d’années. Cette zone, au départ, n’était pas un site d’archéologie préventive. Récemment, avec tout le développement qui se passe autour, il est devenu un site d’archéologie préventive. Il faut donc le documenter.
Les conflits armés, les pillages, les dégradations humaines et du temps, mais aussi les catastrophes naturelles sont autant de phénomènes menaçant les nombreux sites archéologiques des cinq continents. Face à ce constat, la sauvegarde, la protection et une connaissance toujours plus approfondie de ce patrimoine universel sont impératives.
Depuis 70 ans, le ministère français des Affaires étrangères est engagé dans ce sens, il assure l’excellence et la pérennité des recherches et ne cesse de renouveler son soutien à l’accompagnement des équipes sur le terrain, à travers le monde. A l’occasion des 70 ans de la commission des fouilles et de la conférence internationale d’Abou Dhabi sur le patrimoine en péril co-présidée par la France les 2 et 3 décembre, le ministère a souhaité mettre en lumière cet engagement et faire partager les fruits des années de travail des hommes et des femmes constituant les missions sur le terrain.
Les enjeux et les objectifs des missions archéologiques françaises sont: les transferts de connaissances et de compétences entre partenaires, la formation des jeunes chercheurs, la contribution française aux techniques de pointe, mais aussi l’adaptation des missions face aux nouveaux défis du monde contemporain pour la préservation des sites en zones de crise et leur réhabilitation post-conflit.
Jouissant d’une reconnaissance internationale pour la qualité de sa production, pour sa capacité d’innovation, mais aussi pour le dialogue qu’elle favorise avec les pays hôtes, l’archéologie française se présente comme un atout diplomatique particulièrement pertinent dans un contexte de mondialisation des échanges et de mise en danger croissante des hauts lieux de la civilisation, à la fois par les hommes et par le climat. Les partenariats qu’elle crée sur le terrain dans la durée permettent parfois le maintien ou la réouverture du dialogue par-delà les évolutions politiques du pays hôte.

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