Promenade au cœur du pouvoir

16-05-2017 10:17 PM


 
 
 
 
 
Tandis qu’est célébré le sacre républicain d’Emmanuel Macron (39 ans), visitons une nouvelle fois les coulisses de son palais…
La Pompadour, que le roi Louis XV a congédiée avec le titre de duchesse, acquiert l’hôtel en 1753, à la mort du comte d’Évreux. Elle envisage de l’offrir plus tard à sa fille Alexandrine, qu’elle imagine mariée à quelque prince, mais la mort emporte son enfant six mois à peine après l’acquisition, à dix ans. Éplorée, la maîtresse royale remet les clés de l’hôtel d’Évreux à son frère Albert Marigny et n’y remettra plus les pieds. C’est le premier des drames qui émaillent l’histoire du lieu.
Dans la foulée, une autre femme s’entiche pour cet hôtel délicat : la princesse Bathilde d’Orléans, cousine de Louis XVI, l’achète pour plus de un million de livres en 1787, rêvant déjà de le transformer en petit palais parisien. Pendant trois ans, elle dépense elle aussi sans compter, remettant les pièces au goût du jour, transformant les jardins en créant ici un hameau champêtre, creusant là une rivière.
À peine les derniers meubles posés qu’elle entend les sans-culottes défiler devant sa cour… Elle tente de négocier, prête des locaux à la section révolutionnaire du quartier mais lorsque la royauté s’effondre en 1792, elle prend les jambes à son cou et quitte son palais dont elle aura profité à peine trois ans. C’est à cette époque que l’hôtel prend le nom d’Élysée, en référence aux allées voisines.
Après les affres révolutionnaires, les Bonaparte investissent le palais : la belle Caroline Murat donne des bals somptueux sur ordre de son frère l’Empereur. L’Élysée redevient le centre de la vie mondaine comme sous l’Ancien Régime. Mais les coalisés européens sonnent la fin des festivités en marchant sur Paris. Le tsar Alexandre 1er, triomphal, s’établit à l’Élysée.
Le 22 juin 1815, après la défaite de Waterloo, voilà Napoléon 1er contraint de signer sa deuxième abdication dans le salon d’argent, poussé par des proches qui n’ont plus aucune illusion. «Je m’offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France, dicte l’Empereur. Ma vie politique est terminée…»
Dans ce palais de fin de règne, c’est la grandeur de la France qu’on assassine… Après Napoléon, la malédiction continue. Le duc de Berry, troisième dans l’ordre de succession au trône de France, esttué par un ouvrier le 13 février 1820 sur les marches de l’Opéra, moins de quatre ans après avoir aménagé dans les lieux. Le jeune couple, coqueluche du tout Paris, venait tout juste de ramener un parfum de gaité dans l’hôtel du faubourg Saint-Honoré. Deux jours après la tragédie, la veuve plie souvenirs et bagages, terrassée par le chagrin.
Sous la Seconde République, l’Élysée entame une deuxième carrière, celle de résidence présidentielle. Le palais, à défaut de mieux, accueille en décembre 1848 le premier président de la République, Louis-Napoléon III. C’est là que dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851, le président et ses plus fidèles amis préparent le coup d’État qui va fonder le Second Empire. Délaissé par le nouvel empereur au profit des Tuileries, l’Élysée attendra la IIIe République et l’élection en 1873 d’Adolphe Thiers à la présidence pour redevenir résidence officielle.
Les deuils continuent avec les présidents de la République : pas moins de trois chefs d’État meurent dans les murs et les Parisiens très émus pourront se recueillir devant leurs augustes dépouilles, placées sur un catafalque dans les murs du palais (…).
 
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