La tension monte entre la Russie et la Turquie

26-11-2015 01:56 PM

Karim Felli


Au lendemain de la destruction par l’aviation turque d’un avion Su-24 russe, la Russie a annoncé, qu’elle “ne fera pas la guerre”, mais allait “sérieusement réévaluer” les relations entre les deux pays à la suite de “cette attaque totalement inacceptable”, comme l’a formulé le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Moscou et Ankara se rejettent mutuellement la faute de la destruction de l’avion. L’état-major turc assure avoir averti “dix fois en l’espace de cinq minutes ” les pilotes avant d’abattre le SU-24 entré dans l’espace aérien de la Turquie, au-dessus de la région du Hatay, frontalière de la Syrie. « Il n’y a pas eu de tentatives de l’avion turc d’établir la communication ou un contact visuel avec l’équipage russe ”, a répliqué le général Sergueï Roudskoï, du quartier général opérationnel de l’armée à Moscou.
“Quand l’avion a été abattu, les deux pilotes se sont éjectés de l’appareil. L’un a d’abord été blessé quand il a sauté en parachute puis a été sauvagement achevé une fois au sol par des djihadistes”, affirme le ministère de la Défense russe. Le deuxième pilote est sain et sauf et a regagné sa base en Syrie, à l’issue d’une opération spéciale, a précisé le ministère de la défense russe. Interrogé mercredi à la télévision russe, filmé de dos, le pilote survivant a assuré que l’armée turque n’avait adressé aucune sommation à l’avion de combat russe avant de l’abattre et qu’il survolait le territoire syrien.
Le président Vladimir Poutine a déclaré que l’incident aérien lors duquel un  chasseur-bombardier russe a été abattu mardi matin par l’aviation turque aurait de “graves conséquences” sur les  relations entre Moscou et Ankara.  Cité par l’agence de presse RIA, à Sotchi où il devait recevoir le roi Abdallah de Jordanie, il a estimé que cet  incident constituait un “coup de poignard dans le dos” de la  Russie. Il a déclaré en outre que d’importantes quantités de  pétrole puisées en Syrie par les insurgés étaient écoulées via  la Turquie.
 A en croire Vladimir Poutine, l’avion russe se trouvait à un  kilomètre de la frontière turque, au-dessus de la Syrie, quand  il a été abattu, et il s’est écrasé à quatre kilomètres de la  frontière turque, sur le sol syrien.   L’attaché militaire de l’ambassade de Turquie à Moscou a été  convoqué au ministère russe de la Défense, mardi, rapporte de  son côté l’agence de presse Tass. Ankara affirme que malgré de nombreux avertissements,  l’avion a violé l’espace aérien turc en connaissance de cause,  tandis que pour Moscou, le Soukhoï est resté dans l’espace  aérien syrien, où il menait une frappe aérienne contre les insurgés.
Selon l’agence de presse pro-Kremlin Sputnik, Vladimir Poutine aurait également déclaré : “La Russie a toujours traité la Turquie non seulement en voisin, mais en ami. Je ne sais pas qui avait besoin d’un tel incident, mais pas nous”. “Au lieu d’établir un contact immédiat avec la Russie après l’incident avec le Su-24, la Turquie s’est adressée à l’Otan, comme si c’était la Russie qui avait abattu leur avion”, a déclaré le président russe. En outre, Vladimir Poutine a comparé le recours turc à l’Otan à la création d’une alliance pro-EI “Etat Islamique”.
Selon l’Associated Press, le Président russe a déclaré “Nous ne tolérerons jamais de telles atrocités comme celle commise aujourd’hui et nous espérons que la communauté internationale trouvera la force d’unir ses forces pour combattre ce mal”.
Vladimir Poutine a accusé les dirigeants turcs d’avoir encouragé l’islamisation de leur société, un processus qui pose selon lui un certain nombre de problèmes.  “Le problème, ce n’est pas la tragédie à laquelle nous avons assistée hier”, a-t-il déclaré, cité par l’agence Tass. “Le problème est situé bien plus en profondeur. Ce que nous observons depuis un certain nombre d’années, c’est un régime turc qui mène une politique délibérée de soutien à l’islamisation de son pays”,

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