Efforts pour relancer le tourisme en Egypte

12-11-2015 02:50 PM


Le Pape Tawadros II, Pape d’Alexandrie et Patriarche de la Prédication de Saint-Marc, a exhorté les Egyptiens à encourager le tourisme intérieur à la suite de l’accident d’avion russe. “Des rumeurs malveillantes et analyses sans fondement ont été lancées après le crash de l’avion russe ayant eu un impact négatif sur l’industrie touristique égyptienne, ainsi le peuple égyptiens doit se rendre dans les destinations touristiques et encourager le tourisme intérieur afin de compenser l’économie nationale», a déclaré Tawadros II lors de la messe de mercredi tenue à l’église de la Vierge Marie dans le quartier du Caire de Massara.
 
L’Eglise copte orthodoxe en Egypte avait lancé lundi une initiative intitulée “Oh mon grand pays” destinée à faire appel aux Egyptiens à l’étranger et à l’intérieur de la patrie à des visites organisées en Egypte.
L’Église a déclaré dans un communiqué qu’elle appelle lesÉgyptiens à l’étranger à organiser des visites en Egypte pour profiter de la grandeur de l’histoire et de la nature.”
Elle a ajouté que le monde entier connaît la valeur et la stature de l’Egypte où se sont succédé sur sa terre les civilisations pharaonique, grecque, romaine, copte, islamique jusqu’à l’ère moderne.
L’Église a également appelé les Egyptiens vivant à l’intérieur qui ont des plans et programmes pour des voyages touristiques ou récréatifs à l’étranger à s’orienter vers les voyages de tourisme domestique, soulignant que cette initiative vient de la responsabilité nationale et historique envers l’Egypte.
Dans  ce contexte, Osman el-Husseini, directeur de l’Autorité provinciale pour le tourisme à Assiout,  a dit que le gouvernorat a reçu une délégation comprenant 45 touristes français visitant les sites archéologiques.
Le directeur de l’Autorité a déclaré dans un communiqué de presse que la délégation a visité un certain nombre de lieux et monuments du gouvernorat dont le monastère de la Vierge Marie de la montagne occidentale du village de Dronka. Il a expliqué que les membres de l’Autorité provinciale pour le tourisme a accueilli s la délégation touristique et distribué à ses membres des brochures et des sacs de publicité pour plus de 38 régions d’Assiout datant des époques pharaonique, romaine, grecque, copte, islamique et moderne, conformément aux directives de l’ingénieur Yasser el-Dessouky, gouverneur d’Assiout, de fournir à tous les besoins de la délégation touristique.
El-Husseini a souligné le bon accueil réservé à la délégation touristique et l’acuité des touristes à prendre des photos-souvenirs à l’intérieur des endroits qu’ils ont visités dans le gouvernorat, en conformité avec les instructions du gouverneur d’Assiout de soutien continu pour la revitalisation du tourisme et de fournir toutes les facilités pour le développement des lieux touristiques afin de promouvoir la sensibilisation des citoyens à la culture et au tourisme  en raison de son rôle clé dans la façon de traiter avec les touristes de divers pays du monde.
Quelques jours après que la Grande-Bretagne et la Russie ont annoncé l’annulation des vols à destination de Charm el-Cheikh, les utilisateurs des sites de réseaux sociaux ont lancé une campagne pour prouver que le tourisme dans la ville est sûr.
 Les utilisateurs de médias sociaux ont également lancé le hashtag “Nous sommes avec l’Egypte” qui devint plus tard une tendance supérieure sur Twitter.
Beaucoup de chaînes par satellite ont également décidé de tourner et diffuser leurs spectacles à Charm el-Cheikh.
Le chanteur populaire égyptien Mohamed Mounir a annoncé un concert dans la ville balnéaire, appelant les gens à soutenir le tourisme. la chanteuse et actrice libanaise Nicole Saba a salué l’appel de Mounir sur Facebook.
 Le chanteur syrien Samo Zain a suggéré que les concerts sous l’égide du ministère du Tourisme se tiennent à Charm el-Cheikh, en disant qu’il était prêt à s’y produire gratuitement. Un certain nombre d’artistes tunisiens ont tourné une vidéo qui a été diffusée sur les médias sociaux sous le titre “La visite en Egypte.” Quatorze artistes tunisiens ont participé à la vidéo, y compris Lotfy Bouchnaq, Saber Rebaï et Dorra.
 L’écrivain koweïtien Ahmed al-Jarallah également appelé le peuple koweïtien à soutenir le tourisme en Egypte. “Nous n’oublierons pas les faveurs de l’Egypte pour le peuple du Koweït… Le peuple koweïtien va planifier une campagne visant à promouvoir le tourisme en Egypte,” a-t-il dit.
Mohamed Abdel Gabbar, chef du secteur du tourisme international à l’Autorité de Promotion du Tourisme, a déclaré que l’autorité travaille sur un plan pour gérer la crise, y compris la communication avec les agences de voyage, en particulier en Russie et en Grande-Bretagne.
 L’autorité est également intéressée par la promotion du tourisme arabe et le tourisme intérieur en Egypte, a-t-il ajouté.
Dans un effort pour relancer le tourisme, alors qu’en bordure du Caire le Grand Egyptian Museum est en construction, ses laboratoires de restauration sont déjà à l’œuvre.
Un sarcophage sous microscope. Un Osiris sous une lumière blanche. Un vase délicatement ravivé par le pinceau qui l’époussette. Dans les laboratoires de restauration du Grand Egyptian Museum, vaste chantier dont le panorama s’ouvre au loin sur les Pyramides de Guizeh, on s’active depuis 2010. Bois, sculptures, poteries ont leurs espaces et leurs spécialistes. Objectif : que les collections soient fin prêtes pour l’ouverture du musée, annoncée pour mai 2016. Du moins sa première section, consacrée à Toutankhamon, ce pharaon mort à dix-neuf ans, devenu célèbre pour sa tombe, l’une des rares retrouvées intactes, avec l’ensemble des objets rituels qui devaient accompagner le souverain dans son séjour au pays des morts…
Et c’est justement ces objets qui seront, pour la première fois, présentés ensemble au public. Il y aura non seulement les chefs-d’œuvre, mais aussi le reste, comme ces oies momifiées emmenées comme provision pour l’éternité, qu’on montrera pour la première fois dans leur intégralité. Cela donnera une vraie vision d’ensemble, inédite. Pour l’instant, les volatiles en question, dans leurs bandelettes, attendent d’être examinés sur une table de laboratoire. Restaurer, c’est en effet interroger l’histoire de chaque objet, ressusciter un monde à partir d’infimes détails. Ainsi ce lit dont on comprend à sa seule structure qu’il était uniquement rituel, et n’a jamais été destiné à un sommeil réel. Autrefois, le restaurateur n’était qu’un technicien. Aujourd’hui, il travaille étroitement avec les archéologues, il doit comprendre ce qu’il a entre les mains pour préserver chaque détail.
Un sarcophage est ainsi débarrassé de la couche de cire que les premiers égyptologues avaient choisi de lui adjoindre pour le préserver – et en fait, fort agressive pour le bois à long terme. Finies aussi les erreurs d’autrefois, qui faisaient nettoyer la surface en négligeant les informations qu’elles contenaient. Les couleurs sont nettoyées, jamais complétées. On ne cherche plus, comme au début du XXe siècle, à rendre une intégrité factice aux trésors archéologiques. Les reconstitutions hasardeuses sont prohibées. « Ce qui a été détruit ne peut être reconstruit, il faut clairement distinguer entre l’ancien et le nouveau. Toute nouvelle information sera précieuse pour concevoir la future muséographie. Dans l’une des sections du laboratoire, on étudie ainsi les jeux sur la lumière, en cherchant à comprendre de quelle façon les rayons du soleil étaient destinés à se poser sur les dieux. Comme pour la statuaire grecque, que l’on imaginait d’une blancheur immaculée alors qu’elle était rehaussée de couleurs très vives, on peut avoir une vision faussée des sculptures égyptiennes. Une grande part de la statuaire égyptienne était en couleur ; on doit comprendre pourquoi, et quelles étaient leurs fonctions. On sait mieux maintenant comment les Égyptiens voyaient leurs dieux, et le futur musée devra en tenir compte.
Hors époque pharaonique, d’autres objets découverts dans des fouilles égyptiennes sont amenés ici pour sonder le passé. Dans un bac reposent ainsi les vestiges d’un fusil découvert au large d’Aboukir, de l’armée napoléonienne. Peut-être révélera-t-il le régiment de son propriétaire… Car Il y a des ambitions de faire de ces laboratoires un lieu de référence pour la recherche. Reste à achever le musée, dont le coût s’élève à 1,1 milliard de dollars (soutenu en partie par un prêt japonais). Et à espérer le retour des visiteurs, dans un pays au tourisme actuellement en berne.

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