Pour une nouvelle phase de démocratie

22-10-2015 04:04 PM

Karim Felli


Autour de 26,5 pour cent des électeurs admissibles ont voté au premier tour de la première phase des élections législatives tenues cette semaine en Egypte, a annoncé mercredi soir la haute commission électorale.
“Le nombre d’électeurs qui ont participé à la première phase a atteint 7,27 millions, ce qui représente 26,56 pour cent des électeurs inscrits de 27,4 millions pour cette étape,” a annoncé le chef de la commission Ayman Abbas, lors d’une conférence de presse.
Le premier tour des élections attendues depuis longtemps a eu lieu dimanche et lundi dans 14 des 27 gouvernorats de l’Egypte.
Abbas a déclaré que le plus haut taux de participation a eu lieu dans le gouvernorat du désert occidental de la Nouvelle Vallée avec 37 pour cent des électeurs admissibles, alors que Guizeh, une ville jumelle du Caire, est venue au dernier rang avec 21 pour cent.
Le deuxième et dernier tour est prévu pour le mois prochain dans les 13 autres gouvernorats, notamment au Caire.
Abbas a déclaré que la liste électorale “pour l’amour de l’Egypte” a remporté tous les 60 sièges qui étaient à gagner pour les listes sur la base partisane au premier tour.
Le bloc dirigé par l’ancien officier de renseignement Sameh Seif Elyazal, comprend 10 partis politiques, des hommes d’affaires et des ex-officiels du gouvernement.
Seulement quatre des 226 sièges réservés aux candidats individuels dans la première étape ont été remportés, établissant ainsi la scène pour un deuxième tour de vote sur les sièges restants le 26 octobre, selon Abbas. D’autre part, le chef de la Haute Commission Électorale (HCE), le juge Ayman Abbas, a annoncé que le total du nombre d’électeurs ayant participé à la première phase des législatives à l’étranger, était 30.531 électeurs qui avaient voté à 139 sièges d’ambassades ou de consulats d’Égypte à l’étranger, les 17 et 18 octobre courant. Dans une conférence de presse tenue mardi dernier, au siège de l’organisme général de l’information, Abbas a expliqué que les voix nulles des Égyptiens à l’étranger se sont élevées à 1.856 alors que les voix validées étaient 28.675.
Les résultats anticipés du vote par des journaux occidentaux révèlent que ces derniers restent aux aguets de l’Égypte, a déclaré lundi dernier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Abou Zeid, en commentant les informations publiées par des journaux occidentaux sur le taux de participation aux élections parlementaires. De telles positions expriment le désespoir des personnes qui les adoptent après qu’elles ont échoué, pendant l’an dernier, à déformer l’image de l’Égypte et à donner des idées sur le recul de la démocratisation dans le pays, a-t-il ajouté. Les tentatives visant à montrer l’absence de toute opposition politique prouvent le manque de crédibilité de ces journaux, selon Abou Zeid.
Le président Abdel Fattah Al-Sissi avait appelé “tous les Egyptiens à participer activement» aux élections législatives à partir de cette semaine. Les bureaux de vote dans 139 pays ont été à l’ouverture du scrutin le samedi 17 octobre, avec la réception des expatriés égyptiens allant voter jusqu’à 21 heures dimanche, selon l’heure locale de chaque pays. Al-Sissi a également appelé les Egyptiens à “sentir les défis et les dangers entourant notre pays qui menacent ce que nous avons accompli.” Le président a déclaré que la volonté du peuple, allant dans les rues par millions, est ce qui a permis de faire tomber “l’injustice et le fascisme”, en référence à l’éviction de Mohamed Morsi en juillet 2013. Il a ajouté qu’il souhaite voir la jeunesse égyptienne dans les lignes de front des bureaux de vote car ils sont “la force motrice principale.” Il a également demandé aux femmes égyptiennes, “l’icône nationale pour le sacrifice,” à se rendre en masse aux urnes. “Je vous appelle vous tous, hommes et femmes, jeunes et vieux, agriculteurs et ouvriers dans tout le pays à vous mobiliser pour le pays et à bien choisir”, a-t-il déclaré.
“Notre épaulement” pour le bien de la nation est «inévitable», a dit al-Sissi à la nation, dans un discours diffusé sur la télévision d’Etat. “Nous sommes au seuil” de la dernière étape de la feuille de route, a noté al-Sissi. Une feuille de route pour la démocratie avait été annoncée par l’alors ministre de la Défense al-Sissi à la nation en juillet 2013, après l’éviction de Mohamed Morsi après des protestations de masse contre son régime. “Rassemblez-vous pour le martyr et pour l’enfant,” a ajouté le président dans son discours, appelant les Egyptiens à bien choisir.
“Je tiens à souligner l’importance de cette dernière obligation qui va produire pour nous la Chambre des représentants ayant un pouvoir législatif, un rôle de surveillance et agissant comme la voix du peuple”, a ajouté al-Sissi.
Le nouveau Parlement égyptien qui sera issu des élections législatives qui ont commencé le dimanche 18 septembre symbolisera le retour du pays à la démocratie.
Le nouveau Parlement qui sera élu en plusieurs étapes jusqu’au mois de décembre, sera doté de pouvoirs importants. Il aurait par exemple la capacité de bloquer la décision du président Sissi concernant son choix du Premier ministre ou même procéder à la destitution du chef du gouvernement.
Ceux qui connaissent personnellement le chef de l’Etat le décrivent comme un homme observant une grande discipline, au bureau dès cinq heures du matin, mais capable aussi d’écouter ses conseillers.
“Il revoit ses décisions en fonction des conseils des gens qui connaissent les dossiers”, assure Sameh Seif Elyazal, un ancien officier des services de renseignement – comme Abdel Fattah al Sissi lui-même – qui dirige la principale coalition candidate aux élections. “D’autres pourraient dire : non, je suis le président et ma décision est définitive, mais il n’est pas comme cela du tout.” On l’a vu en béret et lunettes de soleil sur des t-shirts, des boîtes de chocolat, le président est toujours très soutenu. Pour redresser l’économie, Sissi a annoncé de grands projets comme la création d’une nouvelle capitale dotée d’un immense aéroport, à l’instar de ce qu’avait fait le président Gamal Abdel Nasser après le renversement de la monarchie en 1952.
Le canal de Suez a il est vrai été élargi en un an. Ce genre de projet a été réalisé simultanément à des réformes sensibles sur le plan politique, telles que la baisse des subventions ou l’optimisation des services publics, jugées nécessaires pour que l’Egypte bénéficie d’une croissance économique durable.
Sissi s’est présenté comme indispensable pour le monde arabe. Il a notamment avancé l’idée d’une force régionale pour lutter contre le groupe Etat islamique. L’Egypte a d’ailleurs évité de tomber dans un chaos à la libyenne.
(Visited 27 times, 1 visits today)

commentaires

commentaires