Le nouvel an copte, une fête ancestrale égyptienne

03-09-2015 04:12 PM


Cette année le samedi 12 septembre 2015 (1er Tout, prononciation arabe pour Thot dieu du savoir, messager des dieux et inventeur du calendrier égyptien) les Coptes célèbrent le début de l’an 1732 de l’ère des martyrs. Bonne et heureuse année.
Le mot Naurouz ou Nayrouz, écrit Nawruz dans The Coptic Encyclopedia (p. 1784) publié par Aziz S. Atiya, est un ancien mot égyptien qui veut dire eau vivifiante ou crue vivifiante. Le nouvel an perse, qui porte le même nom, semble avoir une origine égyptienne.
Selon Diodore de Sicile (1er siècle av. J.C.) : « On prétend que les Chaldéens de Babylone, si renommés dans l’astrologie, sont une colonie égyptienne, et qu’ils furent instruits dans cette science par les prêtres d’Égypte …
Il n’y a peut-être pas de pays où les positions et les mouvements des astres soient observés avec plus d’exactitude qu’en Égypte. Ils conservent depuis un nombre incroyable d’années des registres où ces observations sont consignées.
On y trouve des renseignements sur les mouvements des planètes, sur leurs évolutions et leurs stations. » On sait qu’après les conquêtes de Thoutmosis le Grand (1480 av. J .C.), un grand nombre de colonies égyptiennes s’étaient répandues dans tout l’Orient antique.
On peut mentionner d’autre part une récente découverte dans un manuscrit de la librairie copte de Nag Hammadi d’une description de la division du temps ayant une analogie avec des traditions iraniennes. Ces similitudes s’expliqueraient bien par la tradition rapportée par Diodore de Sicile que ce sont des colonies égyptiennes qui introduisirent les connaissances astronomiques en Chaldée. Elles prouvent la grande influence que la culture égyptienne a eue sur les pays de l’Orient antique.
Les anciens Égyptiens étaient passés maîtres dans l’art de la mesure du temps et ont inventé le seul calendrier intelligent qui n’ait jamais existé dans l’histoire humaine. Il serait invraisemblable de penser que les anciens Égyptiens seraient allés copier le nom de leur nouvel an, phénomène à la fois national et religieux, des anciens Perses. La civilisation égyptienne est plus ancienne que la civilisation perse.
 
L’ère des martyrs
 
Les Coptes, descendant en droite ligne des anciens Égyptiens, comptent leur calendrier depuis l’ère des martyrs. Deux dates retiennent l’attention, 284: accession de Dioclétien au pouvoir, et 303: publications de l’édit de persécution contre les Chrétiens. Durant quatre ans de 292 à 295 les Égyptiens se soulevèrent pour réclamer leur indépendance. Les représailles furent terribles, des villes furent rasées par l’occupant romain, Alexandrie après un siège de huit mois fut prise, pillée et ses habitants massacrés. Dioclétien ordonna de brûler tous les livres d’alchimie des Égyptiens de peur qu’en produisant de l’or, les Égyptiens puissent arriver un jour à acheter leur indépendance.
Ceci fut suivi par l’édit de persécution contre les Chrétiens en 303. Eusèbe de Césarée visita l’Égypte alors que la persécution durait encore, « … On lui parla d’exécutions en masse, de trente, soixante, jusqu’à cent martyrs exécutés chaque jour, décapités ou livrés aux flammes; de supplices abominables, de femmes qu’on suspendait nues par un pied, de confesseurs que l’on attachait par les jambes à des branches d’arbres rapprochées de force, la corde coupée, les branches se redressaient écartelant les malheureux. » (L. Duchesne, Histoire Ancienne de l’Église).
En choisissant 284 comme le début de l’ère des martyrs (et non pas 303), les Égyptiens ont voulu commémorer aussi bien ceux qui sont morts pour l’indépendance de leur pays que les Chrétiens victimes des persécutions. Le concile de Nicée (325) avait donné autorité à l’évêque d’Alexandrie de fixer la date de Pâques et de l’annoncer aux autres évêques. St Athanase data ses lettres pascales depuis l’ère des martyrs, et c’est ainsi que l’usage du calendrier égyptien se répandit dans le monde chrétien de l’époque.
 
 
 
 
Les festivités
 
Inutile de dire que depuis l’Égypte pharaonique, de nombreuses activités joyeuses marquaient la fête du nouvel an. L’historien Makrizi (1360-l442) rapporte dans son al-Khitat avec beaucoup de détails les festivités populaires à cette occasion qui se déroulaient encore au 14e siècle, les promenades, les visites, les baignades dans l’eau du Nil. Ces festivités populaires furent interdites par les Mamelouks en 1378-1379. La fête du nouvel an est toujours mentionnée dans le Synaxaire de l’Eglise copte, avec des prières à cette occasion qu’on nomme afshia pour la guérison par l’eau.
 
Dattes et goyave
 
On mange à la fête de Nayrouz les dattes  parce que la couleur rouge de la  croûte  indique la couleur du sang des martyrs  à l’intérieur  le noyau que vous ne pouvez pas briser indique leur ferme conviction. 
 
Par ailleurs, la goyave parce que son cœur   blanc  
est semblable au cœur des martyrs qui ont versé   leur sang  et beaucoup supporté pour leur foi en Jésus-Christ, alors qu’elle contient aussi beaucoup de graines, symbole du nombre élevé de martyrs qui ont été tués.   
 
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