Morsi sera jugé pour “espionnage”

19-12-2013 02:41 PM


Le président déchu Mohamed Morsi actuellement jugé pour la mort de manifestants, comparaîtra aussi pour “espionnage” en vue de mener des “actions terroristes” impliquant le Hamas palestinien et des groupes jihadistes, a annoncé mercredi le parquet égyptien.

A ses côtés, comparaîtront 35 autres personnes, notamment des hauts cadres des Frères musulmans, dont le Guide suprême Mohamed Badie, et des responsables sous sa présidence.
Tous doivent répondre d'”espionnage au profit d’organisations étrangères en vue de commettre des actions terroristes dans le pays”, détaille un communiqué du parquet, ainsi que de “divulgation d’informations classées secret-défense à un pays étranger”, de “financement du terrorisme” et d'”atteinte à l’intégrité territoriale”.
En juillet, la justice avait interrogé Morsi sur les circonstances de son évasion début 2011 de la prison de Wadi Natroun (au nord-ouest du Caire) avec d’autres islamistes, pendant la révolte qui a chassé du pouvoir Hosni Moubarak. Il a été accusé d’avoir bénéficié pour cette évasion de l’aide de groupes étrangers comme le Hezbollah libanais ou le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, frontalière de l’Egypte.
Certains accusés, dont Essam Haddad, bras droit de Morsi durant sa présidence, doivent également répondre de la divulgation de secrets d’Etat aux Gardiens de la révolution, troupe d’élite iranienne.
Les Frères musulmans accusés
Le Parquet accuse également les Frères musulmans, confrérie à laquelle appartient Morsi, d’être impliqués dans la multiplication des attaques depuis la destitution du président Morsi, notamment dans le Nord-Sinaï.
Plusieurs de ces attaques, qui ont tué des dizaines de policiers et de soldats, ont été revendiquées par des groupes disant s’inspirer d’Al-Qaïda et n’ayant “apparemment “pas de lien connu avec les Frères musulmans.
Le Parquet affirme toutefois que ces attentats ont été menés pour favoriser “le retour du président destitué et replacer l’Egypte sous la coupe des Frères musulmans”.
“Il y a probablement eu des contacts entre ces mouvements et les Frères musulmans”, a affirmé à l’AFP Michael Hanna, spécialiste de l’Egypte au sein du groupe de réflexion Century.
Le ministère de l’Intérieur a accusé les Frères musulmans, le Hamas et le Hezbollah d’avoir visé des postes de police et des prisons durant la révolte de 2011.
 
Violence aux universités
 
Des nouveaux affrontements entre forces de l’ordre et partisans du président islamiste déchu Morsi ont éclaté sur les campus de plusieurs universités égyptiennes. C’est aussi mardi dernier que s’est ouvert au Caire le procès de 24 étudiants de l’université islamique d’Al-Azhar, qui sont accusés d’avoir participé à une émeute et d’avoir vandalisé les locaux de l’institution. Les étudiants des universités de Minya et d’Assiout, dans le sud du pays, et de Tanta, ont débrayé mardi, provoquant des affrontements avec des policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes pour tenter de les disperser. Pendant ce temps, dans la capitale, une bombe artisanale a explosé près d’une école du district de Nasr, selon ce qu’a rapporté la télévision officielle.
Enfin, le porte-parole militaire, le colonel Ahmed Mohammed Ali, a confirmé que les forces spéciales ont abattu un important militant nommé Selmi Mohammed Musbah Zayed (Abou Khaled), qui appartient à un groupe affilié à Al-Qaïda dans le nord de la péninsule du Sinaï. Le colonel Ali a affirmé que ce militant était responsable du meurtre de 16 soldats égyptiens dans le Sinaï en août 2012.
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