Prix Nobel de la paix…

17-10-2013 01:09 PM


Le prix Nobel de la paix a été attribué ce vendredi 11 octobre à l##Organisation pour l##interdiction des armes chimiques (OIAC) des Nations unies. L##OIAC joue actuellement un rôle central dans le démantèlement de ce type d##armes utilisées, selon les dernières enquêtes de l##ONU, dans le conflit syrien. Qu##est-ce que l##OIAC exactement ?

 
Méconnue du grand public, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) s’est imposée face à l’adolescente pakistanaise Malala Yousafzai, qui faisait pourtant figure de favorite. L’organisation est primée “pour son travail considérable en vue d’éliminer les armes chimiques”, a déclaré le président du comité Nobel, Thorbjoern Jagland. L’organisation a déclaré espérer que ce Nobel convaincra tous les pays d’interdire ces armes chimiques. 
                  
Le travail de l’organisation de La Haye est sous les feux de l’actualité depuis qu’elle a été chargée par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, le 28 septembre, de superviser le démantèlement d’ici au 30 juin 2014 de l’imposant arsenal chimique du régime du président syrien Bachar al-Assad. 
                  
“Les événements en Syrie, où des armes chimiques ont été utilisées, soulignent le besoin d’accroître les efforts pour se débarrasser de telles armes”, a dit M. Jagland. Armes de destruction massive frappant aveuglément militaires et civils, ces armes ont montré leurs effets dévastateurs cette année en Syrie. Les experts de l’ONU disent avoir trouvé des “preuves flagrantes et convaincantes” de l’utilisation de gaz sarin le 21 août en périphérie de Damas. 
                  
L’attaque a fait au moins 1 429 morts, dont 426 enfants, selon les États-Unis, même si les bilans divergent. L’opposition syrienne et l’Occident ont accusé Damas, qui a démenti mais qui, sous pression de la Russie, a accepté de détruire son arsenal chimique. 
                  
La proposition du président russe Vladimir Poutine de placer cet arsenal sous contrôle international en vue d’être démantelé, a permis d’éviter des frappes punitives envisagées par les États-Unis et la France, et propulsé l’OIAC, jusqu’alors méconnue, sur le devant de la scène.
Désarmement      
L’OIAC a été fondée en 1997 pour mettre en œuvre la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) signée le 13 janvier 1993. 
                  
Rare exemple de succès dans les efforts de désarmement mondial, la Convention rassemble désormais 190 pays depuis l’adhésion de la Syrie en septembre. Un petit nombre d’États, dont Israël et la Corée du Nord, ne l’ont pas signée ou ratifiée. 
                  
M. Jagland a égratigné au passage les États-Unis et la Russie pour n’avoir pas totalement détruit leurs stocks d’armes chimiques avant la date limite fixée en avril 2012. Fin septembre, près de 82% des 71 196 tonnes des stocks déclarés d’agents chimiques ont été détruits sous vérification, selon l’OIAC qui dit avoir effectué plus de 5 000 inspections dans 86 Etats. 
                  
Dans des conditions périlleuses, les experts de l’OIAC sont déjà à pied d’œuvre sur le terrain en Syrie depuis le 1er octobre. En combinaisons spéciales avec casques et gilets pare-balles, ils vont devoir s’assurer du démantèlement d’un arsenal qui serait composé de plus de 1 000 tonnes d’armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz sarin. 
                  
Un calendrier “extrêmement serré” 
C’est la première fois dans l’histoire de l’organisation qu’elle est chargée d’une telle mission dans un pays en pleine guerre civile. “Une gouttelette d’agent neurotoxique, pas plus grosse qu’une tête d’épingle, suffit à tuer un adulte en quelques minutes après exposition”, rappelle-t-elle sur son site. Son directeur général, Ahmet Uzumcu, a estimé mercredi que le calendrier retenu en Syrie était “extrêmement serré”. 
                  
“L’élimination des armes chimiques est dans l’intérêt de toutes les parties et je pense qui si des cessez-le-feu temporaires pouvaient être instaurés, ces objectifs pourraient être atteints”, a-t-il dit. 
                  
Le Nobel, qui consiste en une médaille d’or, un diplôme et un chèque de 8 millions de couronnes (910.000 euros), sera remis au lauréat le 10 décembre, date anniversaire de la mort de son créateur, le philanthrope suédois Alfred Nobel (1833-1896).
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