L’Egypte unie contre le terrorisme des Frères musulmans

11-10-2013 09:23 PM

karim Felli


Le ministre de la Solidarité sociale Ahmad Hassan El-Boraie a officiellement annoncé la dissolution de l##organisation islamiste des Frères musulmans (FM).

 
 Les juges de la Cour suprême égyptienne ont également recommandé de dissoudre le parti Liberté et justice, aile politique de l’organisation. La recommandation sera examinée le 19 octobre en cours par la Cour administrative suprême du pays. Le 13 septembre dernier, la justice égyptienne a interdit les activités des Frères musulmans, ordonnant la privation du mouvement de son statut d’ONG et la confiscation des biens lui appartenant.
 Dans ce contexte, le général Abdel Fattah Al-Sissi, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, n’a pas encore décidé s’il serait candidat à la présidentielle prévue en 2014. “Le moment n’est pas encore venu de poser la question en raison des défis et des dangers auxquels fait face le pays, lesquels exigent que l’on concentre nos efforts sur nos plans pour l’avenir”, a-t-il dit. A noter que le général Al-Sissi est devenu le héros d’une grande partie du peuple égyptien.
 
Morsi jugé le 4 novembre
Le procès du président déchu Mohamed Morsi et de plusieurs autres responsables des Frères musulmans, le mouvement dont il est issu, s’ouvrira le 4 novembre.
Morsi est détenu au secret et n’a pas eu accès à un avocat depuis son renversement par l’armée le 3 juillet à la suite de grandes manifestations de rue. S’il comparaît devant le tribunal, ce pourrait être sa première apparition publique depuis son arrestation. Les dirigeants islamistes sont poursuivis pour “incitation au meurtre et à la torture de manifestants devant le palais présidentiel Ittihadeya” en décembre 2012, a précisé le juge Nabil Salib de la Cour d’appel du Caire. L’acte d’accusation se réfère à la mort de dizaines de personnes lors d’affrontements entre Frères musulmans et opposants qui protestaient contre un décret étendant les pouvoirs de Morsi.
 Attaques de groupes islamistes
Sur le terrain, les attaques contre les forces de l’ordre se sont poursuivies. Un homme armé a tué un soldat et blessé un autre à Port-Saïd, sur le canal de Suez. Neuf soldats et policiers avaient déjà été tués à Ismaïlia et dans la péninsule du Sinaï, deux régions en proie à une multiplication des attaques de groupes islamistes. Un centre de communication satellitaire au Caire avait également été visé par des roquettes, une attaque revendiquée mardi par le groupe jihadiste Al-Furqan.
Ces attaques intervenaient au lendemain de heurts sanglants en marge de manifestations réclamant le retour de l’ancien président Morsi.
 
Contre le terrorisme
Le président par intérim Adly Mansour s’est rendu en Arabie saoudite puis en Jordanie, deux pays qui ont soutenu les nouvelles autorités égyptiennes après le renversement de Morsi. A Djeddah, dans l’ouest de l’Arabie, le roi Abdallah a réaffirmé l’appui de son pays à l’Egypte face au terrorisme, à la sédition et à tous ceux qui cherchent à porter atteinte à ses affaires internes. A Amman, le roi Abdallah II a dit à Adly Mansour que son pays soutient les choix du peuple égyptien qui peuvent renforcer son unité nationale, son stabilité et sa sécurité. Il a également dit espérer que l’Egypte parvienne à surmonter tous les défis auxquels elle fait face.
 
Enjeu identitaire
La Constitution est en pleine réfection. La forme du régime politique, présidentiel, parlementaire ou mixte, pourrait achever de le convaincre ou le retenir de se porter candidat. D’une certaine manière, le nouveau débat constitutionnel qui vient de s’ouvrir depuis la chute du président islamiste Morsi, actualise ce questionnement séculaire, sans pour autant le reproduire à l’identique. “Nous ne contestons pas l’article 2, qui stipule que la charia, la loi islamique, est la principale source de législation. Pour le principe de la démocratie, il y a un problème, mais dans la vie politique réelle, c’est acceptable. Vous savez que 40 % d’Egyptiens ne savent ni lire, ni écrire. Ils parlent sans cesse de religion. Il est essentiel aujourd’hui d’éviter d’accentuer les divisions fondées sur la religion et de protéger la démocratie”, rappelle Dr. Emad Gad, vice-président du Parti égyptien social-démocrate.
Protection des Coptes
Amnesty International, ONG basée à Londres a affirmé mercredi que plus de 200 propriétés détenues par des chrétiens ont été attaquées, 43 églises sérieusement endommagées et plus de quatre personnes tuées. Ces violences ont eu lieu après la dispersion le 14 août de deux places du Caire sur lesquelles étaient rassemblés les pro-Morsi.
«C’est extrêmement inquiétant que la communauté chrétienne d’Egypte soit visée par des attaques de partisans de Mohamed Morsi en réponse aux évènements du Caire», a expliqué Hassiba Hadj Sahraoui, sous-directrice d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.  Dans plusieurs cas, des hommes munis d’armes à feu, de barres métalliques ou de couteaux ont saccagé des églises et des maisons, aux cris de «Dieu est grand» et «Chiens de chrétiens». Des reliques ont été profanées, et des graffitis tagués sur les murs, dont «Morsi est mon président» ou «Ils ont tué nos frères pendant la prière», selon Amnesty. Un homme de 60 ans a été tué par balles chez lui dans la ville de Delga (centre), puis traîné dans les rues par un tracteur. Sa tombe a ensuite été profanée deux fois, selon l’ONG. Trois églises et un monastère ont également été attaqués par des islamistes à Delga.
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