WikiLeaks le site qui embarrasse Washington

15-12-2011 09:06 AM



L’ONU a réagi aux révélations de WikiLeaks sur la guerre en Irak. La Haut Commissaire aux droits de l’Homme a appelé les Etats-Unis et l’Irak à enquêter sur les allégations de torture et autres abus révélés vendredi par le site et à poursuivre leurs responsables. La Haut Commissaire Navi Pillay a demandé aux autorités irakiennes et américaines de traduire en justice les responsables d’assassinats, d’exécutions sommaires, de tortures et d’autres violations graves des droits de l’Homme, en conformité avec le droit international. La Haut Commissaire a également affirmé que les informations de WikiLeaks “ajoutent à sa préoccupation que de sérieuses violations des droits de l’Homme ont eu lieu en Irak, dont des exécutions sommaires d’un grand nombre de civils, des tortures et des mauvais traitements de détenus”. Selon les documents, a précisé le communiqué de l’ONU, les Etats-Unis étaient, entre autres, au courant d’un usage répandu par les forces irakiennes de la torture et de mauvais traitements à l’encontre des détenus. Ils ont néanmoins procédé au transfert dans les prisons irakiennes de milliers de personnes détenues par les forces américaines entre le début 2009 et juillet 2010, affirme l’ONU.


La Haut Commissaire rappelle que les Etats-Unis et l’Irak ont adhéré au Pacte de l’ONU sur les droits civils et politiques. Elle demande à l’Irak de ratifier la Convention de l’ONU contre la torture et son protocole additionnel qui permet de vérifier les conditions de détention dans les prisons. A Copenhague, le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen a indiqué pour sa part mardi avoir demandé un rapport à son ministre de la Défense pour faire toute la lumière sur les nouvelles révélations de WikiLeaks. Selon celles-ci, des insurgés ont été fait prisonniers par les soldats danois, puis remis aux forces irakiennes qui les auraient torturés.


Autres dossiers secrets
De sa part, le Pentagone pense que WikiLeaks a entre ses mains d’autres dossiers secrets du gouvernement américain, en plus de ceux récemment rendus public ou évoqués, a déclaré l’un de ses porte-parole. “Nous avons des raisons de croire qu’ils ont d’autres documents”, secrets ou classés confidentiels, a dit à la presse le colonel Dave Lapan, tout en refusant de préciser d’où l’armée américaine tenait cette information, ni les sujets et les pays concernés par ces dossiers. Le site WikiLeaks a publié environ 400.000 rapports d’incidents, écrits de 2004 à 2009 par des soldats américains, qui relatent des cas de torture par les forces irakiennes, sur lesquels les Américains auraient fermé les yeux, ainsi que “plus de 300 cas de torture commis par les forces de la coalition”, selon le fondateur du site, Julian Assange. Les documents révèlent aussi que le conflit a fait 109.032 morts en Irak, dont plus de 60% de civils, soit 66.081 personnes. Sur ce total, 15.000 décès de civils n’avaient jusqu’à présent pas été révélés, selon WikiLeaks. Le site internet, dans la ligne de mire de Washington et d’autres capitales occidentales, a déjà fait savoir qu’il détenait 15.000 autres rapports et vidéos portant sur la guerre en Afghanistan. Des médias ont également affirmé qu’il possédait des dizaines de milliers de câbles diplomatiques provenant du département d’Etat, ce qu’a réfuté WikiLeaks.


Condamné à mort
Par ailleurs, la Haute cour pénale irakienne a condamné à mort Tarek Aziz, le compagnon de la première heure de Saddam Hussein, pour “crimes contre l’humanité” lors de la répression des chiites dans les années 1980. Vêtu d’une chemise bleue marine, s’appuyant à la barre, des écouteurs sur les oreilles, l’ancien piliers du régime déchu, 74 ans, visiblement fatigué et le regard hagard, n’a pas réagi à la lecture du verdict par le président du tribunal, Mahmoud Saleh al-Hassan. Le Vatican a demandé dans un communiqué que la condamnation à mort de Tarek Aziz, unique chrétien parmi les proches de Saddam Hussein, ne soit pas exécutée, n’écartant pas une “intervention humanitaire à travers les voies diplomatiques à sa disposition”. L’Organisation Amnesty International a aussi appelé Bagdad à ne pas mettre à exécution la sentence de mort, alors que l’Union européenne envisagerait des démarches auprès de Bagdad pour rappeler son opposition à la peine capitale.


 

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