Vivre le ramadan en France

15-12-2011 10:12 AM


La communauté musulmane de France fête du 22 août au 21 septembre le mois sacré du ramadan. Fête religieuse musulmane, le ramadan commémore la révélation du Coran et constitue l’un des cinq piliers de l’Islam, avec la profession de foi, la prière, l’aumône et le pèlerinage à La Mecque, le Hadj.

Du lever au coucher du soleil, les musulmans doivent s’abstenir de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles. Le but de cette démarche étant de se purifier le corps et l’esprit, de contenir ses passions et ses désirs et d’éviter tout ce qui peut blesser son prochain.

Il s`agit d`une tradition religieuse, qui est aussi un phénomène social , comprenant les mœurs et coutumes d’une tradition séculaire qui a perduré et s’est adaptée dans un pays laïc, la France.
Il y a des horaires du jeûne dans les grandes villes françaises, des soirées et veillées, distributions de repas gratuits pour les plus démunis…

A quelle heure débute et se termine le jeûne ?

Le début et la fin d’une journée de jeûne sont déterminés par deux prières. La prière initiale correspond à l’heure où il faut cesser tout acte qui rompt le jeûne, “el-imsak”. Le “maghrîb” est la prière qui sonne le moment où prend fin l’abstinence au crépuscule, “el-iftar”.

Disposer des horaires des prières est donc nécessaire pour jeûner pendant le mois de ramadan. En France, la Grande Mosquée de Paris publie sur son site internet les horaires à suivre pour la capitale et ses banlieues. Plus largement, la Grande Mosquée de Lyon donne les heures pour Lyon et sa région, ainsi que d’autres métropoles de l’Hexagone (Marseille, Nice, Lille, etc.).

Où sortir après “el-iftar” ?

De nombreuses soirées sont organisées à Paris pendant la période du ramadan par les communautés musulmanes de France.

Du 12 au 20 septembre, le Centre culturel algérien (Paris, 15e) propose plusieurs concerts de musiques orientales . La programmation inclut des concerts de musique hawzi, arabo-andalouse et maghrébine.

L’Institut des cultures d’islam et le théâtre du Châtelet (Paris, 18e) tient les Veillées du ramadan, du 10 au 19 septembre, gratuites et libres d’accès.

2009 étant l’année de la Turquie en France, l’accent est mis sur la culture stambouliote : dub rock oriental avec le groupe Baba Zula, lectures du poète mystique Rumi, danses des derviches tourneurs revisitées par Ziya Azazi et l’exposition Le Monde turcophone du photographe Ergun Cagatay.

Pendant ces soirées, des rencontres interreligieuses se tiennent sur le jeûne, ainsi que des lectures du Coran par des personnalités et une conférence-projection “Le ciel étoilé vu par les astronomes musulmans”. Une soirée plus décontractée « Humour et religion » avec l’artiste Biyouna est aussi programmée.

Chorba, bricks farcies et briouats au miel…

Plusieurs recettes sont disponibles sur le Net. “Recetteduramadan.com” propose un choix très large de plats pour l’occasion, avec des spécialités maghrébines, mais aussi orientales (libanaises).
Plus axée sur les recettes marocaines, “cuisinedumaroc.com” invite l’internaute à découvrir les spécialités du royaume chérifien. Côté cuisine algérienne, “cuisine-algerie.com” donne quelques recettes de tajines et de méchouis d’agneau.
Sur le site libanais Sahten, des passionnés de la fourchette font part de leurs recettes secrètes. Plus international,” recipezaar.com” est un site en anglais qui recense de nombreuses recettes d’horizons plus larges (saoudiennes, pakistanaises, etc.).

Actions sociales

Des repas sont offerts pendant le ramadan, malgré la crise.
C’est devenu une habitude : pendant le mois du ramadan, les tables de charité fleurissent un peu partout en France. Une tradition à laquelle les associations caritatives n’ont pas l’intention de déroger cette année. Ramadan est connu comme le mois du jeûne pour les musulmans, mais c’est aussi celui de la solidarité avec les pauvres. Les tables de charité ont toujours existé dans les pays musulmans mais, aujourd’hui, le phénomène se développe dans les pays où vivent d’importantes communautés musulmanes.
A l’approche du ramadan, les associations caritatives musulmanes françaises se préparent donc à offrir des repas aux plus démunis. Craignant une baisse substantielle des dons à cause de la crise économique, certaines organisations ont lancé des campagnes de sensibilisation pour pouvoir accomplir leur mission.

Une chorba pour tous

« Une chorba pour tous » a été créée en 1992, à Paris, grâce aux dons de nombreux commerçants et à l’aide financière octroyée par la Ville de Paris et la mairie du XIXe arrondissement de la capitale. Depuis trois ans, l’association maintient ses activités tout au long de l’année.

“Une chorba pour tous” dispose d’un chapiteau pour l’occasion, dans le XIXe arrondissement de Paris où quelques tables ont été dressées. Les années précédentes, les repas étaient servis sous des tentes montées place Stalingrad et place de Belleville, dans deux autres quartiers populaires de Paris abritant une importante communauté maghrébine et africaine.
L’association distribue quotidiennement entre 1.800 et 2.000 repas d’iftar (repas de rupture du jeûne), ainsi que 800 paniers comprenant des produits alimentaires de première nécessité (lait, huile, sucre, etc.).

Le Secours Islamique

En France, pour lutter contre l’isolement et la précarité, le Secours Islamique France développe des programmes qui prennent de plus en plus d’ampleur au fil des ans et permettent de toucher un plus grand nombre de personnes :
A l’occasion du Ramadan, le Secours Islamique France organise chaque année des repas dans plusieurs foyers d’hébergement d’Ile de France afin de lutter contre l’isolement des résidents. Pour accentuer ses actions de lutte contre la précarité, le SIF distribue également des colis alimentaires et non alimentaires aux incarcérés, souvent privés de lien social, dans plusieurs maisons d’arrêt de France et à des familles en IDF et en province, avec le concours d’associations partenaires. Cette année, il est prévu de distribuer 1.500 colis et 2.000 repas. Le Secours islamique a vu son budget de ramadan augmenter de 50 % par rapport à 2008. Même si ce n’est pas son activité principale, l’organisation, basée en Seine-Saint-Denis (banlieue parisienne), consacre, durant le mois sacré, environ 150.000 euros (contre 100.000 l’an passé) aux familles les plus démunies, aux personnes âgées, aux étudiants étrangers et aux prisonniers. Cette ONG fournit de l’aide par le biais de dizaines d’associations réparties dans toute la France.
“Notre budget a augmenté de façon remarquable. On craignait que la crise n’affecte les dons, mais heureusement les gens continuent à penser aux autres”, se réjouit Djamel Misraoui, responsable des relations publiques au sein de cette ONG.

La Mosquée de Paris

Plus de 500 repas gratuits sont distribués quotidiennement par la Mosquée de Paris. Soucieuse de faire elle aussi œuvre de charité, la Mosquée de Paris ouvre ses portes aux nécessiteux dans le cadre d’une campagne de solidarité en faveur des sans-abri. Une opération qui consiste à offrir des repas chauds et gratuits à toute personne qui s’y présente le soir, sans distinction de confession. Dotée d’un budget annuel de 170.000 euros (80.000 euros de subventions de l`Etat, le reste provenant de dons des fidèles), la Mosquée relancera ses activités caritatives dès le 1er décembre et jusqu’à la mi-mars 2010.

Durant tout le ramadan, la Mosquée de Paris distribue chaque jour près de 500 repas d’iftar, selon Zoubir Salhi, le responsable des services généraux. “La crise financière n’aura aucune incidence susceptible de remettre en cause notre mission de solidarité et d’aide aux plus démunis. Crise ou pas, nous resterons toujours aux côtés des gens qui sont dans le besoin, les portes de la mosquée seront toujours ouvertes et nous proposerons toujours des bons plats chauds. Et si jamais nous ne parvenons pas à disposer de la totalité du budget prévu, nous ferons appel aux fidèles et au budget de fonctionnement de la mosquée pour combler l’éventuel déficit.”

Tous ces programmes visent à préserver la dignité des personnes et à agir en faveur d`une plus grande solidarité et justice sociale.
Références :France 24
Journal la Croix

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