Une part du mystère de Toutankhamon éclaircie

15-12-2011 09:05 AM


 



 Une partie du mystère qui entoure le mythique pharaon Toutankhamon a pu être éclaircie par les prélèvements ADN sur sa momie, mais les spécialistes admettent avoir encore beaucoup à faire pour résoudre les énigmes sur sa famille et son règne il y a plus de 3000 ans.


Le chef du Conseil suprême des antiquités égyptiennes Zahi Hawass a confirmé mercredi l’hypothèse de nombreux chercheurs selon laquelle le père de Toutankhamon est bien le pharaon Akhenaton.


Mais il a dans le même temps relancé les spéculations sur sa mère en écartant une des candidates, la reine Néfertiti, et en faisant entrevoir une origine incestueuse.


M. Hawass a indiqué que d’autres études d’ADN allaient être pratiquées sur des momies pour tenter de continuer d’avancer dans la généalogie du pharaon et des autres membres de la XVIIIème dynastie (1580-1314 environ av. JC). De nouveaux résultats pourraient être annoncés d’ici six mois, a-t-il promis.


Une momie découverte dans la vallée des Rois a pu être identifiée comme étant celle du père de Toutankhamon et attribuée avec une “quasi certitude” à Akhenaton, selon le Conseil suprême des antiquités.


Les travaux devraient désormais se concentrer, entre autres, sur une momie anonyme identifiée comme celle de sa mère.


Connue sous le code KV35YL, ou, de manière plus romantique, comme la “Young Lady” (jeune dame), cette momie a été découverte en 1898


“On ne connaît pas son nom, mais le plus important c’est que cette dame est une fille d’Amenhotep III et de la reine Tiyi”, parents d’Akhenaton et grands-parents de Toutankhamon, a déclaré M. Hawass. La mère de Toutankhamon serait ainsi sa tante, une soeur de son père.


“Il n’est donc pas possible qu’elle soit Néfertiti”, épouse à la beauté légendaire d’Akhenaton, a-t-il assuré, démentant les hypothèses de certains égyptologues.


Pour l’égyptologue Marc Gabolde, spécialiste de Toutankhamon, “ceci permet déjà d’évoquer de nouveaux scénarios pour la généalogie”.


“Après avoir échoué à obtenir un fils de Nefertiti qui n’a eu que six filles et avec la princesse Kiya qui n’a eu qu’une fille, Akhenaton s’est uni avec une de ses propres soeurs et un enfant mâle est né de cette union incestueuse”, avance-t-il.


M. Hawass s’exprimait devant la presse au Musée du Caire, devant des coffres vitrés contenant les momies d’Akhenaton, Tiyi et la “Young Lady”.


Pour Alain Zivie, qui dirige des fouilles françaises à Saqqara, près du Caire, l’apport de ces analyses d’ADN s’avère “très important”, même s’il faut faire preuve d’une “grande humilité avant d’avoir toutes les réponses” sur une période aussi éloignée de l’antiquité.


Les tests ADN en disent en effet peu sur le règne du jeune roi, monté sur le trône vers l’âge de neuf ans avant de mourir une dizaine d’années plus tard.


Ce bref règne fut marqué par le retour en force des tenants du culte d’Amon et des divinités traditionnelles, écartés par Akhenaton, pharaon “hérétique” adepte d’une forme primitive de monothéisme, le culte d’Aton.


Les études du corps permettent d’écarter l’hypothèse que, dans ce contexte politico-religieux troublé, Toutankhamon ait été assassiné. Les analyses attribuent la mort à un paludisme sévère, aggravé par des problèmes osseux.


Les examens pratiqués montrent également le pharaon, connu du grand public pour son somptueux masque mortuaire de 11 kilos d’or, comme un individu “à la constitution physique fragile”, selon M. Hawass.


L’enfant pharaon boitait d’un pied en raison d’une nécrose osseuse, et son squelette porte la trace d’une fracture dans le haut de la jambe.


De ses amours on ne sait pas grand-chose, mais des analyses ADN préliminaires confirment qu’il est le père, probablement avec son épouse Ankhsenpaamon, de deux foetus embaumés retrouvés dans sa sépulture.


  

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