Les présidents égyptien Hosni Moubarak et sud-africain Jacob Zuma se sont entretenus mardi au Caire du renforcement des liens commerciaux entre les deux pays et du libre-échange en Afrique. Zuma, qui effectue une visite officielle en Egypte, était accompagné de plusieurs de ses ministres et de nombreux hommes d’affaires. Moubarak, qui s’est rendu en Afrique du Sud en 2008, a notamment souligné l’importance de renforcer la coopération dans les domaines du pétrole, du gaz et des mines, selon le porte-parole de la présidence égyptienne, Souleimane Awwad. Les deux dirigeants ont également discuté d’une plus grande intégration des économies régionales. Awwad a précisé qu’une réunion se tiendrait l’an prochain pour renforcer la coopération entre la Marché commun d’Afrique du Sud et de l’Est (Comesa), dont l’Egypte est membre, et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), dont l’Afrique du sud fait partie.
Les entretiens ont traité des moyens de résoudre les conflits, de réaliser la stabilité dans le continent africain et de renforcer le développement et les projets conjoints dans le but d’améliorer l’infrastructure et encourager le commerce et l’investissement de manière à lever le niveau de vie dans les deux pays. D’après l’agence officielle égyptienne Mena, les exportations égyptiennes vers l’Afrique du Sud ont atteint les 19,8 millions de dollars au cours du premier trimestre 2010, tandis que les exportations sud-africaines vers l’Egypte étaient de 43 millions pour la même période. Le gouvernement sud-africain a indiqué que ses exportations vers l’Egypte entre 2006 et 2010 avaient atteint les 497 millions de dollars.
Relations interafricaines
Le porte-parole officiel de la présidence l’ambassadeur Souleimane Awwad a déclaré que la visite officielle qu’effectuait le président de l’Afrique du Sud Jacob Zuma au Caire répondait à celle effectuée à Pretoria en 2008 par le président Hosni Moubarak. Il a précisé que les entretiens des deux dirigeants avaient porté sur nombre de questions d’ordre régional et international ainsi que les relations interafricaines et les rapports bilatéraux. Il a affirmé que l’option d’une saisine du conseil de sécurité de l’ONU devait être assurée aux Palestiniens, affirmant que les efforts de paix étaient dans une réelle impasse. Il a ajouté que les négociations directes amorcées il y a quelques semaines à Washington étaient gelées en raison de la reprise de la colonisation israélienne. Il a souligné que l’Egypte participait à tout effort susceptible de réaliser la paix et aboutir à des solutions concrètes et que plusieurs idées avaient été suggérées comme l’invitation du président Sarkozy à la conférence qui a eu lieu le 21 octobre. Il a ajouté que le président Moubarak avait instruit son homologue sud-africain, Jacob Zuma de l’évolution du processus de paix et de la tenue des entretiens engagés à Washington et Charm El-Cheikh.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit s’est entretenu, au siège du ministère égyptien des Affaires étrangères, avec la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maïté Nkoana-Mashabane de la situation dans le continent africain notamment au Soudan. S’adressant à la presse au terme de cette rencontre, Aboul Gheit a déclaré avoir évoqué avec Mme Nkoana-Mashabane deux sujets essentiels: la situation en Afrique et la manière par laquelle l’Egypte et l’Afrique du Sud pourraient maîtriser les problèmes dont souffre le continent africain. Aboul Gheit a indiqué que son homologue sud-africaine avait noté que son pays et l’Egypte disposaient des capacités économiques et militaires servant à sécuriser le continent africain contre tout danger extérieur. Ces pourparlers, a-t-il poursuivi, ont aussi abordé la situation dans le nord et le sud du Soudan et l’importance que le référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan, prévu janvier prochain, se déroule d’une façon pacifique et transparente.