Sommet du Sud-Soudan aux Etats-Unis

15-12-2011 09:06 AM

Abdel Massih Felli


La très probable séparation du Soudan en deux Etats et les risques qu’elle génère pour la paix en Afrique ont été avant-hier vendredi, au centre de toutes les inquiétudes lors d’un sommet en présence de Barack Obama. Le président américain a déjà fait savoir qu’il allait adresser un message “vigoureux” sur la nécessité d’organiser en temps et heure le référendum crucial de janvier 2011. Les présidents rwandais, éthiopien, kényan, ougandais, gabonais, les deux vice-présidents soudanais, le Premier ministre néerlandais, le vice-Premier ministre britannique, les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne, de Norvège, d’Inde, d’Egypte, du Brésil, du Japon et du Canada étaient présents à ce sommet. Le sujet nécessite “une vraie gestion de la communauté internationale et des pays voisins”, particulièrement dans les trois mois qui restent, avertit une source diplomatique occidentale.
 Soutien occidental  Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège ont appelé mardi les dirigeants soudanais à accroître leurs efforts pour que le référendum qui doit se tenir en janvier, et qui a des chances d’aboutir à la partition du pays, ait lieu comme prévu. Les trois pays, qui agissent de concert pour tenter de préserver l’accord de paix global (CPA) de 2005 entre le gouvernement du Soudan et l’ex-rébellion du Sud, ont adressé des courriers datés du 17 septembre aux vice-présidents soudanais Salva Kiir et Ali Osmane Taha, appelant à des progrès sur cette question. Les Sud-Soudanais devront choisir le 9 janvier par référendum entre leur indépendance et le maintien de l’unité avec le reste du Soudan. Mais la commission responsable d’organiser ce référendum clé, qui pourrait aboutir à la partition du plus vaste pays d’Afrique, est dans l’impasse. De nombreux experts s’attendent à un vote dans le sud favorable à l’indépendance mais les préparations pour le vote ont pris du retard. Aussi, l’inquiétude grandit au sein de la communauté internationale qui redoute qu’un report du scrutin n’entraîne une déclaration d’indépendance unilatérale du Sud provoquant un nouveau conflit. Les lettres adressées aux responsables soudanais insistent sur le fait qu’il reste “énormément à faire et que les travaux doivent être accélérés pour rattraper le temps perdu” en vue de la tenue du référendum, indique un communiqué des diplomates en chef des trois pays concernés. Selon Hillary Clinton, dans ces missives, les diplomates ont “souligné aux parties qu’il est de leur responsabilité de garantir que la commission (chargée d’organiser le scrutin) agisse rapidement pour prendre les mesures cruciales sur les préparatifs” en vue du référendum. Il s’agit notamment de “finaliser un programme opératoire et un budget, s’accorder sur les critères d’enregistrement des électeurs et les procédures, et recruter et former des responsables de l’enregistrement, entre autres choses”. Mme Clinton a également rencontré mardi Ali Osmane Taha à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, et a évoqué avec lui la question du référendum, selon des responsables. Elle a aussi évoqué la question soudanaise avec son homologue libyen Mousa Kousa, les Etats-Unis et la Libye s’engageant à “coopérer” sur ce dossier.  L’ONU contrôle  Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a nommé une commission représentative chargée de contrôler les deux référendums prévus en janvier dans le sud-Soudan et dans la région d’Abyei, a annoncé un porte-parole de l’ONU. La commission sera présidée par l’ancien président de Tanzanie Benjamin Mkapa. Elle fera des visites périodiques au Soudan et rencontrera toutes les parties en présence. Elle suivra tout le processus en cours pour l’organisation de ces référendums et en fera rapport au secrétaire général. “La commission travaillera directement pour renforcer la confiance dans ce processus en encourageant les parties en présence et les autorités concernées à résoudre tous les problèmes et disputes qui pourraient survenir”, a ajouté le porte-parole.  Par ailleurs, sur le plan regional, le ministère kenyan des Transports a lancé un appel d’offres pour la première phase de construction d’un port à Lamu, au sud-est du pays, sur l’océan Indien, destiné à désenclaver l’Ethiopie et le Sud-Soudan riche en pétrole. Cette première phase prévoit la construction de trois postes d’amarrage permettant d’accueillir des navires de 100.000 t., la réalisation de routes et d’entrepôts étant également prévue. Ce nouveau port, financé en partie par la Chine, est appelé à devenir le deuxième du Kenya, après celui de Mombasa, au sud du pays.  

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