Sommet arabe extraordinaire à Syrte

15-12-2011 09:06 AM



Le sommet extraordinaire arabe a révélé encore une fois, à l’issue de ses travaux samedi soir à Syrte, centre de Libye, la division entre des participants sur la promotion des mécanismes d’action arabe commune et la réforme de la Ligue arabe entre ceux qui demandent l’accélération des réformes en adéquation des aspirations des peuples arabes et ceux qui prônent l’évolution par graduation des mécanismes d’action de cette organisation arabe fondée avant la moitié du siècle dernier comme si six décennies n’étaient pas suffisantes pour les convaincre de la nécessité du changement pour accompagner les évolutions régionales et internationales. En effet, le sommet arabe extraordinaire a reporté à l’issue de ses travaux le dossier de la promotion de l’action arabe commune et la réforme de la Ligue arabe pour un autre sommet bien que la décision d’organiser ce sommet extraordinaire ait été prise par le dernier sommet ordinaire tenu dans cette même ville les 27 et 28 mars 2010.


Unité du Soudan
Les dirigeants arabes ont affirmé leur appui à l’unité du Soudan et son développement, à l’approche d’un référendum au cours duquel le Sud pourrait opter pour l’indépendance, à l’issue d’un sommet extraordinaire, samedi soir à Syrte en Libye. Le sommet de Syrte “affirme sa solidarité avec le Soudan et souligne la nécessité de de respecter sa souveraineté, son intégrité territoriale et son indépendance, et de soutenir les efforts visant à réaliser la paix” dans ce pays, selon un document final lu par le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. La Ligue arabe a affirmé qu’elle s’engageait “travailler en étroite collaboration avec l’Union africaine et l’Onu, pour aider les Soudanais à préparer le référendum, afin qu’il se déroule dans une atmosphère pacifique, libre, crédible et transparente”. Le Soudan, comme le dossier palestinien, ont été ajoutés à l’ordre du jour du sommet qui devait être axé sur la réforme de la Ligue arabe. Mais la réunion a été clôturée sans aucune mention du processus de paix au Proche-Orient. Les dirigeants arabes devaient initialement discuter de la réforme de la Ligue arabe et d’un projet de “Ligue de voisinage arabe” qui inclurait des pays comme l’Iran et la Turquie. L’examen de ce dernier point a été reporté au prochain sommet en raison de divergences sur le projet.


Le Guide Mouammar Kadhafi a mis en garde Africains et Arabes contre les tentatives de sécession du Sud- Soudan et la proclamation de son indépendance vis-à-vis du Nord, le qualifiant de “maladie gravement contagieuse pour l’Afrique et le monde arabe”. Dans son allocution, à l’ouverture du 2ème sommet afro-arabe tenu à Syrte , il a indiqué que ce qui se déroule au Soudan pourrait induire des changements radicaux sur la carte conventionnelle héritée de la colonisation, qui figure jusqu’ici dans les programmes africains de l’enseignement. Qualifiant cette situation de “nuisible” pour le programme d’enseignement africain que les futures générations auront hérité, le Guide Kadhafi estime qu’au-delà du droit des habitants du Sud Soudan à l’autodétermination et à la sécession, cette dernière constituerait une fissure dont la carte de l’Afrique ne saurait être épargnée, et il ne serait pas étrange désormais que n’importe quel pays africain soit exposé au danger de la division. De sa part, le Sud-Soudan a rejeté les propos de Mouammar Kadhafi qui a déclaré que le référendum prévu dans cette région l’année prochaine pourrait déstabiliser le reste de l’Afrique. Le ministre de l’Information du Sud-Soudan, Barnaba Marial Benjamin, a déclaré que l’Afrique ne s’était pas disloquée après l’indépendance de l’Erythrée. L’Erythrée s’est séparée de l’Ethiopie en 1993, mettant à mal l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, prônée par plusieurs dirigeants africains.


Recommandations arabes
Le sommet a adopté par contre un projet de réformes pour “le développement de l’action arabe commune”, prévoyant notamment une restructuration de l’organisation panarabe et la réactivation du Conseil de paix et de sécurité arabe. Parmi les recommandations, figure notamment la tenue de deux sommets arabes au lieu d’un: un sommet ordinaire et un autre “consultatif”, la “restructuration” du Conseil de paix et de sécurité arabe et la création un “conseil exécutif formé par les chefs de gouvernement arabe pour la suivi des décisions du sommet arabe”. Le projet propose également la création de postes de commissaires sectoriels: aux affaires étrangères, à l’économie et le commerce, à la sécurité, etc. et de rendre permanent le Parlement arabe, jusqu’ici intérimaire. Les 15 dirigeants et représentants des 22 pays de la Ligue arabe ont appelé par ailleurs les différentes parties somaliennes au dialogue “pour parvenir à une réconciliation nationale globale”, et ont décidé une aide mensuelle de 10 millions de dollars à ce pays en proie à la guerre civile depuis plus de 20 ans.


Relancer les négociations
La Ligue arabe a décidé de se réunir à nouveau dans un mois pour étudier des alternatives proposées par le président palestinien Mahmoud Abbas en cas d’échec des négociations avec Israël. Le Comité de suivi arabe des négociations israélo-palestiniennes a également appelé Washington “à poursuivre ses efforts destinés à réunir les conditions nécessaires pour remettre le processus de paix sur les rails, notamment par un arrêt de la colonisation”.
Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion à Syrte entre Abbas et les ministres des Affaires étrangères des 13 pays arabes qui composent ce comité, ces derniers ont réaffirmé qu’il ne pouvait pas y avoir de négociation directe avec Israël sans arrêt de la colonisation. Le comité va se réunir “dans un mois pour examiner les alternatives proposées par le président Abbas pour déterminer les mesures nécessaires qui doivent être prises à ce sujet”. Par ailleurs, le comité soutient la position du président palestinien appelant à un arrêt total de la colonisation de façon à permettre la poursuite des négociations directes.Les Etats-Unis, qui comme la communauté internationale ont appelé à un nouveau moratoire sur la colonisation, font pression pour que les pays arabes continuent de soutenir les négociations.


 


 

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