Shanghai au diapason français

15-12-2011 09:06 AM


Cette année, avec l’exposition universelle, Shanghai est le centre du monde. Il fallait donc à cette ville une manifestation mondiale, populaire et gratuite pour finir de l’enchanter.
Les responsables du pavillon français de l’exposition ont eu l’idée d’exporter la Fête de la musique, devenue, depuis ses débuts il y a bientôt 30 ans, l’événement musical le plus répandu de la planète.
Imaginez ! Plus de 110 pays, des centaines de villes et villages fêtaient, le 21 juin, la musique sous toutes ses formes. Rien qu’en France, on estime à 18000 le nombre de groupes de musique amateurs et professionnels qui se produisaient le temps d’une nuit.
Pour la petite histoire, c’est un musicien américain travaillant à Radio France, Joël Cohen, qui a le premier l’idée de faire jouer de la musique aux solstices d’été et d’hiver. Maurice Fleuret, directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture reprend le concept et le propose à son ministre de tutelle, Jack Lang, qui lance la première édition le 21 juin 1982. Le succès est immédiat… et immense. Dès 1985, les voisins européens s’enthousiasment pour l’exemple français. En moins de quinze ans, l’événement se dissémine sur les deux hémisphères.
Le succès de la Fête de la musique tient au caractère populaire de la manifestation : la musique sort dans la rue, elle est à tout le monde et tout le monde peut en faire. Les musiciens amateurs côtoient le public, les professionnels les plus connus se produisent sur de grandes scènes, mais peuvent aussi donner des récitals dans les clubs, les bars les plus intimes. Les enfants ont le droit de sortir le soir, en pleine semaine et de jouer des fausses notes, qu’importe, le public applaudit ! Cette fête, qui se déroule lors du jour le plus long de l’année, rappelle aussi les grandes fêtes païennes de l’Europe antique, célébrant la nature ou marquant le début des moissons.
Dès le 20 juin, la ville de Shanghai s’enivra donc de sons à travers des parcours musicaux sur plusieurs sites. Des scènes étaient montées en plein air pour accueillir groupes, ensembles, chorales, professionnels ou amateurs, de toutes nationalités et de tous styles. Officiellement invités par la France, le groupe “ Mademoiselle K ” ainsi que celui du chanteur “ M ” drainèrent assurément les Shanghaïens amateurs de rock. Dans une perspective plus traditionnelle, la fête était sans doute l’occasion, pour les Chinois, de raconter la légende de la découverte de la gamme chromatique sous le règne de l’empereur Hoang-Ti, il y a 2500 ans. L’empereur charge un maître de musique à la Cour d’une mission difficile : lui ramener le secret du chant de ces oiseaux qui vivent dans une région reculée et chantent comme nulle part ailleurs. Le maître de musique part immédiatement et rapporte à son retour, des mois plus tard, douze flûtes correspondant aux douze notes de la gamme…
                                                                                                                 
                                                                                                                            kidi Bebey

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