Rumeurs sur la grâce de Moubarak

15-12-2011 09:07 AM


L’armée égyptienne a démenti tout projet de grâce de Moubarak. Les militaires au pouvoir depuis la mi-février qualifient de “rumeurs” cette information d’un journal indépendant Al-Shorouk. L’ancien dirigeant égyptien est poursuivi pour corruption et abus de pouvoir. Si sa femme a été remise en liberté mardi, les militaires égyptiens qui ont pris le pouvoir depuis le départ d’Hosni Moubarak n’envisageraient pas de grâcier leur ancien dirigeant. Sur sa page Facebook, l’armée a  fait savoir mercredi dernier/ qu’il n’y avait “absolument aucune vérité dans ce qui a été publié dans les médias au sujet d’une initiative du conseil visant à gracier l’ancien président Hosni Moubarak et sa famille”.

Un journal indépendant avait en effet levé le doute sur cette éventuelle amnistie de l’ancien homme fort de l’Egypte en échange d’excuses aux Egyptiens et d’abandon de sa fortune. Le journal Al-Shorouk expliquait, en effet, qu’Hosni Moubarak préparait “une lettre, qui sera diffusée sur les chaînes égyptiennes et arabes, dans laquelle il demande pardon, pour lui et sa famille, pour toutes les offenses qu’ils ont pu causer à la population”. Hosni Moubarak et ses deux fils sont sous le coup d’enquêtes sur l’origine de leurs richesses et pour leur responsabilité présumée dans la répression des manifestations anti-régime de janvier et février, qui ont fait officiellement plus de 850 morts. Hospitalisé à Charm El-Cheikh, l’ex-président âgé de 83 ans souffre de problèmes cardiaques. Les autorités avaient ordonné son placement en détention il y a un mois.

Sauver sa peau

Le journal annonce aussi que la demande de Moubarak s’appliquerait à sa femme, Suzanne et leurs deux fils, Alaa et Gamal, actuellement en détention préventive à la prison de Tora, pour des soupçons de corruption. Il est prêt aussi à remettre sa fortune, estimée à plus de 70 milliards de dollars, à l’Etat afin que l’armée “s’oriente vers une amnistie”. Certains considèrent cette demande comme un dernier rempart pour l’ex-chef d’Etat pour éviter la potence. Pour d’autres, elle est tout simplement une contribution de sa part pour sortir le pays de l’impasse qu’il traverse depuis sa chute.

Mais le fait le plus marquant est que plusieurs parties égyptiennes et arabes auraient plaidé en faveur d’une amnistie pour Moubarak. Le chef d’Etat, qui a dirigé le pays d’une main ferme depuis octobre 1981, imposant même le régime du parti unique et l’état d’urgence en permanence, pourrait “sauver sa peau”. Néanmoins, le ministère de la Justice a annoncé que Mme Moubarak en détention préventive à l’hôpital de Charm El-Cheikh, a été remise en liberté après avoir remis ses avoirs à l’Etat. Dans un communiqué, l’Autorité des gains illicites annonce qu’elle “a décidé de la libérer après qu’elle eût remis à l’Etat tous ses avoirs dans les banques en Egypte, à savoir 24 millions de livres égyptiennes (4 millions de dollars)”. De nombreux ministres, dirigeants du Parti national démocratique et hommes d’affaires proches de l’ancien régime, sont sous le coup de mesures judiciaires diverses. Deux anciens ministres, Habib El-Adli et Zoheir Garranah ont déjà été condamnés respectivement à 12 et 5 ans de prison pour malversations financières.

La fortune de la famille Moubarak est évaluée à plusieurs milliards de dollars par certains médias, ce qui a alimenté la colère des manifestants, plus tôt cette année, dans un pays où 40 % de la population vit avec moins de 2 $ par jour.

(Visited 47 times, 1 visits today)

commentaires

commentaires