Référendum de séparation au Soudan

15-12-2011 09:06 AM

Abdel Massih Felli


Une délégation égyptienne conduite par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit et le chef du service de renseignement général Omar Suleiman s’est rendue en mission de médiation au Soudan, arène d’un nouveau conflit entre le Sud et le Nord du pays. La délégation a rencontré le président soudanais Omar El-Béchir et le Premier ministre du Sud-Soudan Salva Kiir. “L’Egypte profite de ses bonnes relations avec toutes les parties hostiles pour les convaincre d’éviter l’escalade et de régler les différends par voie négociée”, a déclaré aux journalistes le porte-parole de la diplomatie égyptienne Hossam Zaki. Les relations entre le Nord et le Sud, s’aggravent au fur et à mesure que le référendum sur l’autodétermination du Sud-Soudan approche. Selon Omar El-Béchir, il sera difficile de tenir un référendum sur la séparation du Sud en l’absence d’entente sur la délimitation de la frontière entre les deux Etats. Résolument opposées au report de la date du référendum fixé au 9 janvier 2011, les autorités sud-soudanaises demandent au Conseil de sécurité de l’ONU de déployer des “casques bleus” le long de la frontière entre les deux parties du pays.


A noter que le Nord et le Sud du Soudan souhaitent avoir de “bonnes relations” peu importe l’issue du référendum d’indépendance du sud du pays, ont affirmé les chefs des deux régions, malgré un différend coriace sur le statut d’une région contestée d’Abyei. “Nous avons convenu que les deux parties au sein de la présidence allaient promouvoir une vision commune afin de développer les relations Nord-Sud peu importe le résultat du référendum”, ont souligné, dans une déclaration écrite, le président Omar El-Béchir et les deux vice-présidents Salva Kiir (aussi président du Sud-Soudan) et Ali Osmane Taha à l’issue d’une réunion à Khartoum.


Les deux parties tentent aussi de dénouer l’impasse concernant Abyei, une région pétrolifère contestée située à la lisière Nord-Sud et revendiquée à la fois par les tribus sudiste Dinga Ngok et nomade arabe nordiste Misseriya. Un référendum sur le rattachement au Nord ou au Sud d’Abyei est aussi prévu le 9 janvier, mais sa tenue est menacée en raison d’un différend coriace sur l’éligibilité des électeurs à ce scrutin. La loi référendaire d’Abyei accorde en effet le droit de vote aux Dink Ngok, mais elle ne mentionne pas les Misseriya qui veulent participer au scrutin. Un round décisif de négociations sur Abyei, sous l’égide des Etats-Unis et de l’Ethiopie, devait s’amorcer mercredi à Addis Abeba, mais il a été reporté, ont annoncé des responsables. Khartoum souhaite depuis longtemps la levée des sanctions économiques américaines et le retrait du Soudan de la liste noire américaine des pays hébergeant des organisations terroristes.


 

(Visited 36 times, 1 visits today)

commentaires

commentaires