Pas de changements au Proche-Orient

15-12-2011 09:05 AM

Abdel Massih Felli


Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé en Egypte qu’il ne permettrait pas l’expulsion de Palestiniens de Cisjordanie, qualifiant l’ordonnance militaire israélienne qui pourrait y conduire de “provocation”. “Israël n’a le droit d’expulser aucun Palestinien. L’Autorité palestinienne ne le permettra pas et y fera face par tous les moyens”, a-t-il affirmé devant la presse à Charm El-Cheikh, à l’issue d’une rencontre avec le président Hosni Moubarak. “La décision israélienne est une sorte de provocation”, a ajouté M. Abbas, dont les propos étaient rapportés par l’agence officielle Mena. Le quotidien israélien Haaretz, ainsi qu’une organisation opposée à l’occupation israélienne en Cisjordanie, Hamoked, ont indiqué le 11 avril qu’une nouvelle ordonnance militaire visant à empêcher les infiltrations pourrait permettre l’expulsion ou l’arrestation de dizaines de milliers de Palestiniens séjournant en Cisjordanie. Concernant le processus de paix, Abbas a précisé que l’Autorité palestinienne restait sur sa position qui est “l’arrêt de la colonisation afin de revenir à la table des négociations”. Le président palestinien a en outre affirmé que le chef de l’Etat égyptien Hosni Moubarak, qui s’est fait opérer le 6 mars en Allemagne, était “en bonne santé”. A noter que le président Moubarak, en convalescence à Charm El-Cheikh, , a tenu jeudi sa première réunion de travail gouvernementale depuis son opération. Abbas est le deuxième responsable étranger qu’il recevait, après une visite du président yéménite Ali Abdallah Saleh. Par ailleurs, les Israéliens ont célébré mardi autour des traditionnels barbecues dans les parcs et sur les plages le 62e anniversaire de la création de leur Etat. Les festivités ont débuté lundi soir par des feux d’artifice, des concerts en plein air. A Jérusalem, le président Shimon Peres a reçu les représentants du corps diplomatique. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a mis en garde contre toute tentative d’imposer une solution au conflit israélo-palestinien. “Toute tentative pour imposer une solution aux parties sans établir au préalable les fondations d’une confiance mutuelle ne peut qu’envenimer le conflit. La paix ne peut pas être imposée, elle doit être bâtie”, a affirmé Lieberman. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déjà déclaré que la paix ne pourra être imposée au Proche-Orient, semblant ainsi répondre par avance aux rumeurs selon lesquelles le président américain Barack Obama s’apprêterait à dévoiler son propre plan de paix. L’alliance étroite entre les Etats-Unis et Israël est en crise depuis une visite en Israël du vice-président américain Joe Biden en mars, au cours de laquelle Israël avait annoncé de nouvelles constructions juives à Jérusalem-Est. Lieberman a également réaffirmé que “Jérusalem est notre capitale indivisible et éternelle”, excluant ainsi que les Palestiniens fassent de la partie arabe de la ville la capitale de leur futur Etat.
Rejet de la demande américaine Dans ce contexte, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahu a officiellement rejeté la requête du président américain Barack Obama pour une suspension de toutes les constructions à Jérusalem-Est. Nétanyahu a transmis sa réponse à Obama pendant le week-end. Cette position n’est pas nouvelle de la part des Israéliens et il s’agit d’un obstacle important à une reprise des pourparlers entre l’Etat hébreu et les Palestiniens. Les Palestiniens souhaitent faire de Jérusalem-Est la capitale d’un futur Etat, tandis que l’Etat hébreu tient la ville pour sa capitale éternelle.

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