Obama optimiste pour le traité Start

15-12-2011 09:06 AM


 



Le président américain Barack Obama va pousser le Sénat à ratifier avant la fin de l’année le nouvel accord de désarmement nucléaire START conclu en avril avec la Russie, a annoncé mercredi dernier la Maison Blanche. L’accord devrait être ratifié durant l’actuelle session parlementaire post-électorale, a prédit Robert Gibbs, porte-parole de la présidence. “Je pense que nous aurons assez de voix”, a-t-il dit. “Je ne pense pas que la ratification sera repoussée à l’an prochain”. La réduction des armements nucléaires est une priorité de la politique étrangère de Barack Obama. Le traité signé à Prague en avril par le président américain et son homologue russe Dimitri Medvedev réduirait à 1.550 au lieu de 2.200 actuellement le nombre de têtes nucléaires stratégiques des deux pays.


Start en danger
À noter que la Maison-Blanche est furieuse après avoir appris par les journalistes que le sénateur républicain d’Arizona Jon Kyl empêchera probablement la tenue d’un vote au Sénat d’ici la fin de l’année sur la ratification du traité de désarmement START avec la Russie, une des réalisations les plus importantes de Barack Obama en matière de politique étrangère. Le sénateur Kyl, à qui ses collègues républicains ont confié la responsabilité de ce dossier, a affirmé que la ratification du traité est un “processus très compliqué”qui ne peut “être fait du jour au lendemain”. Or la Maison-Blanche a déclaré au Times qu’elle avait tenu 29 réunions avec le sénateur ou ses conseillers pour répondre aux demandes républicaines depuis la signature du traité entre les présidents Obama et Dmitri Medvedev en avril dernier à Prague. Les traités doivent être ratifiés par les deux tiers du Sénat, soit 67 élus sur 100. Il sera beaucoup plus difficile d’atteindre ce nombre en 2011 lorsque le nombre de républicains au Sénat passera de 41 à 47. Le nouveau traité START de désarmement nucléaire prévoit un maximum de 1.550 têtes nucléaires déployées pour chacun des deux pays, soit une réduction de 30% par rapport au niveau fixé il y a huit ans. Cet accord devait être le tremplin vers des réductions plus importantes encore. Le Sénat risquerait de miner la crédibilité internationale du président et les relations russo-américaines  en refusant de ratifier l’entente de Prague.


Surveiller l’arsenal nucléaire
Le vice-président américain Joseph Biden a mis en garde les sénateurs américains contre les risques qu’encourrait la sécurité du pays si le nouveau traité de réduction des armements stratégiques START n’était pas ratifié en 2010, lit-on dans un communiqué de presse de la Maison Blanche. Si le traité n’est pas ratifié, aucun Américain ne pourra contrôler sur place l’activité nucléaire de la Russie, on ne pourra pas profiter du régime de vérification, indispensable pour surveiller l’arsenal nucléaire stratégique de la Russie. La coopération entre les deux pays détenteurs de 90% des armes nucléaires au monde baissera en intensité et il n’y aura plus de réductions vérifiées des arsenaux”, a déclaré le vice-président américain. Selon Biden, le traité START revêt aussi une importance fondamentale pour le développement des relations avec la Russie, nécessaires pour les opérations en Afghanistan et pour l’adoption de sanctions à l’égard du gouvernement iranien. L’administration des Etats-Unis veut que le traité de désarmement nucléaire russo-américain, dit “nouveau START”, soit ratifié pendant la session de fin d’année du Congrès, a déclaré mercredi la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Mme Clinton a insisté sur la nécessité de ratifier le traité au cours de la session actuelle, dénommée “canard boiteux”, parce qu’elle se déroule après les élections mais avant le début du travail du Congrès dans sa nouvelle configuration en janvier, où les républicains seront bien mieux représentés.


A noter que le directeur de l’Institut des problèmes internationaux de Moscou, Alexeï Pouchkov a estimé que certains hommes politiques russes manifestaient un optimisme excessif sur cette question. “Quand la Douma, chambre basse du parlement russe, s’apprêtait à ratifier ce traité à peine un mois après sa signature, j’ai été très surpris et n’ai pas compris d’où venait la certitude de sa ratification rapide par les Etats-Unis”, a-t-il fait remarquer. 



Légende :
Les présidents russe et américain lors de la cérémonie de signature du nouveau traité START

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