Obama affirme que la crise européenne «effraie le monde» entier

15-12-2011 09:07 AM


Les pays européens n’ont pas fait suffisamment d’efforts pour remédier aux faiblesses de leur secteur financier, a déclaré Barack Obama, président des Etats-Unis (EU), après que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, eut violemment attaqué la tentation des deux grands pays de l’union Européenne (UE), la France et l’Allemagne, de prendre en main la gouvernance du continent face à la crise. Le président américain a associé les difficultés de l’économie américaine à se relever de la crise économique à divers facteurs mondiaux, comme le printemps arabe, qui a entraîné une flambée des prix du pétrole, et les troubles financiers européens. A l’occasion d’un événement organisé par le réseau social professionnel LinkedIn, le président américain a estimé que l’Europe “effraie le monde”, pointant l’incapacité des Européens à remettre leurs banques sur pieds. Le monde entier a fait passer le message aux dirigeants européens qu’il était de leur responsabilité d’endiguer la crise de la dette, a de son côté déclaré lundi soir le secrétaire américain au Trésor Tim Geithner, et selon lui ils ont montré qu’ils y étaient sensibles.
Taxe sur des transactions financières 
Bruxelles saute le pas. Malgré l’opposition frontale du Royaume-Uni et de solides divergences entre capitales, José Manuel Barroso a proposé mercredi dernier de créer une taxe sur les transactions financières dans les vingt-sept pays de l’UE. L’impôt s’appliquerait à partir de 2014 au champ le plus large: actions, obligations, produits dérivés et produits financiers structurés. Mais avec le taux le plus bas possible. Il s’agit de taux planchers, chaque État étant libre ensuite d’alourdir la taxe à sa guise et son profit, comme c’est déjà le cas pour la TVA.  La TTF, dans sa version bruxelloise, vise à frapper 85% des transactions financières. Elle sera perçue auprès des banques, des bourses et fournisseurs de services financiers. Les particuliers et les entreprises ne seront touchés que par ricochet. Les crédits bancaires et hypothécaires, les opérations de change, les contrats d’assurances et autres produits financiers destinés aux particuliers n’entrent pas dans l’assiette. 
L’idée, pour séduisante qu’elle paraisse au contribuable, a eu du mal à décoller. Au G20, elle a été écartée par Barack Obama et par les puissances émergentes. En Europe, faute précisément de consensus planétaire, elle se heurte aux réticences de pays comme la Suède ou les Pays-Bas, qui craignent de voir l’UE se tirer une balle dans le pied. Seuls Nicolas Sarkozy et Angela Merkel continuent de porter le projet européen à bout de bras. Mais l’idée fait son chemin d’en réduire l’application au cercle plus restreint des dix-sept pays de l’euro. 
Fonds de secours européen 
Lors de réunions du FMI et du G20 organisées en fin de semaine à Washington, les Européens se sont accrochés à défendre leur plan élaboré le 21 juillet: outre une nouvelle aide à la Grèce de 160 milliards d’euros, il élargit le rôle du Fonds européen de stabilité financière (FESF), autorisé à racheter de la dette publique. Mais beaucoup pensent qu’il faut aussi renforcer ses ressources, limitées à 440 milliards d’euros, ce qui paraît difficile vu l’opposition des responsables allemands. Les Européens discutent manifestement d’une augmentation de la “force de frappe” du Fonds de secours européen (FESF) mis en place au printemps 2010 pour venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro. Certaines rumeurs ont fait état d’un plan pour ramener sa capacité de prêt à 2.000 milliards d’euros, une hypothèse réfutée par plusieurs responsables européens. Des experts et des responsables politiques de tous pays suggèrent que la capacité d’action du FESF soit encore renforcée par rapport à l’accord du 21 juillet, en utilisant des mécanismes d’effet de levier déjà éprouvés outre-Atlantique en 2008. L’Espagne et l’Italie ont émis, mardi 27, des obligations à trois et six mois, à des taux en hausse, signe que la contagion n’est toujours pas enrayée.
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