Netanyahu attendu au Caire

15-12-2011 10:12 AM

Abdel Massih Felli


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rendra en Egypte et rencontrera le président Hosni Moubarak la semaine prochaine, ont confirmé mardi aux médias locaux les services de Netanyahu. La visite aura lieu au début de la semaine prochaine et les deux dirigeants devraient se rencontrer au palais présidentiel au Caire, probablement ce dimanche 13 septembre en cours, selon le quotidien local The Jerusalem Post. Le Premier ministre discuterait probablement avec Moubarak des questions du processus de paix israélo-palestinien et de la libération du soldat israélien capturé Gilad Shalit, a indiqué le service de presse israélien Ynet. Normalisation significative Mais en retour, l’officiel, qui a requis l’anonymat, a ajouté qu’Israël demandera des mesures réciproques de la part de l’Autorité palestinienne et des pays voisins arabes, y compris des mesures significatives de normalisation significative de la part du monde arabe. Toutefois, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a déjà affirmé que les Arabes ne devraient pas normaliser les relations avec Israël tant qu’il envisage de construire davantage de colonies dans les territoires palestiniens occupés. “Il est impossible de parler de normalisation alors qu’Israël refuse de prendre toute mesure significative”, a déclaré Moussa au cours d’un point de presse conjoint au Caire avec le chef du Bureau politique du Hamas Khaled Mechaal. Avancer dans le processus de paix Par ailleurs, le président Moubarak s’est entretenu au Caire avec le président palestinien Mahmoud Abbas de la situation dans les territoires palestiniens et des moyens de faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient. Les deux dirigeants ont parlé également du dialogue interpalestinien et des moyens de réaliser la réconciliation nationale palestinienne. Abbas a déclaré que le projet d’Israël d’accélérer la colonisation en Cisjordanie est “inacceptable”, demandant un gel complet de la colonisation comme une condition préalable à sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. La visite d’Abbas au Caire s’inscrit dans le cadre de sa tournée dans plusieurs pays. Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Rdineh, a déclaré que la tournée de Abbas était destinée à expliquer la position des Palestiniens sur la reprise des négociations avec Israël et à examiner les moyens de relancer le processus de paix. Le président Abbas avait visité Amman où il s’était entretenu avec le roi Abdallah II de Jordanie. La tournée de Abbas intervient avant la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Le président américain Barack Obama devra profiter de cette occasion pour annoncer les grandes lignes de son administration sur la reprise du processus de paix au Moyen-Orient. Protestations internationales C’est un chemin escarpé et incertain qu’a décidé d’emprunter le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Faisant fi du concert de protestations internationales entraîné par l’annonce d’une relance de la colonisation, il vient de donner son feu vert à la construction de 455 nouveaux logements en Cisjordanie, tout en s’efforçant de négocier un accord – encore hypothétique – avec Washington sur un gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a confirmé, que ces habitations seront réparties sur six implantations, incluses pour l’essentiel dans des “blocs de colonies” qu’Israël a l’intention d’annexer définitivement, quel que soit le futur accord de paix. Elles sont situées, pour la plupart, près de Jérusalem. A la tête d’une coalition fragile, le Premier ministre avait le choix entre deux mauvaises solutions: infliger un camouflet au président américain, Barack Obama, qui n’a cessé de demander un “gel complet” de la colonisation pour relancer le processus de paix ; ou risquer une révolte au sein de son parti, le Likoud. Il a opté pour la première solution. Ce faisant, il pourrait bien avoir mécontenté tout le monde : l’administration américaine et les Européens, l’aile droite du Likoud (et plus généralement le “parti des colons”), enfin les Palestiniens et les pays arabes. La stratégie de Nétanyahu vise à adoucir la potion amère que représenterait la suspension de la colonisation, par un coup d’accélérateur en faveur de nouvelles constructions. En quelque sorte, la carotte avant le bâton. Le retour de Mitchell La seconde étape se déroule à partir de samedi 12 septembre, date à laquelle George Mitchell, l’émissaire américain pour le Proche-Orient, sera de retour à Jérusalem pour négocier les conditions d’une suspension de la colonisation, comprise entre six et neuf mois. Le Premier ministre a préparé l’opinion israélienne à cette échéance : officiellement, il n’est pas question de “gel”, mais de “ralentissement”, voire de “pause stratégique”. La visite de George Mitchell devrait montrer si les protestations américaines font partie de la négociation, ou si Washington a mal anticipé la puissance du lobby des colons en Israël. Car approuver la construction de nouveaux logements avant un gel, a souligné Tzipi Livni, chef de file du parti Kadima et de l’opposition, revient à “construire un igloo en plein été”. Prisonniers et dialogue interpalestinien Dasn ce contexte, le chef en exil du mouvement islamiste palestinien Hamas, Khaled Mechaal, s’est entretenu au Caire avec le médiateur égyptien d’une réconciliation interpalestinienne et d’un échange de prisonniers avec Israël. A la tête d’une délégation du Hamas, Mechaal, basé à Damas, a rencontré le chef des renseignements Omar Souleimane, qui joue un rôle-clé dans les pourparlers indirects entre le mouvement islamiste et l’Etat hébreu ainsi qu’entre le Hamas et son rival, le Fatah du président Mahmoud Abbas. Un haut responsable égyptien, a précisé que les discussions avaient porté sur “les moyens de mettre fin à la division palestinienne le plus rapidement possible, avant le processus politique qui devrait être lancé après l’annonce par les Etats-Unis de leur vision pour une solution au conflit israélo-palestinien dans quelques semaines”. “Le dossier des prisonniers a été l’un des principaux sujets abordés pendant la séance” de discussions, a ajouté ce responsable qui n’a pas été identifié. L’Egypte tente de favoriser l’échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël contre le soldat israélien Gilad Shalit. “Trouver une solution à ce dossier aura un impact important sur le reste des questions, comme la levée du blocus et l’ouverture des points de passage (de Gaza) de manière permanente”, a affirmé le responsable égyptien, d’après qui les discussions achoppent toujours sur trois questions, qu’il n’a pas identifiées. Le Caire parraine un dialogue de réconciliation entre le Hamas et le Fatah, à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste s’est emparé par la force de la bande de Gaza en juin 2007. Le Caire veut voir ce dialogue reprendre -et se terminer- après l’Aïd el-Fitr, la fête signant la fin du ramadan qui devrait être le 21 septembre en Egypte.

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